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Stéphane Lefranc (DG Sustainability – Capgemini) : « Seule une transformation écosystémique des usages, des offres et des business models permettrait d’atteindre des émissions de gaz à effet de serre acceptables »

Stéphane

Stéphane Lefranc supervise les activités « sustainability » pour les régions France, Europe centrale et du Sud chez Capgemini. Pour Forbes France, il a accepté de nous en dire plus sur la stratégie de Capgemini pour accompagner l’écosystème vers une mobilité plus durable.

 

Comment l’activité « sustainability » de Capgemini se positionne-t-elle pour aider à décarboner la mobilité ?

Stéphane Lefranc : Selon le Conseil mondial des entreprises pour le développement durable (WBCSD), les transports représentent 24 % des émissions mondiales de GES. 50 % de ces émissions sont liés au déplacement des personnes, dont la moitié pour leur déplacement domicile- travail. Capgemini est le partenaire stratégique, technologique et opérationnel de la transformation de la filière (opérateurs, industriels, État et collectivités, usagers) vers une mobilité plus durable.

 

Quels types de projets réalisez-vous ?

S.L. : Capgemini favorise l’émergence de services numériques collaboratifs visant à aider les citoyens à privilégier des mobilités plus douces et contribue au développement de moyens de transports décarbonés. Ainsi, nous avons livré à Île-de-France Mobilités une plateforme MaaS (Mobility as a Service) qui permet à l’utilisateur de déterminer son meilleur trajet, de connaître les perturbations, de trouver un itinéraire alternatif, ou encore de bénéficier de nouveaux services en temps réel. Autre illustration : en partenariat avec le ministère des Transports, nous avons lancé une expérimentation pilote avec Île-de-France Mobilités et Mulhouse Alsace Agglomération pour développer Mon Compte Mobilité, un passeport numérique aidant les citoyens à délaisser leur voiture au profit de mobilités douces.

 

Comment faire pour accélérer le développement des mobilités douces dans tout l’Hexagone ?

S.L. : Seule une transformation écosystémique des usages, des offres et des business models permettrait d’atteindre des émissions de émissions de gaz à effet de serre (GES) acceptables. Pour ce faire, une coopération transversale de tous les acteurs sera nécessaire afin de développer un maillage territorial multimodal décarboné.

Au même titre que l’autopartage, le ferroviaire accroît son potentiel de service citoyen décarboné au travers de TELLi (train innovant), une alternative à la voiture pour 2 millions de personnes vivant à moins de 15 minutes à pied d’une gare secondaire. Capgemini participe au développement de ce train alimenté par batteries ou par hydrogène, dont le premier prototype devrait être prêt d’ici fin 2025.

Le secteur de l’automobile n’est pas en reste, que ce soit par l’allègement des véhicules, la recyclabilité des matériaux, ou la recherche de modes propulsifs alternatifs comme l’électricité ou l’hydrogène. À titre d’illustration, nous sommes partenaires de la start-up Circle qui crée une micro-voiture électrique sans recharge, dont l’empreinte carbone sera quinze fois moindre que ses concurrentes. En autopartage, elle permettrait de remplacer l’équivalent de cinq véhicules privés !

 

Et qu’en est-il de l’aviation ?

S.L. : Même si la performance de consommation a été améliorée par cinq depuis le début de l’aviation civile, le trafic a été multiplié par 60 ! Nous nous attaquons à plusieurs axes de décarbonation comme l’amélioration du design et de l’engineering des avions au travers de jumeaux numériques, afin de perfectionner leur aérodynamisme et de réduire leur poids, mais aussi l’optimisation des routes aériennes pour diminuer l’emport carburant, ou encore le développement de moyens de propulsion alternatifs. Ainsi, nous accompagnons la start- up Ascendance Flight Technologies autour d’un projet d’avion hybride-électrique à décollage et atterrissage vertical (VTOL) comme alternative bas carbone et silencieuse à l’hélicoptère pour des trajets régionaux. Autre projet avant-gardiste : le tour du monde du dirigeable Solar Airship One, sans escale, sans émission de CO2, qui offrira à terme des usages prometteurs sur les plans logistique, humanitaire, militaire voire touristique. Être le partenaire de ce type de projet compte parmi les sources de fierté et de motivation de nos équipes !

 

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