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Série (10/10 et fin) : Que font les plus grandes fortunes pour remédier au changement climatique ?

Changement climatique
Les plus grandes fortunes mondiales n'ont jamais été aussi riches, mais que font-elles pour lutter contre le changement climatique ? | Source : Getty Images

Les plus grandes fortunes du monde n’ont jamais été aussi riches, mais que font-elles pour lutter contre le changement climatique ? En effet, si leur fortune a augmenté, leur empreinte carbone également. Tandis que certains s’engagent activement contre le changement climatique, d’autres ont une approche plus timorée.

 


 

Selon un récent rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement (UNEP), « les émissions produites par les 1 % les plus riches de la population mondiale représentent plus de deux fois la part cumulée des 50 % les plus pauvres. » Plus précisément, les 1 % les plus riches de la population mondiale sont responsables de 15 % des émissions de gaz à effet de serre (GES). Toujours selon ce rapport, « pour atteindre l’objectif de 1,5 °C de l’Accord de Paris, il est nécessaire de réduire les émissions liées à la consommation à une empreinte laissée par le mode de vie d’environ 2 à 2,5 téq-CO2 par habitant d’ici 2030. Cela signifie que les 1 % les plus riches de la population mondiale devraient diviser au moins par 30 leurs émissions actuelles. »

Ainsi, que font ces 1 % les plus riches, notamment les dix plus grandes fortunes mondiales, personnellement ou par le biais de leur entreprise, pour lutter contre le changement climatique ?

Le tableau est mitigé. Jeff Bezos a formulé des promesses importantes : dix milliards de dollars pour le climat et des milliards de dollars investis par Amazon pour réduire son empreinte carbone. Néanmoins, le milliardaire commence tout juste à concrétiser ces engagements. Bill Gates, quant à lui, est très engagé sur le sujet. Il a notamment écrit un livre intitulé Climat : comment éviter un désastre. Les solutions actuelles, les innovations nécessaires (éd. Flammarion), publié en février dernier. Elon Musk, le PDG de Tesla, a sans doute incité de nombreux autres constructeurs automobiles à se lancer dans la fabrication de voitures électriques et est célèbre pour ses déclarations sur le changement climatique. Warren Buffett reste opposé à la divulgation des risques climatiques chez Berkshire Hathaway.

Les entreprises des plus grandes fortunes sont plus susceptibles de s’engager publiquement en faveur de la lutte contre le changement climatique. En effet, plusieurs de ces entreprises ont adhéré à l’initiative Science Based Targets (SBT), un partenariat entre le Carbon Disclosure Project (CDP), le Pacte mondial des Nations Unies (UNGC), l’Institut des ressources mondiales (WRI) et le Fonds mondial pour la nature (WWF) afin de limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 °C, ou moins. Par ailleurs, l’initiative SBT a lancé un appel à l’action pour que les entreprises changent leur mode de fonctionnement et réduisent leur production nette de carbone à zéro d’ici 2050. L’élément clef de tout programme de l’initiative SBT est que les entreprises s’engagent pleinement à réorganiser leur production et leurs activités pour réduire leurs émissions de GES de moitié d’ici 2030 et complètement d’ici 2050.

Les plus grandes fortunes s’investissent donc de différentes manières en faveur du développement durable et d’un avenir neutre en carbone. Forbes vous propose un aperçu des actions des dix plus grandes fortunes mondiales pour lutter contre le changement climatique.


(Fortune nette en date du 21 avril 2021)

#1 JEFF BEZOS

 

FORTUNE NETTE : 194,4 milliards de dollars

SOURCE DE RICHESSE : Amazon

ADHÉSION À L’INITIATIVE SBT : Oui, mais aucun objectif n’a encore été soumis. Amazon a également lancé sa propre initiative, The Climate Pledge, avec le groupe Global Optimism.

 

Ces dernières années, la plus grande fortune mondiale n’a pas manqué de s’engager dans la lutte contre le changement climatique, que ce soit par le biais de The Climate Pledge ou du Bezos Earth Fund. À ce jour, 104 entreprises ont rejoint The Climate Pledge et se sont engagées à atteindre la neutralité carbone d’ici 2040. Amazon a également créé un Fonds pour le climat doté de deux milliards de dollars afin d’investir dans de nouvelles technologies indispensables à la mise en place d’une économie sans carbone. L’entreprise affirme être le plus grand acheteur d’énergies renouvelables au monde et s’est fixé des objectifs en interne, notamment le déploiement de 100 000 véhicules électriques pour ses livraisons d’ici 2030. Amazon s’engage également en faveur du développement de technologies visant à réduire les émissions de carbone dans l’informatique en nuage. Néanmoins, ces différents objectifs en matière de lutte contre le changement climatique n’ont pas été soumis à d’autres groupements tels que l’initiative Science Based Targets (SBT), à laquelle l’entreprise a adhéré en mai 2020.

Le dernier rapport de durabilité d’Amazon, daté de juin 2020, offre un aperçu de l’ampleur du défi de réduction des émissions de carbone auquel le géant du commerce en ligne est confronté. Alors que l’entreprise a continué à croître en 2019 (le chiffre d’affaires a augmenté de 22 %), son empreinte carbone a également augmenté (+ 15 %). Pour évaluer son empreinte carbone, Amazon utilise un système différent appelé « intensité carbone », qui mesure l’équivalent en CO2 de chaque dollar de ventes brutes de marchandises. Le géant d’Internet indique qu’en 2019 son intensité carbone avait diminué de 5 % par rapport à 2018. « L’intensité des émissions de carbone peut être un outil utile pour montrer les progrès réalisés en matière d’action en faveur de l’environnement, même lorsqu’une entreprise se développe », explique à Forbes Dave Reay, professeur spécialisé sur la question de la gestion du carbone à la University of Edinburgh. « Toutefois, cet outil peut également être utilisé pour cacher l’inaction. En fin de compte, le plus important c’est ce que notre atmosphère voit : moins ou plus de carbone au niveau mondial. »

Sur le plan personnel, Jeff Bezos a rejoint une vingtaine d’investisseurs de premier plan, avec à leur tête par Bill Gates, pour lancer le fonds d’investissement Breakthrough Energy Ventures en 2016. L’objectif de ce groupement est d’investir au moins un milliard de dollars dans des entreprises développant de nouvelles technologies à émissions nulles. L’année dernière, Jeff Bezos a également créé le Bezos Earht Fund, doté de dix milliards de dollars. En novembre, le milliardaire a révélé qu’il avait donné à 16 groupes travaillant sur le changement climatique un total de 790 millions de dollars en dons (environ 0,4 % de sa fortune nette actuelle). Les cinq groupes qui ont reçu les dons les plus importants (100 millions de dollars chacun) sont des organisations à but non lucratif bien établies qui travaillent dans les secteurs du développement durable et de l’environnement : le Fonds mondial pour la nature (WWF), le World Resource Institute (WRI, Institut des ressources mondiales), le Natural Resources Defense Council (NRDC, Conseil de défense des ressources naturelles), The Nature Conservancy et le Environmental Defense Fund (EDF, Fond de défense de l’environnement).


(Fortune nette en date du 21 avril 2021)

 

#2 BERNARD ARNAULT

 

FORTUNE NETTE : 179,9 milliards de dollars

SOURCE DE RICHESSE : LVMH

ADHÉSION À L’INITIATIVE SBT : Oui, depuis février 2020, mais aucun objectif n’a encore été soumis.

 

Bernard Arnault est l’empereur du luxe grâce au groupe LVMH, qui comprend 75 marques, de Louis Vuitton à Givenchy. Son empire englobe plusieurs secteurs tels que la joaillerie, la mode, les boissons, les cosmétiques et même un fabricant de yachts. Tous ces secteurs sont confrontés à des défis complexes en matière de durabilité et de lutte contre le changement climatique.

Le groupe LVMH parle souvent d’une voix unie sur le front de la durabilité et du changement climatique, notamment par le biais de son programme LVMH Initatives For the Environment (LIFE), rebaptisé LIFE 360 en décembre 2020. À cette occasion, le géant du luxe a dévoilé ses objectifs en matière de développement durable tels que l’utilisation de 100 % d’énergies renouvelables et l’élimination du plastique vierge d’origine fossile dans les emballages d’ici 2026. En 2017, le groupe LVMH s’est également engagé à réduire de 25 % ses émissions de carbone d’ici 2020, un objectif que le groupe affirme avoir non seulement atteint, mais également dépassé, faisant état d’une réduction de 37 %.

Le groupe LVMH a refusé de rejoindre le Fashion Pact, une coalition mondiale d’entreprises de la mode et du textile dirigée par François-Henri Pinault, PDG de Kering, rival de LVMH. Le Fashion Pact engage ses signataires à mettre en œuvre les principes de la Charte de l’industrie de la mode pour l’action climatique du Programme des Nations Unies pour l’environnement (UNCC) : atteindre 25 % d’approvisionnement en matériaux à faible impact d’ici 2025, 50 % d’énergies renouvelables d’ici 2025 et 100 % d’ici 2030. Bernard Arnault a déclaré que ces objectifs n’avaient pas de sens pour l’activité de LVMH, ajoutant « nous préférons l’action aux pactes. »

Bernard Arnault détient également des parts dans la marque de mode française Hermès et dans la chaîne de supermarchés Carrefour, toutes deux signataires du Fashion Pact. La marque Hermès a également adhéré à l’initiative Science Based Targets (SBT), mais n’a pas encore précisé ses objectifs. Quant à Carrefour, la chaîne de supermarchés a adhéré à l’initiative SBT et a fixé des objectifs.

Les contributions personnelles de Bernard Arnault et son engagement en faveur de la durabilité et de la lutte contre le changement climatique ne sont pas connus. Néanmoins, en 2019, le milliardaire a critiqué la militante pour le climat Greta Thunberg. Selon lui, l’adolescente s’abandonne « complètement au catastrophisme », avant d’ajouter qu’il préfère « les solutions positives qui nous permettent d’aller vers une situation plus optimiste. »

 


(Fortune nette en date du 21 avril 2021)

#3 ELON MUSK

 

FORTUNE NETTE : 175,5 milliards de dollars

SOURCE DE RICHESSE : Tesla, SpaceX

ADHÉSION À L’INITIATIVE SBT : Non

 

Elon Musk est devenu milliardaire en 2012, grâce à ses parts dans le constructeur de voitures électriques Tesla et dans l’entreprise spécialisée dans l’énergie solaire SolarCity. Ces deux sociétés offrent une alternative aux énergies fossiles et proposent des solutions pour lutter contre le changement climatique. Elon Musk a également usé de son influence pour plaider en faveur de l’instauration d’une taxe carbone aux États-Unis et pour dénoncer le climatoscepticisme. Il a quitté son poste de consultant à la Maison-Blanche après que le président Donald Trump a décidé de retirer les États-Unis de l’Accord de Paris sur le changement climatique.

Le premier rapport d’impact de Tesla en 2019 présente les émissions de carbone directes et indirectes de l’entreprise à l’échelle mondiale en 2017. Le rapport se concentre sur la manière dont Tesla réalise des économies d’énergie et évite les déchets plutôt que sur l’identification d’objectifs en faveur de la lutte contre le changement climatique. Certains commentateurs, comme David Fickling, contributeur auprès de l’agence de presse Bloomberg, ont récemment critiqué l’entreprise pour ne pas avoir divulgué de manière appropriée ses niveaux d’émissions et de consommation d’énergie, ainsi que pour ne pas avoir reconnu l’augmentation de son empreinte carbone.

Néanmoins, la neutralité carbone est l’un des objectifs principaux d’Elon Musk dans sa lutte contre le changement climatique. En février 2021, le milliardaire a promis 100 millions de dollars à l’organisation à but non lucratif XPrize pour financer un concours sur quatre ans (inscriptions ouvertes depuis le 22 avril) destiné à trouver des solutions pour « atteindre collectivement l’objectif de suppression du carbone de dix gigatonnes par an d’ici 2050. »

Le don provient d’Elon Musk et de sa fondation, dont les activités sont secrètes : son site Internet n’est rien d’autre qu’une simple page HTML énumérant cinq domaines d’intérêt, dont « la recherche et la défense des énergies renouvelables. » L’année dernière, Forbes a analysé les dons philanthropiques d’Elon Musk sur la base des déclarations d’impôts faites par sa fondation.

Une partie des actions philanthropiques d’Elon Musk a été très médiatisée. En 2018, le milliardaire a défendu un don de 38 900 dollars à des politiciens républicains en déclarant qu’il s’agissait de 0,5 % de ce qu’il a versé au groupe environnemental Sierra Club.


(Fortune nette en date du 21 avril 2021)

 

#4 BILL GATES

 

FORTUNE NETTE : 130,4 milliards de dollars

SOURCE DE RICHESSE : Microsoft, investissements

ADHÉSION À L’INITIATIVE SBT : Oui. Microsoft a fixé ses objectifs en septembre 2019 : l’entreprise s’engage à s’approvisionner en électricité 100 % renouvelable d’ici 2030 et à réduire de 30 % l’intensité des émissions de gaz à effet de serre (GES) par unité de revenu d’ici 2030 (par rapport aux niveaux de 2017). Microsoft fait également partie des signataires de The Climate Pledge.

 

Ces dernières années, Bill Gates a peut-être perdu sa place de plus grande fortune mondiale, mais il est désormais l’un des milliardaires les plus honnêtes quand il s’agit d’investir dans la lutte contre le changement climatique et en matière d’actions philanthropiques. Le milliardaire a même écrit un livre à succès sur le changement climatique, Climat : comment éviter un désastre. Les solutions actuelles, les innovations nécessaires (éd. Flammarion).

Microsoft, l’entreprise qui a rendu Bill Gates milliardaire, a égalé les efforts de son cofondateur en matière de développement durable et de lutte contre le changement climatique, en se fixant des objectifs ambitieux : atteindre la neutralité carbone d’ici 2030. Comme si cela ne suffisait pas, d’ici 2050, Microsoft veut éliminer son empreinte carbone historique en « supprimant tout le carbone que l’entreprise a émis, soit directement, soit par consommation électrique, depuis sa création en 1975. » (Bill Gates a quitté le conseil d’administration de Microsoft en mars 2020.)

Pendant que les dirigeants du monde entier négociaient l’Accord de Paris en 2015, Bill Gates a investi deux milliards de dollars de sa fortune pour lutter contre le changement climatique. Cette année-là, il a également rallié à la cause d’autres chefs d’entreprise comme Jeff Bezos et Mark Zuckerberg pour lancer la Breakthrough Energy Coalition. Le fonds d’investissement dans les technologies sans carbone de cette coalition, Breakthrough Energy Ventures, a été lancé l’année suivante avec un budget d’un milliard de dollars. Jusqu’à présent, ce fonds a investi dans 40 entreprises et a levé un milliard de dollars supplémentaires en janvier dernier. Au début de l’année, Bill Gates a déclaré à Forbes qu’il s’engageait à investir deux milliards de dollars supplémentaires dans les technologies sans carbone au cours des cinq prochaines années.


(Fortune nette en date du 21 avril 2021)

 

#5 MARK ZUCKERBERG

 

FORTUNE NETTE : 110,3 milliards de dollars

SOURCE DE RICHESSE : Facebook

ADHÉSION À L’INITIATIVE SBT : Oui. Facebook y a adhéré en septembre 2020, mais n’a encore soumis aucun objectif.

 

À l’occasion de la Journée de la Terre, Facebook a annoncé avoir atteint l’objectif zéro émission nette pour ses émissions directes. L’entreprise a également déclaré qu’elle travaillait à atteindre l’objectif zéro émission nette pour ses émissions indirectes, comme les voyages d’affaires, d’ici 2030. Enfin, Facebook a adhéré à l’initiative Science Based Targets en septembre 2020, mais n’a encore soumis aucun objectif.

Les efforts de Facebook en matière de développement durable et de lutte contre le changement climatique portent en grande partie sur les énergies renouvelables. L’entreprise s’est vantée d’être le plus grand acheteur d’énergie renouvelable parmi les entreprises en 2019, un titre qu’elle a perdu par la suite, d’abord au profit de Google puis d’Amazon, actuel détenteur du record. Toutefois, Facebook a prévu d’investir dans des « projets d’élimination des émissions de carbone et de solutions basées sur la nature. »

Les récents efforts de Facebook pour lutter contre les fausses informations partagées sur le réseau social (un revirement de la part de Mark Zuckerberg qui avait précédemment refusé le rôle de vérificateur des faits) incluront désormais la question du changement climatique par le biais d’une nouvelle section dédiée à la démystification des fausses idées sur le changement climatique.

Sur le plan personnel, Mark Zuckerberg a déclaré en 2015 qu’il soutenait la Breakthrough Energy Coalition menée par Bill Gates, mais l’on ignore le montant de sa contribution. La même année lui est sa femme, Priscilla Chan, ont créé l’initiative Chan-Zuckerberg, une fondation à des fins caritatives et de plaidoyer, à laquelle le couple a promis 99 % de ses actions Facebook.

Jusqu’à présent, l’initiative Chan-Zuckerberg a investi un peu plus de deux milliards de dollars dans divers projets. Aucun des domaines d’intervention de la fondation ne traite spécifiquement du changement climatique, mais le développement durable est l’une des priorités de certains de ses bénéficiaires. Ainsi, TransForm initiative, dont le but est de favoriser les communautés durables qui ne dépendent pas de véhicules motorisés pour le transport, a reçu 725 000 dollars de l’initiative Chan-Zuckerberg entre 2018 et 2021.


(Fortune nette en date du 21 avril 2021)

 

#6 WARREN BUFFETT

 

FORTUNE NETTE : 104,6 milliards de dollars

SOURCE DE RICHESSE : Berkshire Hathaway

ADHÉSION À L’INITIATIVE SBT : Non

 

Pour une personnalité connue sous le nom de « l’Oracle d’Omaha », certaines des déclarations de Warren Buffett ont mal vieilli, comme ses propos en 2015 dans sa lettre aux actionnaires de Berkshire Hathaway sur la possibilité que les catastrophes climatiques puissent stimuler les profits des assureurs. En effet, rien qu’en 2020, les réassureurs ont perdu près 100 milliards de dollars après une série de feux de forêt, d’ouragans et d’inondations catastrophiques.

Toujours dans cette lettre, Warren Buffett a souligné l’engagement de la société d’investissements en faveur des énergies renouvelables, en soutien à l’Accord de Paris sur le changement climatique. Cependant, quand il a fallu créer un rapport sur le risque que représente le changement climatique pour la société, Warren Buffett s’y est catégoriquement opposé. « Lorsque vous ne pensez qu’en tant qu’actionnaire d’un grand assureur, le changement climatique ne devrait pas figurer sur la liste de vos préoccupations », a écrit Warren Buffett et les actionnaires de Berkshire Hathaway ont suivi leur « Oracle ».

Depuis lors, l’attitude de Warren Buffett à l’égard des risques liés au changement climatique et de l’établissement de rapports à ce sujet n’a pas changé : il s’oppose à une nouvelle proposition des actionnaires visant à établir des rapports sur le changement climatique. Selon la circulaire annuelle de sollicitation de procurations de Berkshire Hathaway, le conseil d’administration « est unanimement favorable à un vote contre cette proposition », la lettre de Warren Buffett de 2015 étant citée comme l’une des raisons de cette opposition.


(Fortune nette en date du 21 avril 2021)

 

#7 LARRY ELLISON

 

FORTUNE NETTE : 101,3 milliards de dollars

SOURCE DE RICHESSE : Oracle

ADHÉSION À L’INITIATIVE SBT : Non

 

L’entreprise américaine créée en 1977 par Larry Ellison a une position claire sur la durabilité et le changement climatique : « Oracle reconnaît qu’une activité durable est une bonne activité », affirme fièrement l’entreprise sur sa page Internet consacrée au développement durable.

Larry Ellison a quitté son poste de PDG d’Oracle en 2014, mais il reste président du conseil d’administration et directeur technique. Certains de ses passe-temps, comme la voile, montrent son engagement en faveur du développement durable et de la lutte contre le changement climatique. Larry Ellison a lancé la course de catamarans SailGP en 2018. Actuellement estimée à 200 millions de dollars, cette course a adopté le slogan « Alimentée par la nature » pour souligner son engagement à être alimentée à 100 % par des sources d’énergie renouvelable d’ici 2025.

Le projet le plus ambitieux de Larry Ellison est de transformer l’île hawaïenne de Lanai, qu’il a achetée en 2012 pour 300 millions de dollars, en un paradis d’énergie propre et de bien-être. Sur l’île, le milliardaire a fondé la société de bien-être Sensei, qui a construit un spa à 3000 dollars la nuit appelé Sensei Retreat. Larry Ellison a également bâti sur Lanai des serres hydroponiques alimentées à l’énergie solaire.

Larry Ellison a fermé sa fondation philanthropique l’année dernière, ayant concentré la plupart de ses dons sur l’éducation et les soins de santé. Ce mois-ci, le milliardaire a déclaré à Forbes que « la philanthropie est la définition du non durable. Les affaires sont la définition de la durabilité. »


(Fortunes nettes en date du 21 avril 2021)

 

#8, #9 LARRY PAGE ET SERGEY BRIN

 

FORTUNES NETTES : 98,9 milliards de dollars et 95,9 milliards de dollars

SOURCE DE RICHESSE : Google

ADHÉSION À L’INITIATIVE SBT : Non

 

À l’origine, la devise de Google était « Don’t be evil » (littéralement, « Ne soyez pas malveillants »), et en ce qui concerne le changement climatique, Google est l’une des premières entreprises à s’engager en faveur de la neutralité carbone. En 2009, l’entreprise annonce que les émissions de carbone de 2007 et une partie de celles de 2008 avaient été neutralisées par l’achat de « crédits de compensation de carbone de haute qualité. » Depuis, le moteur de recherche a créé une nouvelle société mère, Alphabet. Cette dernière affirme s’approvisionner en énergie à partir de sources renouvelables depuis 2017. Le dernier objectif que l’entreprise s’est fixé est de faire fonctionner ses centres de données et ses campus avec une énergie sans carbone 24/7 d’ici 2030.

Les cofondateurs de Google n’ont pas hésité à parler ouvertement de leurs engagements en faveur du développement durable et de la lutte contre le changement climatique, même lorsque cela suscitait la controverse. Ce fut le cas en 2014, quand ils ont quitté le groupe de lobbying American Legislative Exchange Council en raison de ses liens avec la mouvance climatosceptique. Larry Page et Sergey Brin ne sont pas irréprochables pour autant. En 2019, ils ont fait l’objet de nombreuses critiques après une retraite secrète de trois jours en Italie (qui leur aurait coûté 29 millions de dollars) pour discuter du changement climatique avec d’autres invités, qui ont rejoint l’évènement en jet privé.

En dehors d’Alphabet, les cofondateurs de Google ont des intérêts commerciaux similaires mais séparés dans les technologies innovantes. Larry Page a investi dans Planetary Resources, une entreprise américaine du secteur spatial dont l’objectif est de développer des séries de satellites à coût réduit permettant d’identifier les astéroïdes accessibles et riches en ressources minières. L’entreprise souhaite également développer les techniques d’exploitation minière dans l’espace et à très long terme réaliser l’exploitation minière des astéroïdes. Larry Page a investi dans deux autres entreprises spécialisées dans les voitures volantes : Kitty Hawk et Opener.

Quant à Sergey Brin, il aurait investi des millions de dollars ces quatre dernières années dans la startup secrète LTA Research, dont la mission est de construire un dirigeable fonctionnant à l’hydrogène et à l’hélium et devant être déployé dans les zones sinistrées.


(Fortune nette en date du 21 avril 2021)

 

#10 FRANÇOISE BETTENCOURT-MEYERS

 

FORTUNE NETTE : 81,6 milliards de dollars

SOURCE DE RICHESSE : L’Oréal

ADHÉSION À L’INITIATIVE SBT : Oui. En avril 2018, L’Oréal s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 25 % d’ici 2030, par rapport aux niveaux de 2016, en diminuant spécifiquement de 100 % les émissions absolues sur ses sites exploités d’ici 2025.

 

La femme la plus riche du monde est également l’une des plus timides en matière de publicité, logique quand l’on sait que son nom de famille a pendant des années été associé au scandale de « l’affaire Bettencourt ».

Françoise Bettencourt Meyers détient 33 % des parts du géant des cosmétiques L’Oréal. Ce dernier a pris des engagements publics en matière de lutte contre le changement climatique, notamment concernant la réduction de ses émissions de carbone. En 2018, l’entreprise s’est engagée à réduire ses émissions absolues de GES de 25 % par rapport à ses niveaux de 2016, d’ici 2030. Toujours d’ici 2030, L’Oréal souhaite tirer 95 % des ingrédients de ses produits de « sources végétales renouvelables, de minéraux abondants ou de processus circulaires » à la place des ingrédients issus du pétrole. Enfin, le géant du cosmétique souhaite garantir que 100 % de ses produits « respectent l’environnement aquatique. » Françoise Bettencourt Meyers a vraisemblablement donné son feu vert à tous ces engagements puisqu’elle est membre du conseil d’administration du comité de stratégie et de développement durable de L’Oréal.

L’héritière de l’empire L’Oréal est également la présidente de la fondation familiale, qui ne se concentre pas sur le développement durable et le changement climatique, mais plutôt sur « les arts, les sciences de la vie et une société inclusive. » Le fonds privé d’investissement de sa famille, Téthys Invest, concentre également ses efforts sur les soins de santé et les sciences de la vie. Aucun investissement en matière de développement durable ou de lutte contre le changement climatique n’a été divulgué jusqu’à présent.

 

 

Article traduit de Forbes US – Auteurs : Sofia Lotto Persio et David Dawkins

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