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Les cleantech lèvent 2,4 milliards d’euros en 2024 malgré un contexte économique incertain

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Les cleantech résistent au climat économique chaotique (Getty)

Les levées de fonds des cleantech tricolores sont en baisse en 2024 par rapport à l’année précédente, mais le secteur reste prolifique. Le baromètre annuel réalisé par France Invest, en collaboration avec le média GreenUnivers et le cabinet EY comptabilise 172 opérations pour environ 2,4 milliards d’euros de fonds collectés dans la transition énergétique et écologique, dont la plupart apportés par des fonds d’investissement.

 

Entre 2020 et 2023, les montants investis par le capital-investissement dans la transition énergétique et écologique en France ont été multipliés par quatre. Après cette croissance exceptionnelle, 2024 marque une légère inflexion avec 2,4 milliards d’euros investis, un phénomène qui s’explique essentiellement par le recul des opérations supérieures à 100 millions d’euros. L’opération record de 830 millions d’euros en 2023, signée Verkor, représente un montant supérieur aux trois opérations majeures de 2024 réalisées par Electra (mobilité, 304 M€), Valorem (énergies renouvelables, 200 M€) et HysetCo (hydrogène, 200 M€).

L’énergie et la mobilité continuent donc de dominer les levées de fonds, avec 30 % des montants investis et 17 % du nombre d’opérations pour les énergies renouvelables. Le nombre d’opérations reste toutefois élevé, 150 dont 49 premiers tours, soit le deuxième meilleur score de l’histoire. Une tendance qui illustre le dynamisme de l’innovation en France ainsi que l’efficacité des organismes de recherche français en matière de transition énergétique et écologique.


« Malgré un contexte économique tendu, la transition énergétique continue d’attirer des investissements solides. Le retrait des levées de fonds en 2024 était attendu après trois années de très forte croissance. Mais avec 150 opérations, le capital-investissement, conscient des enjeux de décarbonation, reste un moteur essentiel de la transformation énergétique et écologique. », précise Bertrand Rambaud, Président de France Invest.

 

L’investissement dans les cleantech résiste dans une conjoncture économique incertaine

En 2024, 8,8 milliards d’euros ont été investis en capital-investissement dans les cleantech dans l’Union européenne, contre 11,6 milliards d’euros en 2023. Une baisse de 24 %, et la première baisse significative depuis dix ans du financement européen. Dans le même temps, les investissements en capital-risque dans les technologies propres aux États-Unis ont connu une légère croissance, tandis que la Chine a enregistré une baisse conséquente. La France suit également cette tendance, avec une baisse de 3,5 milliards en 2023 à 2 milliards d’euros investis en 2024, soit une baisse de 43% en un an.

Au niveau européen, cette baisse a été largement compensée par une montée en flèche des cycles de financement par l’emprunt pour les projets cleantech. Ceux-ci s’élèvent à 23,4 milliards d’euros pour 76 opérations en 2024, soit une amélioration significative par rapport aux 7,9 milliards d’euros pour 84 opérations en 2023. L’Europe doit définir une politique industrielle claire et ciblée sur les technologies vertes, et la France a un rôle central à jouer pour impulser une dynamique au sein de l’UE, à l’heure où les investissements dans ses cleantech diminuent.

« La bonne tenue des opérations dans des secteurs à sousjacents infrastructure, tels que l’énergie, la mobilité tout comme les nombreuses opérations de premiers tours permettent de rester confiants. Nous comptons sur l’UE et son ambitieux « cleantech industrial deal » pour renforcer le soutien aux filières stratégiques et structurer un cadre incitatif pour garantir la compétitivité du secteur. », détaille Sophie Paturle, co-Présidente de la Commission Industrie & Transition Ecologique de France Invest.

Pour faire de la France un leader des cleantech au sein de l’Union européenne et dans le monde, le rapport de Cleantech for France publié en octobre 2024 identifiait 30 propositions. Parmi elles, le développement des garanties publiques pour libérer les 38 000 milliards d’euros de capitaux privés en Europe ; l’ouverture plus large des appels d’offre aux cleantech ; l’utilisation du levier de la commande publique pour accompagner la commercialisation des solutions cleantech ; un prix de l’énergie compétitif pour nos industriels grâce à une production massive d’énergie décarbonée ou encore, une stratégie adaptée à chaque filière industrielle.

 


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