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À L’ASSAUT DES OCÉANS | Violette Dorange, figure de la nouvelle vague

Benjamine de la course au large féminine, la navigatrice de 20 ans n’a qu’un objectif : défier les océans du Vendée Globe en 2024. Passionnée et engagée, la jeune surdouée de la voile multiplie les rencontres, entre ses études d’ingénieur (INSA) et les sorties en mer, avec les jeunes des Orphelins d’Auteuil, la fondation dont elle porte les couleurs.

 

Faut-il être une aventurière pour être une navigatrice au large ?

VIOLETTE DORANGE : Oui, il faut aimer être dans l’inconnu. Ne pas avoir peur d’être seule, avoir le goût de cette solitude sur le bateau.

Vous n’avez jamais peur ?

V.D. : Au début, avec les premières grosses tempêtes ou les premières casses au large, cela m’arrivait. Mais c’était vraiment les premières fois.

Est-ce vrai que la principale qualité d’un navigateur est de savoir évaluer les risques ?

V.D. : Cela n’est pas forcément évaluer les risques même si j’essaie de bien les anticiper, mais se dire même quand on a peur : « Tant pis. » Et puis il faut toujours travailler la technique, la santé physique et la vie à bord.

Vous considérez-vous expérimentée depuis vos débuts dans la compétition ?

V.D. : Cela prend du temps. J’ai commencé très jeune et la première année de la Solitaire du Figaro, j’ai dû faire la découverte du bateau mais aussi du milieu professionnel. C’est seulement l’année d’après que j’ai commencé à me fixer des objectifs un peu plus précis. Pour cette troisième année, je me suis fixé de faire un beau départ, de réussir de belles manœuvres, et d’avoir une stratégie… Ce dont je ne me préoccupais pas vraiment avant car j’étais plus dans la technique.

Quelles sont les difficultés potentielles que rencontrent les femmes navigatrices ?

V.D. : Être une femme peut être un atout par rapport aux partenaires car nous sommes souvent plus médiatisées : la rareté est un privilège. Avec les partenaires, je suis moins dans la promesse de résultat car je n’ai pas encore le niveau pour gagner la Solitaire, mais je vais communiquer sur l’aventure et la fondation des Apprentis d’Auteuil que je soutiens. Mais j’imagine que c’est la même chose pour les garçons !

Dans un milieu majoritairement masculin, avez-vous un modèle féminin ?

V.D. : Les navigatrices ont été et sont toujours des exemples pour moi. En regardant notamment le film de Samantha Davies et les vidéos Youtube de Clarisse Crémer : je me suis dit, si elles le font, c’est possible. Il y a d’ailleurs beaucoup d’entraide. Samantha m’a aidée à me préparer quand j’ai commencé la Figaro. Et je me souviens que j’étais allée voir Clarisse à son départ de la Mini Transat. On se suit toutes.

Quelles sont vos principales qualités ?

V.D. : C’est de ne pas me limiter à la navigation et d’être impliquée dans la gestion du projet, mais aussi arriver à parler devant des partenaires.

C’est un travail collectif qui fait penser à une petite entreprise…

V.D. : Oui, c’est une mini-entreprise. Si au début, on passait des week-ends entiers à la recherche de partenaires, désormais, il y a une équipe permanente de six personnes dont mon père qui est présent depuis le début. Sans oublier les nombreux bénévoles. C’est enrichissant de travailler ensemble et cela me permet de me concentrer sur mon vrai rôle : naviguer.

Vous vous préparez à concourir pour le Vendée Globe, comment se qualifie-t-on ?

V.D. : Il y a un nombre de places limitées (40 places) pour 43 projets, sachant que certains ne se sont pas encore déclarés candidat. Donc cela va se jouer au nombre de miles parcourus en compétition.

Qu’avez-vous prévu comme relais de communication ?

V.D. : Actuellement, je travaille beaucoup sur les chaînes Youtube. Je filme, je monte et je publie chaque mois. Je raconte beaucoup l’envers du décor de la compétition. Pour le Vendée Globe, j’espère faire produire un film ou un reportage. On a plein d’idées.

Vous portez les couleurs de la fondation d’Auteuil tout en étant soutenue par des sponsors. Comment cela fonctionne ?

V.D. : Le bateau est aux couleurs de la fondation des Apprentis d’Auteuil et je vais à la rencontre des jeunes dans leurs centres pour créer du lien. Les sponsors fi nancent le bateau et en échange vivent l’aventure de la course en faisant des RP : des journées de navigation, des conférences internes à l’entreprise. La particularité est qu’ils acceptent de soutenir la fondation avec plusieurs niveaux d’implication possibles (stages, recrutement…) jusqu’à la création d’un centre de formation pour les jeunes. 

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