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Transition énergétique des bâtiments tertiaires : l’urgence d’une action immédiate

transition énergétique
Hand of technician holding pinwheel toy in front of wind turbines

« Le coût des investissements pour la transition énergétique impacte différemment les grandes organisations publiques et privées et les plus modestes. »

Une contribution d’Alric Marc, dirigeant et fondateur d’EFICIA

 

Le secteur du bâtiment, avec ses 44% de la consommation énergétique nationale, se positionne aujourd’hui comme le premier consommateur d’énergie en France. Plus qu’une simple statistique, ce chiffre incarne l’urgence d’une action immédiate et déterminée vers une réduction significative de notre impact environnemental. La Stratégie nationale bas carbone (SNBC) a tracé une feuille de route ambitieuse pour notre avenir énergétique, exigeant une transformation profonde de nos pratiques. Pourtant, le rythme actuel d’adaptation ne suffit pas. Avec moins de 10% des bâtiments tertiaires équipés d’une Gestion Technique du Bâtiment (GTB) à ce jour, et une projection guère plus encourageante de moins de 40% d’ici 2027, nous sommes face à un décalage préoccupant entre nos ambitions et nos actions malgré les échéances imposées par le décret BACS. Qu’attendons-nous ?

 

Changement climatique : un coût financier à ne pas sous-estimer

Aujourd’hui, seuls 6% des bâtiments tertiaires de +1000m2 sont équipés de GTB, ce qui laisse une énorme marge de progression en France ainsi qu’un potentiel d’économies d’énergies immense à l’échelle nationale. 

Pourtant, l’impact financier du changement climatique représente une réelle menace pour la rentabilité des entreprises. Les aléas climatiques répétitifs font exploser les coûts énergétiques réduisant les marges bénéficiaires tout en compliquant l’exploitation technique. Or les solutions sont à portée de main : l’amélioration de l’efficacité énergétique, l’investissement dans des technologies sobres et l’adoption de pratiques durables. Ces stratégies, en plus de réduire les dépenses, permettent une conformité plus aisée aux réglementations comme les décrets BACS et Tertiaire. Ainsi, l’optimisation énergétique dans le secteur tertiaire peut mener en moyenne à 20% d’économies, illustrant comment la gestion énergétique intelligente est à la fois une réponse aux défis climatiques et une opportunité économique.

 

5 leviers pour lever les barrières à l’accélération de la transition énergétique

Le coût des investissements pour la transition énergétique impacte différemment les grandes organisations publiques et privées et les plus modestes. Les premières bénéficient souvent de leur capacité à négocier de grands volumes d’achat, atténuant ainsi l’impact financier. Les petites et moyennes structures, en revanche, se heurtent davantage à la barrière des coûts initiaux, rendant les investissements en efficacité énergétique plus contraignants. Cette différence de moyens souligne l’importance d’une approche modulée, offrant des solutions financières et des aides adaptées à chaque taille d’entreprise

Le manque d’information fiable et accessible peut conduire à des choix peu judicieux, comme l’adoption de services inadaptés ou le choix de prestataires inefficaces, aggravant les coûts et les délais. De plus, l’influence de lobbies peut brouiller les messages perçus sur les leviers possibles grâce à la mise en place des réglementations en matière d’environnement, rendant la prise de décision encore plus complexe. Éduquer et informer à plus grande échelle devient alors primordial pour aider les entreprises à prendre des décisions plus vertueuses et plus impactantes sur la sobriété de leur parc immobilier.

La gestion de la transition énergétique exige un investissement en temps et en ressources souvent sous-estimé. Pour les entreprises déjà en tension opérationnelle, dédier du personnel à la recherche de solutions énergétiques optimales, à la négociation avec les prestataires, puis au suivi des installations s’avère difficile.  Il est donc vital de bénéficier d’accompagnement sur mesure et d’outils facilitant ces démarches, permettant une transition fluide et intégrée.

L’écart de perception et d’engagement entre les générations, ainsi que la pénurie de compétences spécialisées, constituent des freins à une adoption large des pratiques durables. Renforcer la formation, tant en interne qu’au niveau des formations initiales, et valoriser les carrières dans les métiers de l’efficacité énergétique sont des leviers essentiels pour combler ce déficit.

Enfin, il est primordial de développer une vision politique à long terme. Les politiques énergétiques fluctuantes, marquées par des objectifs ambitieux mais des stratégies parfois contradictoires, requièrent une harmonisation. Les entreprises et les acteurs locaux ont besoin de directives claires, cohérentes sur le long terme, favorisant une transition ordonnée et progressive plutôt qu’une succession de changements brusques et désordonnés.

En conclusion, surmonter ces obstacles demande une approche holistique, intégrant soutien financier, éducation, accompagnement stratégique et politique énergétique stable et long-termiste. C’est en créant un écosystème favorable, centré sur l’accès à l’information, le partage des bonnes pratiques et une vision claire pour l’avenir, que les entreprises pourront pleinement s’engager dans la transition énergétique, transformant les défis en opportunités de croissance durable et responsable.

 


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