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Transition énergétique : face au flou réglementaire, des entreprises en quête de visibilité financière

transition énergétiqueFather carrying his daughter on shoulders near their family home with solar panels on the roof. Little girl holding model of wind turbine in the air. Household using green, solar energy through a photovoltaic system. Concept of renewable energy and sustainable lifestyle. The importance of protecting Earth for future generation.

Dans un contexte marqué par l’inflation persistante et les tensions géopolitiques, la France se trouve à un carrefour crucial de sa transition énergétique. Le gouvernement, confronté à la nécessité de concilier urgence climatique et pouvoir d’achat, a récemment revu ses ambitions à la hausse en matière d’énergies renouvelables. Cependant, la mise en œuvre concrète de ces objectifs se heurte à des obstacles réglementaires et économiques qui plongent les acteurs du secteur dans l’incertitude.

Une contribution de Jérôme Owczarczak, Directeur Général chez Groupe EverWatt.

Alors que la loi d’accélération des énergies renouvelables, adoptée en 2023, visait à simplifier les procédures et à stimuler le déploiement des projets solaires et éoliens, son application sur le terrain reste perfectible. Les entreprises engagées dans la réduction de leur impact carbone se trouvent ainsi prises entre les injonctions à la responsabilité environnementale et les défis d’un financement encore instable.

 

Les énergies renouvelables : entre soutien politique et réalités économiques

Dans ce paysage énergétique en mutation, le secteur des énergies renouvelables connaît des fortunes diverses. Si le soutien politique semble acquis sur le principe, la traduction concrète en termes de mesures incitatives et de simplifications administratives tarde à se matérialiser pleinement. Les récentes annonces gouvernementales en faveur du nucléaire posent également la question de l’équilibre entre les différentes sources d’énergie dans le mix énergétique français.

Cette question de la viabilité financière des projets photovoltaïques soulève des interrogations plus larges sur les modèles économiques à adopter pour garantir un développement durable de cette filière, tout en assurant un équilibre entre les intérêts des investisseurs privés et les contraintes budgétaires de l’État.

 

La double contrainte des entreprises : un équilibre précaire

Pourtant, ces entreprises engagées dans la diminution de leur impact resteront bien soumises aux exigences d’une série d’obligations réglementaires telles que le décret tertiaire ( (Éco Énergie Tertiaire), issue de la Loi ELAN, qui impose une réduction progressive de la consommation d’énergie dans les bâtiments à usage tertiaire, la Loi Climat et Résilience qui rend obligatoire l’installation de panneaux photovoltaïques sur les bâtiments neufs ou encore la Loi APER qui les contraint à solariser les parkings de plus de 1 500m². L’équation qu’elles ont à résoudre est d’autant plus complexe qu’elles doivent désormais rendre des comptes écologiques précis. Applicable depuis le 1er janvier 2024, la directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) a en effet considérablement élargi le champ des entreprises soumises à l’obligation de publier un reporting extra-financier. Plusieurs dizaines de milliers d’entre elles devront ainsi publier des données relatives à la durabilité de leurs activités, dans un contexte où cette question n’a jamais été aussi centrale pour le grand public, pour leurs collaborateurs et pour leurs clients.

 

Financer la transition sans l’Etat

Contraintes de réduire leur empreinte carbone sans pouvoir compter sur un environnement réglementaire favorable à long ou même à moyen terme, les entreprises doivent innover en trouvant des leviers de financement fiables et autonomes des pouvoirs publics. C’est ainsi ce que font celles qui se tournent vers les plateformes de financement participatif comme Lumo ou Lendosphère qui permettent aux citoyens : Clients, Collaborateurs, Voisins… de s’engager en finançant des projets vertueux pour l’environnement. C’est également ce qui guide les entreprises de toutes tailles qui s’orientent vers la revente  de l’électricité excédentaire autoproduite sur leurs installations, revente soit vers le réseau ou mieux, via l’autoconsommation collective ce qui permet de rayonner localement en plus de décarboner son activité. Grâce au développement de synergies avec les acteurs de la filière capables de financer pour les entreprises 100% des investissements de production d’électricité renouvelable, une partie d’entre elles bénéficient ainsi d’une énergie décarbonée et locale à bas prix tout en se concentrant sur leur cœur d’activité et sans investissement initial ! Des modes de financement innovants qui, faute d’engagement durable des pouvoirs publics, constituent une opportunité majeure de sécuriser leur transition énergétique.

 

Si l’instabilité politique qui touche le pays est bien un frein à la transition énergétique, les entreprises, et la planète, ne sont pas condamnées à l’incertitude. En basant le financement de leurs infrastructures de production d’énergies renouvelables sur des acteurs spécialistes de leur domaine, le solaire par exemple, elles gagnent en visibilité financière et peuvent donc envisager sereinement la poursuite de leurs objectifs de décarbonation dès maintenant et sans attendre.


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