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Les trois principaux axes d’évolution du développement durable en 2025

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Développement durable. | Source : Getty Images

L’année 2025 vient tout juste de démarrer, mais les initiatives en faveur du développement durable semblent déjà confrontées à des difficultés importantes. Les États-Unis se sont une nouvelle fois retirés de l’accord de Paris et des institutions financières clés se sont retirées des alliances de décarbonisation, le tout sur fond de températures mondiales record et de catastrophes climatiques sans précédent.

 

Ces évolutions ont alimenté un sentiment de pessimisme, poussant de nombreuses personnes à se demander si le développement durable est en recul. Si l’on en croit de nombreux responsables du développement durable et cadres du secteur financier, la réponse est claire : non, le développement durable ne recule pas, il évolue. Les défis d’aujourd’hui n’arrêtent pas le progrès, mais façonnent plutôt une approche de la durabilité plus mûre, plus intégrée et plus économique.

En 2025, nous assisterons à trois changements clés qui auront des conséquences importantes pour les entreprises :


  • L’abandon des engagements publics très médiatisés au profit d’actions plus discrètes et axées sur les résultats.
  • L’intégration du développement durable dans les fonctions essentielles de l’entreprise, de sorte qu’il fasse partie du tissu quotidien des entreprises.
  • L’accent mis sur la durabilité en tant que moteur d’opportunités économiques et de valeur pour les clients.

Ces changements montrent comment le développement durable s’adapte pour devenir un élément essentiel du fonctionnement des entreprises dans un monde en rapide évolution.

 

Première évolution : l’action plutôt que les engagements

La première évolution est l’abandon des engagements publics tape-à-l’œil. Au cours des dernières années, les annonces audacieuses concernant les objectifs de consommation nette zéro et les objectifs climatiques ambitieux ont fait la une des journaux. Cependant, aujourd’hui, l’attention s’est tournée vers l’intérieur. Les organisations donnent la priorité à l’action plutôt qu’à de nouvelles promesses et s’efforcent de respecter les engagements qu’elles ont déjà pris.

Ce changement reflète les pressions exercées de part et d’autre du spectre. D’une part, il s’agit d’une réponse au mouvement anti-ESG dans des pays comme les États-Unis, qui considère les initiatives de développement durable comme des distractions par rapport à la capacité d’une entreprise à fournir de la valeur à ses actionnaires.

D’autre part, il s’agit d’une réponse à la surveillance accrue des engagements existants et à la pression exercée pour démontrer des impacts tangibles. Dans de nombreuses juridictions, les réglementations sur l’écoblanchiment se renforcent et les entreprises deviennent plus prudentes sur la manière dont elles communiquent leurs efforts en matière de développement durable. L’appétit pour les nouveaux engagements a considérablement diminué, l’accent étant mis sur l’exécution.

 

Deuxième évolution : intégration du développement durable dans les opérations

La deuxième évolution concerne les entreprises qui intègrent le développement durable dans leurs activités, plutôt que de le considérer comme une initiative isolée. Nombre de responsables du développement durable mentionnent que leur rôle est devenu moins tourné vers l’extérieur et plus axé sur la fourniture d’un soutien aux différentes parties de leur entreprise.

Leurs équipes sont de plus en plus considérées comme des experts internes et pas seulement comme des « experts en reporting ». Au contraire, leur contribution est sollicitée dans le cadre de nouvelles affaires, d’accords potentiels, de relations avec les fournisseurs et de prises de décisions stratégiques. Les considérations relatives au développement durable ne sont plus séparables des considérations commerciales.

Cette transformation est concomitante à la montée en puissance d’autres priorités transversales de l’entreprise, comme la protection des données. Tout comme la protection des données est devenue partie intégrante des opérations, le développement durable est de plus en plus considéré comme un élément essentiel de la résilience et de la réussite des entreprises. L’idée que chaque décision financière est une décision de durabilité est en train de devenir une réalité pratique.

 

Troisième évolution : le développement durable apporte un rendement économique

Le changement le plus profond dans le domaine de la durabilité est peut-être le fait qu’elle ne soit plus considérée comme un coût supplémentaire ou une considération « non financière », mais qu’elle devienne un élément central de la prise de décision économique et financière. Pendant trop longtemps et dans trop d’entreprises, les objectifs de durabilité et les objectifs financiers ont été opposés ou, au mieux, isolés. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. De nombreuses entreprises perçoivent enfin la valeur commerciale du développement durable, qu’il s’agisse de débloquer de nouveaux marchés et de nouvelles opportunités ou de soutenir des gains d’efficacité qui réduisent les coûts.

Aujourd’hui, avec l’accélération de la transition énergétique mondiale, les investissements dans les énergies renouvelables, les véhicules électriques, les batteries et d’autres technologies vertes sont en plein essor. Ces technologies sont soutenues sur de nombreux marchés par des incitations politiques et par les préférences des consommateurs soucieux du climat. Sur le plan opérationnel, l’amélioration de la durabilité de la chaîne d’approvisionnement permet aux entreprises de réduire leurs coûts énergétiques et de renforcer leur résilience dans un monde de plus en plus chaotique.

Une autre évolution positive est l’importance accrue accordée à l’aide apportée aux clients pour qu’ils atteignent leurs objectifs financiers et de développement durable. Plutôt que de se concentrer sur ce que les clients doivent faire pour aider l’institution financière à atteindre ses objectifs, les institutions financières s’appuient sur leur rôle de partenaire de confiance des clients. Les entreprises proposent à leurs clients des produits financiers écologiques, des conseils pour naviguer dans les nouvelles réglementations et pour optimiser les chaînes d’approvisionnement. Cette expertise en matière de développement durable devient un élément clé de différenciation et un moyen efficace de gagner de nouveaux contrats et d’entretenir les relations existantes.

 

Ce que ces évolutions signifient pour votre entreprise

Ces trois évolutions sont les signes d’une évolution majeure dans le domaine du développement durable. Pour les entreprises qui souhaitent prospérer, les implications sont claires :

  • L’action plutôt que les mots. Le temps des promesses et des annonces est révolu. La crédibilité viendra de l’obtention de résultats mesurables.
  • Un développement durable intégré. L’intégration de la durabilité dans l’ensemble de l’entreprise est essentielle pour fournir les informations nécessaires à des opérations efficaces.
  • Création de valeur. Le développement durable doit être plus qu’une question de conformité : il doit être une question de croissance. Les entreprises qui innovent et aident leurs clients à passer le cap de la transition seront celles qui réussiront.

 

Une contribution de David Carlin pour Forbes US, traduite par Flora Lucas

 


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