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La température de la calotte glaciaire du Groenland n’a jamais été aussi élevée depuis au moins 1000 ans !

Groenland
Le glacier Eqi, Ilulissat, ouest du Groenland. | Source : Getty Images

Selon un nouveau rapport, les températures récentes de la calotte glaciaire du Groenland n’ont jamais été aussi élevées depuis au moins 1000 ans. Or, la fonte de cette calotte est en grande partie responsable de la montée des eaux et les scientifiques mettent en garde contre les effets de cette fonte sur les communautés côtières du monde entier.

 

Des chercheurs du Alfred Wegener Institute, en Allemagne, ont analysé l’immense calotte glaciaire du Groenland en forant jusqu’à 30 mètres dans son noyau pour retracer la température du nord et du centre du Groenland jusqu’à l’an 1000.

Entre 2001 et 2011, la glace était en moyenne plus chaude de 1,7 °C qu’entre 1961 et 1990, et de 1,5 °C qu’au cours du XXe siècle, selon le rapport publié mercredi 18 janvier dans la revue Nature.

Les chercheurs attribuent l’augmentation « extrême récente » des températures au Groenland au réchauffement climatique causé par l’homme, bien qu’ils notent qu’un taux de réchauffement à long terme plus lent a été observé sur l’île depuis 1800.

Le réchauffement a probablement aussi été affecté par des périodes plus chaudes causées par un phénomène connu sous le nom de « blocage atmosphérique du Groenland », un phénomène météorologique caractérisé par des systèmes de haute pression quasi stationnaires au-dessus du Groenland, poussant l’air chaud plus au nord.

L’Antarctique et le Groenland, qui contribuent le plus à l’élévation du niveau de la mer, selon l’auteure principale du rapport, Maria Horhold, renferment la plus grande quantité d’eau douce à la surface de la Terre, essentiellement enfermée dans de vastes couches de glace. Les scientifiques pensent que les glaciers de ces deux régions, ainsi que d’autres en Alaska, au Népal et dans les Alpes, ainsi que le pergélisol arctique en Sibérie, contribueront le plus fortement à la montée des eaux. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat des Nations Unies (GIEC), la perte totale de la glace du Groenland pourrait faire monter les océans d’environ sept mètres, un désastre pour les communautés côtières, qui sont déjà aux prises avec les effets de la montée des eaux et l’intensification des systèmes orageux.

D’après un rapport de l’ONU publié en octobre dernier, les scientifiques prévoient que la température mondiale augmentera de près de 3 °C d’ici 2100 si les niveaux d’émission actuels se maintiennent. D’ici 2030, les émissions de gaz à effet de serre auront augmenté de 10,6 % par rapport aux niveaux de 2010, soit bien plus que la réduction de 43 % jugée nécessaire par l’ONU pour atteindre l’objectif de l’accord de Paris sur le climat, à savoir limiter la hausse des températures à 1,5 °C d’ici la fin du siècle. Cette augmentation des températures pourrait être ressentie plus fortement autour des pôles. Selon une étude publiée dans Communications Earth & Environment en août dernier, l’Arctique se réchauffe près de quatre fois plus vite que le reste du monde depuis 1979, ce qui pourrait signer la fin de la calotte glaciaire de l’Arctique.

Dans une interview pour CNN, Maria Horhold a déclaré s’attendre à ce que le niveau de la mer augmente de 50,8 cmd’ici la fin du siècle. Cette hausse est directement liée à la fonte des glaces du Groenland et elle affectera « des millions de personnes » dans les zones côtières de faible altitude, si les émissions de carbone se poursuivent au rythme actuel.

 

Article traduit de Forbes US – Auteur : Brian Bushard

<<< À lire également : La fonte des glaces au Groenland rend inévitable la hausse du niveau de la mer >>>

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