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Milliardaires | Baiju Bhatt, le cofondateur de Robinhood, a un nouveau projet : installer des centaines de panneaux solaires dans l’espace !

Baiju Bhatt
Baiju Bhatt. | Source : capture d'écran vidéo

Fondée par le milliardaire Baiju Bhatt, la société Aetherflux prévoit de construire une constellation de satellites capables de transmettre de l’énergie renouvelable sur Terre à l’aide de lasers.

Article d’Alex Knapp pour Forbes US – traduit par Flora Lucas

 

La baisse soudaine du prix de l’énergie solaire a entraîné une révolution dans le domaine des énergies renouvelables, mais cela a un coût. La taille moyenne d’une ferme solaire est d’une quarantaine d’hectares, ce qui contribue à réduire les émissions de carbone, mais en consommant de l’espace vert. Cependant, il existe une potentielle solution à ce problème : construire des panneaux solaires dans l’espace, puis transmettre l’énergie produite sur Terre. Ce projet tout droit sorti d’un livre de science-fiction est l’idée de Baiju Bhatt, le cofondateur milliardaire de la société fintech Robinhood. Avec sa nouvelle société Aetherflux, il souhaite construire une constellation de satellites générateurs d’énergie ainsi que plusieurs stations de réception.

 

Une infrastructure spatiale capable de fournir de l’énergie propre sur Terre

« Cet objectif d’avoir une infrastructure dans l’espace qui soit vraiment résistante aux conditions au sol est vraiment attrayant », a déclaré Baiju Bhatt à Forbes. « C’est le genre de projet ambitieux porté par des sociétés comme Starlink par exemple », a-t-il ajouté, faisant référence à la constellation de satellites de SpaceX qui fournit un réseau internet dans des endroits avec peu d’infrastructures, dans des zones de conflit comme l’Ukraine ou lors de catastrophes naturelles.

Aetherflux n’est pas la seule société à travailler sur l’énergie solaire dans l’espace, une idée que la NASA et d’autres agences gouvernementales ont commencé à explorer dans les années 1970 et qui n’a finalement jamais abouti. Aujourd’hui, ce domaine connaît une sorte de renaissance, a expliqué l’analyste Chris Quilty à Forbes par courriel. Selon lui, cette évolution est due au besoin d’énergie propre, ainsi qu’à la baisse des coûts de lancement rendue possible par SpaceX.

Par exemple, la société Virtus Solis, basée dans le Michigan, et la société Space Solar, basée au Royaume-Uni, prévoient de lancer de grands réseaux de panneaux solaires sur une orbite géostationnaire élevée. De cette manière, ces panneaux recevront constamment la lumière du soleil tout en pointant vers la même zone générale sur Terre, transmettant l’énergie générée à l’aide de micro-ondes vers une station de réception. Cette technologie est similaire à celle développée par des chercheurs de CalTech, qui a fait l’objet d’une démonstration en orbite l’année dernière. La société californienne Reflect Orbital adopte une approche différente en travaillant sur des miroirs orbitaux géants capables de réfléchir la lumière du soleil sur des panneaux solaires au sol pendant la nuit.

La plupart de ces projets sont assortis de longs délais, en partie à cause de la taille de l’infrastructure qu’ils nécessiteront en orbite. Baiju Bhatt a déclaré qu’Aetherflux avait une approche différente de celle de ses concurrents, une approche qu’il estime être plus évolutive. Au lieu d’utiliser des micro-ondes pour acheminer l’énergie vers la surface, sa société prévoit d’utiliser des lasers infrarouges pour fournir de l’énergie.

 

L’approche d’Aertherflux possède de nombreux avantages sur ses concurrents

L’un des grands avantages de cette approche est qu’elle permet d’utiliser des satellites plus petits et moins chers au lieu de grands satellites coûteux ou de panneaux solaires, ce qui facilite l’itération et la mise à l’échelle et réduit les coûts de lancement. En outre, cette approche nécessite moins d’empreintes au sol. L’alimentation par micro-ondes nécessite un récepteur de la taille d’un terrain de football ou même plus grand. Selon Baiju Bhatt, les récepteurs des lasers infrarouges peuvent être beaucoup plus petits (moins de dix mètres de diamètre, soit environ la taille d’une piscine de jardin).

Les satellites d’Aetherflux, plus petits et plus agiles, sont conçus pour faire le tour de la planète toutes les 90 minutes. Pendant les 45 minutes où ils ne sont pas exposés à la lumière du soleil, ils peuvent continuer à fournir de l’énergie à partir de leurs batteries, qui seront rechargées par leurs panneaux solaires. Il s’agit d’une approche similaire à celle adoptée par SpaceX pour Starlink : au lieu de quelques grands satellites géostationnaires coûteux pour fournir un réseau internet, comme c’était le cas depuis les années 1990, Starlink se compose de centaines de petits satellites bon marché en orbite basse.

Un autre avantage, selon Baiju Bhatt, est que sa société n’attend pas de percée ou d’innovation particulière pour faire de ce projet une réalité. Par exemple, au lieu de développer un satellite complet à partir de rien, Aetherflux utilise un satellite standard de la société de fabrication Apex, auquel elle ajoute ses propres composants de production et de transmission d’énergie.

« Nous savons comment construire des constellations d’engins spatiaux, nous savons comment intégrer tous ces différents composants, nous savons comment construire les récepteurs au sol », a déclaré Baiju Bhatt. « Il est évident que notre modèle particulier est très complexe, mais il ne s’agit pas là de problèmes scientifiques difficiles en soi. »

 

De Robinhood à Aetherflux, le parcours de Baiju Bhatt

En mars 2024, Baiju Bhatt a quitté son poste de directeur de la création et du marketing de l’application d’échange d’actions Robinhood, poste qu’il occupait depuis qu’il avait quitté son rôle de co-directeur général en 2020. Baiju Bhatt a cofondé Robinhood avec le PDG de la société, Vlad Tenev, qu’il a rencontré lorsqu’ils étaient tous deux étudiants en physique à Stanford, en 2013, et il fait toujours partie du conseil d’administration. Il a déclaré que son départ était motivé par le fait qu’il était « trop passionné par l’idée de réaliser un projet de cette envergure ». Le père de Baiju Bhatt a travaillé pour la NASA durant toute l’enfance du milliardaire, explique celui qui pensait devenir un jour mathématicien ou physicien.

Pour l’instant, Baiju Bhatt prévoit de financer sa société grâce à sa propre fortune, que Forbes estime à plus de 1,5 milliard de dollars. Cette somme permettra à Aetherflux de mener à bien sa première mission : un satellite destiné à tester et à démontrer la technologie de la société, qui devrait être lancé au cours du premier trimestre 2025.

Par la suite, Baiju Bhatt reconnaît que le projet « nécessitera beaucoup de capitaux extérieurs », qui pourraient provenir du secteur privé, mais aussi d’un financement public. L’entreprise s’est entretenue avec le département américain de la Défense, a-t-il ajouté, qui pourrait être intéressé par l’utilisation de la solution énergétique d’Aetherflux dans des bases éloignées ou sur le champ de bataille. Dans un premier temps, la société explorera ces types d’opérations ainsi que d’autres applications clients pour lesquelles il est difficile de mettre en place une infrastructure électrique, comme les exploitations minières éloignées.

Baiju Bhatt considère que sa société s’inscrit dans une évolution de la manière dont l’infrastructure orbitale peut soutenir la vie sur Terre. « Nous entrons dans une ère d’exploration spatiale qui va devenir totalement différente dans les cinq à dix prochaines années », a-t-il déclaré. « Et je pense que lorsque vous avez ce genre de changement de paradigme, les avantages de l’orbite commencent à devenir évidents, mais nous devons encore le prouver. »

 


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