Face à la fronde des petits commerçants, le Premier ministre Jean Castex a annoncé dimanche soir que les rayons non essentiels des grandes surfaces seront aussi fermés dès mardi.
Les grandes surfaces ouvertes devront bloquer dès mardi l’accès aux rayons de produits non essentiels, a tranché et annoncé hier soir Jean Castex sur TF1. « Nous ne reviendrons pas sur les mesures annoncées » pour lutter contre la crise sanitaire, a lancé Jean Castex, mais « la vente des produits qui (…) sont d’ores et déjà interdits dans les commerces de proximité » sera interdite « dans les grandes surfaces » à partir de mardi, a-t-il précisé. Pour la fédération de la grande distribution (FCD), c’est une solution « perdant-perdant ». « C’est une décision qui va affaiblir le petit comme le grand commerce, en laissant le champ libre à des acteurs comme Amazon », a déclaré hier soir son délégué général Jacques Creyssel.
Fronde des petits commerces au nom de l’équité
Un vent de révolte chez les commerçants qui s’explique par les pertes liées au précédent confinement et qui s’ajoutent aux grèves des retraites et aux Gilets Jaunes. Sans oublier que le « commerce physique » en centre-ville souffre depuis quelques années selon l’Insee : l’emploi dans les commerces de centre-ville a régressé dans 82 % des villes moyennes entre 2009 et 2015, au profit des périphéries.
La possibilité de rouvrir sera examinée d’ici au 12 novembre en fonction de la situation sanitaire. En attendant, Bruno Le Maire incite les boutiques à pratiquer le click & collect (commande à distance, retrait sur place). D’autant plus que, fait nouveau, le chiffre d’affaires ainsi réalisé n’empêchera pas le versement complet des indemnités prévues au titre du fonds de solidarité (de 1500 à 10 000 € selon les cas).
Le « click & collect », une formule simple et adaptable
Le système de livraison « click & collect » a été mis en place durant le premier confinement. Ce système est tout simplement l’équivalent du drive. Le client passe commande sur le web ou par téléphone et choisit de retirer son article au guichet de la boutique dans un créneau horaire précis. Pour que les Français puissent acheter en « click & collect », il est d’ailleurs rappelé que les déplacements des particuliers ayant pour objet le retrait d’un colis ou d’une commande sont autorisés au titre des « déplacements pour effectuer des achats de première nécessité », quelle que soit la nature du bien. Cette disposition concerne les activités de « click & collect » qui permettent à un magasin de vendre ses marchandises en ligne et de délivrer la commande à ses clients en magasin, mais aussi le « point relais » qui constitue une activité secondaire quoique non négligeable pour certains commerces. Une petite bouffée d’oxygène pour les commerces considérés comme « non essentiels ».
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