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Les cinq erreurs que la plupart des entreprises commettront cette année en matière de développement durable

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Développement durable. | Source : Getty Images

Aujourd’hui, le développement durable ne se résume pas à sauver la planète : c’est également un moteur de réussite commerciale à long terme.

 

La volonté de réduire son empreinte environnementale et sa production de déchets est en train de transformer les produits vendus par les entreprises et les processus utilisés pour les fabriquer. Elle a également un impact sur la manière dont les entreprises interagissent avec leurs clients, choisissent leurs partenaires et leurs fournisseurs, et s’engagent dans de nouveaux modèles économiques, notamment l’économie circulaire et l’économie à faibles émissions de carbone.

Cependant, la transition vers une activité plus propre et plus verte n’est pas toujours facile et plusieurs erreurs courantes précèdent souvent les échecs, voire les catastrophes. Passons donc en revue cinq des erreurs et des mauvais jugements les plus courants qui entraînent souvent une perte de temps, de ressources, voire une atteinte à la réputation de votre entreprise.


 

1. Ne pas faire du développement durable un élément central de la stratégie

Cela nécessite un changement de mentalité. Il faut cesser de considérer le développement durable comme un coût supplémentaire et la percevoir comme un facteur de réussite. Loin d’être une simple formalité administrative, le développement durable peut améliorer l’efficacité, ouvrir de nouveaux marchés et renforcer la résilience organisationnelle.

Par exemple, en s’engageant à adopter des principes circulaires et à développer de nouveaux processus de recyclage des panneaux de fibres utilisés dans ses meubles, Ikea peut réduire ses coûts de matériaux dans l’ensemble de ses activités et diminuer son empreinte carbone. De même, la décision d’Amazon d’électrifier sa flotte de véhicules de livraison réduit considérablement ses factures de carburant.

Les grands investisseurs étant de plus en plus à la recherche d’engagements ESG de la part des entreprises qu’ils financent et les professionnels qualifiés souhaitant travailler pour des entreprises responsables, il existe de nombreuses raisons pour lesquelles le développement durable devrait être une priorité stratégique aujourd’hui.

 

2. L’écoblanchiment

En 2025, l’écoblanchiment, pratique consistant à revendiquer des qualités écologiques pour se faire une bonne image plutôt que d’opérer de réels changements, fait l’objet d’une surveillance étroite. Les entreprises du secteur des énergies fossiles qui promeuvent la durabilité tout en continuant à extraire des ressources non renouvelables en sont un exemple.

Cependant, les entreprises ayant pris conscience de la demande croissante de produits et services écologiques, cette pratique s’est généralisée dans tous les secteurs. Les consommateurs sont souvent capables de déceler rapidement les promesses et les déclarations creuses.

Les constructeurs automobiles ont été condamnés à payer des amendes colossales et ont subi une atteinte encore plus grave à leur réputation pour avoir truqué les tests d’émissions tout en affirmant réduire leurs émissions. Coca-Cola a été accusé de la même manière après avoir été désigné comme le pire pollueur plastique au monde alors que l’entreprise affirmait avoir amélioré le caractère écologique de ses produits.

 

3. Négliger le développement durable tout au long de la chaîne d’approvisionnement

Les entreprises peuvent dépenser des millions pour s’assurer qu’elles disposent d’une énergie propre, d’opérations efficaces sur le plan énergétique et de références écologiques irréprochables. Cependant, si leurs fournisseurs polluent les rivières, exploitent les ressources naturelles ou contribuent à la déforestation, elles ont également une responsabilité éthique.

En 2025, garantir la mise en place de pratiques durables tout au long de votre chaîne d’approvisionnement signifie que vous devez savoir comment les produits sont fabriqués, quels matériaux sont utilisés et quelles mesures sont prises par les fournisseurs pour minimiser leur propre empreinte environnementale.

Souvent négligée, cette question fait l’objet d’une réglementation de plus en plus stricte, notamment avec la directive européenne sur le devoir de vigilance en matière de durabilité des entreprises. Les entreprises ne peuvent plus se permettre de fermer les yeux sur les normes insuffisantes ou les mauvaises pratiques de leurs fournisseurs et partenaires sans s’exposer à des sanctions, à une mauvaise publicité et à la perte de la confiance des consommateurs.

 

4. Ne pas utiliser efficacement les données ESG

De nombreuses entreprises peuvent être décrites comme « riches en données, pauvres en informations ». Après trois décennies d’ère internet, beaucoup d’entreprises comprennent l’importance de mesurer, de capturer et de collecter des données numériques, mais elles ne disposent pas des outils et de l’expertise nécessaires pour comprendre leur signification et, plus urgent encore, ce qu’elles doivent faire.

Il est très problématique de ne pas pouvoir mesurer, comparer et vérifier les initiatives en matière de développement durable. Sans informations fiables, il est très difficile pour les entreprises de fixer des objectifs significatifs et de comprendre les progrès accomplis pour les atteindre. Aujourd’hui, ne pas comprendre les données revient à passer à côté d’opportunités de croissance tout en améliorant le monde, ce qui est une grave erreur.

 

5. Perdre de vue l’essentiel

C’est regrettable, mais pas tout à fait surprenant : selon certaines informations, l’ESG serait en train de perdre du terrain dans la liste des priorités des entreprises. En période de turbulences économiques et politiques, l’attention a tendance à se porter sur des questions économiques telles que la réduction de l’impact de l’inflation ou la perturbation des chaînes d’approvisionnement.

C’est très certainement une erreur, car les problèmes sous-jacents qui motivent l’adoption d’une activité durable (changement climatique, épuisement des ressources naturelles, déchets et pollution) ne vont pas disparaître simplement parce que nous décidons qu’il y a des priorités plus importantes.

Ne pas adopter dès aujourd’hui des pratiques durables pourrait entraîner de sérieux défis à l’avenir, d’autant plus que les ressources non renouvelables se raréfient et que les perturbations politiques, environnementales et démographiques s’intensifient, comme le prédisent de nombreux experts.

 

Une contribution de Bernard Marr pour Forbes US, traduite par Flora Lucas


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