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TRIBUNE | Quel que soit le résultat des élections, poursuivons nos efforts de transition environnementale pour ne pas compromettre notre souveraineté économique future

TRIBUNE | Quel que soit le résultat des élections, poursuivons nos efforts de transition environnementale pour ne pas compromettre notre souveraineté économique future
TRIBUNE | Quel que soit le résultat des élections, poursuivons nos efforts de transition environnementale pour ne pas compromettre notre souveraineté économique future

Dans une tribune exclusive pour Forbes France, plusieurs personnalités du monde économique, entrepreneurial et académique ont souhaité réagir aux élections législatives et appeler le prochain gouvernement en place à maintenir les efforts de transition environnementale en entreprise. 

 

L’actualité politique récente, marquée par les élections européennes et l’annonce de législatives anticipées, soulève une préoccupation majeure : le risque de voir émerger un gouvernement aux ambitions environnementales limitées. Ce scénario serait non seulement un frein pour la transition écologique déjà engagée mais compromettrait également notre souveraineté sur des secteurs clés de l’économie future, comme les technologies des batteries, les énergies renouvelables et les actifs clés de transition. Opposer la vision environnementale à la vision économique est une erreur ; il est vital de reconnaître que la durabilité économique à moyen et long terme dépend de la prise en compte sérieuse des enjeux environnementaux.

 

Les pouvoirs publics, bientôt un moteur de transition en panne ?

Depuis 2019 et l’avènement du Pacte Vert Européen, de nombreuses réglementations en faveur de la transition se sont succédées, l’Europe étant d’ailleurs le seul continent à s’être doté d’objectifs chiffrés en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. La politique environnementale de l’UE, notamment récemment avec la CSRD, aura poussé nombre d’entreprises à adopter des stratégies de transition plus ambitieuses, démontrant ainsi l’importance des pouvoirs publics dans la lutte contre le changement climatique et l’extinction de la biodiversité.

Si depuis quelques temps, le manque de volonté politique en matière de transition environnementale était déjà observable (abandon de la loi de programmation énergie climat, décalage des mises à jours attendues de la SNBC et du PPE, recul de l’ambition sur le plan ÉcoPhyto le mois dernier…), il serait préjudiciable d’entraver la dynamique réglementaire encourageant la transition. D’une posture parfois frileuse, la France risque de passer à un climato-scepticisme assumé, avec l’abrogation de lois et projets indispensables au maintien d’un futur viable.

 

L’abandon de la transition : une catastrophe tant écologique qu’économique

Avec les politiques actuelles, nous manquons déjà de tenir les objectifs des Accords de Paris et la tendance annoncée pourrait conduire à une mise en péril du Pacte Vert Européen.

Abandonner la transition environnementale serait, d’un point de vue économique comme écologique, une aberration. Ne pas préparer notre transition énergétique, démanteler les parcs existants d’éoliennes, reviendrait à menacer notre souveraineté énergétique. Freiner les mesures permettant la préservation de la biodiversité menace notre sécurité alimentaire. Pour rappel, la totalité de notre alimentation provient du Vivant, et sa destruction menace également notre économie ; plus de la moitié du PIB mondial repose sur les services écosystémiques.

En outre, n’oublions pas que l’Europe a des cartes en main pour faire émerger des champions européens et internationaux de la transition environnementale : elle a vu, ces dernières années, naître des acteurs à impact prometteurs dans les batteries, mais aussi des leaders industriels s’imposer dans l’éolien, le ferroviaire, la gestion de l’eau et le traitement des déchets ou encore l’émergence d’industries circulaires. Un pas en arrière reviendrait à freiner la dynamique de transition de nombreux secteurs, ayant sans nul doute des conséquences délétères pour l’environnement, l’économie et l’emploi en France comme en Europe.

Malgré le risque d’un désengagement politique, il est essentiel que les acteurs économiques et leurs dirigeants continuent d’œuvrer en faveur de la transition environnementale dans l’intérêt des futures générations et pour assurer la survie de la planète. Il est crucial que les grands groupes maintiennent le cap, eux qui portent des projets d’envergure et stimulent l’écosystème des acteurs à impact. Que ce soit au niveau européen ou national, les fluctuations politiques ne doivent pas compromettre l’objectif commun de construire une société plus durable.

Signataires :

  • Auriane Clostre, Sustainability Director de Stim
  • Théo Alves Da Costa, co-fondateur de Data For Good
  • Renaud Bettin, VP Climate Action de Sweep
  • Éléonore Blondeau, Experte économie circulaire / Co-fondatrice du collectif des start ups industrielles
  • Ludovic Chatoux, cofondateur & CEO de Riverse
  • Maxence Cordiez, fellow énergie et climat à l’Institut Montaigne
  • Joseph Dellatte, Resident fellow climat, énergie, environnement à l’Institut Montaigne
  • Adrien Destrez, Dirigeant de Magelan
  • Antoine Gonthier, directeur d’Earth on Board
  • Alexandre Joly, Co-Fondateur d’Éclaircies
  • Philippe Joubert, fondateur et DG d’Earth on Board
  • Galitt Kenan, Directrice du Jane Goodall Institute France
  • Aymeric Penven, Directeur of I&E Deep Tech Center de HEC Paris
  • Benjamin Peri, CEO de Pyxo
  • Pierre Peyretou, Professeur Affilié ESCP Business School
  • Charles Sirot, co-auteur de la Fresque de la Biodiversité

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