Les villes consommant le plus d’électricité en France sont Aix-en-Provence, Bordeaux et Nice, trois villes situées dans des régions au climat doux et tempéré. Ces résultats ont été publiés par Upenergie après étude des données publiées par l’ORE (Opérateurs de Réseaux d’Énergie), l’Enedis et l’Insee.
Quelles sont les villes et les régions les plus consommatrices d’électricité en France ?
Il nous paraît logique que la consommation d’électricité soit plus importante dans les régions au climat très froid l’hiver que dans les régions au climat doux lors de cette saison. Or, il n’en est rien puisque c’est tout le contraire qui a été recensé.
Saint-Étienne (-7°C en hiver), Rennes (ville humide et au climat froid l’hiver) et Mulhouse (climat semi-continental avec des chutes de neige fréquentes) sont en effet les trois villes les moins consommatrices d’électricité en France.
Ces chiffres sont confirmés par une tendance globale dans toute la France :
Villes | Consommation électrique en MWh/habitant |
Fréjus dans le Var | 3,15 |
Narbonne en Occitanie | 2.77 |
La Rochelle en Nouvelle-Aquitaine | 2,08 |
Issy-les-Moulineaux dans les Hauts-de-Seine | 2,05 |
Paris en Île-de-France | 1,85 |
Nancy dans le Grand Est | 1,83 |
Lille dans les Hauts-de-France | 1,87 |
Pourquoi est-ce que les régions du sud consomment plus d’électricité que les régions du nord ?
Il existe plusieurs hypothèses pour tenter d’expliquer ce phénomène :
- Le rôle de la démographie dans la consommation d’électricité
- Dans les régions du nord, la majorité du matériel de chauffage ne fonctionne peut-être pas à l’électrique
- La thermosensibilité des Français
- La qualité de l’isolation des maisons est peut-être plus importante dans les régions du nord
1. Le rôle de la démographie dans la consommation d’électricité
En Occitanie, par exemple, la population a augmenté de 10,3% entre 2006 et 2009 d’après l’Insee. Cette augmentation explique sûrement, en partie, l’augmentation de la consommation d’électricité de 9,5% sur la même période.
Selon l’Insee, entre 2013 et 2019, les taux de croissance démographique par an des régions du sud telles que l’Occitanie (+0,7%), l’Auvergne-Rhône-Alpes (+0,6%) et la Nouvelle-Aquitaine (+0,5%) ont connu une assez forte progression comparée aux régions du nord telles que les Hauts-de-France ou le Grand Est qui stagnent aux alentours des 0%.
Ce phénomène est dû au fait que les régions du nord font preuve d’un manque d’attractivité, créant lui-même un déficit migratoire et une démographie en baisse. La démographie pourrait donc potentiellement expliquer, en partie, les écarts de consommation électrique entre les régions du nord et du sud.
2. Dans les régions du nord, la majorité du matériel de chauffage ne fonctionne peut-être pas à l’électricité
Les régions du nord consomment peut-être moins d’électricité que celles du sud parce que les particuliers utilisent encore leur vieille chaudière au fioul domestique, qui ne consomme pas d’électricité.
Néanmoins, les régions du Centre-Val de Loire et de Normandie ont consommé la plus grande quantité d’électricité en 2021 car ce sont elles qui sont les plus équipées en chaudières électriques.
3. La thermosensibilité des Français
Un autre facteur qui peut expliquer ces chiffres est la thermosensibilité des Français. Plus les températures diminuent, plus les Français ont tendance à accroître la température des solutions de chauffage.
Le Réseau de transport d’électricité estime qu’une baisse de 1°C entraînerait une hausse de la consommation de 3,2% pendant l’hiver. Cela correspond à une consommation additionnelle de 24MW.
Bon à savoir : Les Hauts-de-France sont les régions les plus sensibles aux variations du thermomètre. En 2021, une augmentation de 7,3% de la consommation électrique a été recensée sur l’année. En parallèle, la région PACA n’a connu qu’une augmentation de 5,6%.
4. La qualité de l’isolation des maisons est peut-être plus importante dans les régions du nord
Une habitation isolée de manière inefficace souffrira de déperditions énergétiques plus ou moins importantes. Pour compenser ces déperditions de chaleur, l’habitation mal isolée devra donc chauffer bien davantage. Ce type de logement se verra donc payer une facture d’électricité plus élevée qu’une habitation parfaitement isolée.
Voici une hypothèse qui pourrait expliquer l’écart de consommation entre le sud et le nord de la France. Il est possible que le nord soit tout simplement mieux loti en matière d’isolation.
Le type de logement influe davantage sur la consommation électrique que le nombre de personne le composant
La présence d’une personne supplémentaire dans un logement n’est responsable que d’une consommation additionnelle de 5 à 10%. La pièce d’un logement, quant à elle, augmente de 20% la consommation d’électricité.
Plus que le nombre d’habitants du logement, c’est sa taille, son nombre de pièces à chauffer et le nombre d’équipements et leur qualité intrinsèque qui explique la consommation électrique.
Cette dernière dépend aussi des usages du logement. Certains d’entre eux seront en tout électrique (chauffe-eau et chauffage), d’autres partiellement en électrique (éclairage, électroménager, électronique). Tout cela va influencer la consommation finale.
La répartition des usages en électricité (ADEME, 2019) :
Usage | Consommation |
Chauffage | 27,6% |
Ventilation | 1,7% |
Éclairage | 5,6% |
Cuisson | 7,8% |
Eau chaude sanitaire | 12,9% |
Multimédia et informatique | 13,6% |
Froid et lavage | 18,6% |
Le chauffage est la dépense principale pour la consommation d’électricité
La consommation du chauffage dépend de plusieurs facteurs :
- La surface à chauffer
- L’isolation thermique du logement
- Les habitudes et besoins énergétiques de chauffe
Selon l’ADEME, 60% de la consommation électrique en France est dû à l’utilisation du chauffage. Les données du Ministère du Développement durable concordent avec ces chiffres puisque 10 millions de logements étaient encore chauffés à l’électricité en 2018.
Il est donc important d’acquérir des équipements de chauffage avec une performance élevée puisque c’est ce paramètre qui va déterminer une grande partie de la facture d’électricité. Le choix de convecteurs, de radiateurs ou d’une chaudière électrique peut avoir une grande incidence sur la consommation.
Un radiateur à inertie est par exemple moins énergivore qu’un convecteur classique. Une habitation équipée d’une pompe à chaleur ou de panneaux solaires photovoltaïques peut observer jusqu’à 80% d’économie sur la facture d’énergie.
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