Le traitement des déchets n’est pas l’industrie la plus sexy, mais il est essentiel pour lutter contre le changement climatique. Désormais, la transition énergétique, notamment le biogaz, intéresse les gouvernements qui investissent dans des technologies de recyclage et de transformation de la biomasse en énergie. Zoom sur la méthanisation.
Transformer les matières organiques en argent : le biogaz prend son envol
Aujourd’hui, une nouvelle génération d’entrepreneurs de la transition énergétique a l’intention de modifier la façon dont nous traitons les déchets. Grâce à de nouvelles technologies et techniques, ils transforment les déchets en énergie, permettant ainsi de lutter contre le changement climatique.
La technologie est simple : les matières organiques comme le fumier, les cultures, l’herbe et le lisier sont placées dans de grands contenants ; une fois décomposé, ce matériau produit du biogaz tel que le méthane. Le méthane peut être ensuite converti et injecté dans le réseau national d’électricité et de gaz.
Parmi les matières organiques, on oublie souvent les déchets alimentaires, dont le traitement est devenu essentiel d’un point de vue environnemental. La méthanisation progresse rapidement à l’échelle planétaire, même en Chine et en Asie. Or, aujourd’hui, près de la moitié de tous les aliments sont jetés dans le monde, voire plus dans certains pays. Donc, si nous pouvions transformer cela en énergie, cela pourrait alimenter des dizaines de millions de foyers dans le monde. Bien évidemment, ceci ne remet pas en cause la nécessité de réduire le gaspillage alimentaire mais permet de trouver des solutions pour les déchets non traités.
C’est dans ce cadre que des entrepreneurs et des agriculteurs ont adopté cette technologie verte pour mettre en place un flux de revenus et une source d’énergie prévisibles dans le but de réduire leur dépendance à l’égard des engrais et des combustibles fossiles. L’industrie agroalimentaire est en train d’adopter également la méthanisation pour traiter ses résidus d’une manière écologiquement acceptable et pour éviter les frais d’enfouissement.
Un énorme potentiel de déchets, mais il existe des limites
Contrairement à d’autres sources renouvelables, comme l’énergie solaire, éolienne et hydraulique, le biogaz dépend d’un approvisionnement en matières premières stable qui peut servir de base à une production commerciale prévisible. Toutefois, le coût de la matière première du biogaz varie. Tandis que les déchets verts peuvent être obtenus à un coût nul, le fumier d’origine animale a un coût d’opportunité, sans parler de la contrainte logistique du transport des matières premières.
De plus, lorsque le biogaz est transformé en biométhane pour augmenter sa valeur, il manque de compétitivité-coût par rapport aux combustibles fossiles. D’où les mesures de l’Etat français pour proposer un tarif de rachat garanti sur quinze ans (entre 45 et 125 euros par MWh selon la taille de l’unité de méthanisation). Mais ces facteurs continuent de décourager les investissements à long terme dans l’industrie.
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