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Le Vêtement De Travail : Un Précurseur De La Slow Fashion

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On le sait, l’industrie du textile est aujourd’hui la deuxième industrie la plus polluante du monde. Gaspillage, surconsommation, pollution des eaux… Son poids dans le changement climatique n’est plus à prouver. Les chiffres de l’ADEME, parlent d’eux-mêmes. La mode émettrait chaque année près d’1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre. Toute l’industrie textile n’est pourtant pas à mettre dans le même panier. Celle du vêtement professionnel ne s’est pas jetée à bras ouvert dans cette course à l’hyperconsommation textile. Bien au contraire. Dès ses débuts, le secteur a produit des vêtements résistants, durables et techniques que les clients usent coûte que coûte. En matière de slow fashion et d’upcycling, elle est loin d’être à la traîne. Par Frédéric Jacquart.

 

Le vêtement pro usé jusqu’à la corde

Le bleu de travail n’a jamais été un achat plaisir et encore moins un achat compulsif ni un achat que l’on change à tous les vents selon la mode, le genre, le coloris ou la saison. C’est un achat d’obligation, de raison et de sécurité qui privilégie dans son business modèle, la qualité et la technicité à la quantité. Alors quand un client achète une blouse de travail, il s’évertue à la faire durer dans un souci d’économie et de rentabilité, quitte à y laisser quelques trous.

Aujourd’hui, on peut donc dire que le secteur des vêtements professionnels est beaucoup moins gaspillant que celui des vêtements de loisirs. Il ne surproduit pas en masse comme le fait la fast fashion et n’a pas besoin de renouveler toutes ses gammes de produits. En effet, en règle générale, seuls 10 à 12% des produits du catalogue sont renouvelés chaque année. Certains produits peuvent même figurer depuis plus de 25 ans dans un catalogue. Aucune entreprise ne souhaite les changer tous les mois, surtout, s’il n’y a pas de destruction des invendus. Depuis bien longtemps donc, l’industrie du vêtement de travail était précurseur du modèle de la slow fashion.

 

En matières recyclées

Par ailleurs, la filière professionnelle du textile s’est très tôt préoccupée de la problématique du recyclage, contrairement à celle du loisir. Les vêtements arrivés en fin de vie ont été très tôt pris en charge par des centres de recyclage spécialisé. Pour ainsi dire, 34 000 tonnes de vêtements sont recueillies dans des collectes de vieux vêtements. Dans leur fabrication, les nouveaux produits intègrent des fibres recyclées. Finalement, ce qu’on nomme aujourd’hui le « upcycling » et qui semble à la mode, les fabricants l’opéraient déjà bien avant.

Comme les autres, la filière intègre aujourd’hui de nouvelles démarches environnementales et va plus loin pour réduire son empreinte carbone. Dans le cycle de production, les entreprises du vêtement professionnel s’inscrivent dans une logique « Zéro Déchets » pour réduire au maximum leurs déchets au stade de la fabrication et du transport. Soumis à un objectif de 5%, elles en réduisent plus de 12. Enfin, elles s’engagent à recycler 100% des cuirs, 100% des PFC et 50% des polyester à horizon 2025 – 2030.

 

Upcycling, slow fashion sont des concepts récents qui rendent bien compte d’une réalité datée. De par sa structuration, la filière du vêtement professionnel a été plus respectueuse que sa consœur en terme de gaspillage, de pollution ou de recyclage. Consciente des problèmes écologiques, elle vise pourtant à aller encore plus loin pour faire rimer développement avec environnement.

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Tribune par Frédéric Jacquart, Directeur Commercial de Timberland PRO

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