Plus de 90 % de toutes les formes de vie jamais présentes sur notre planète ont disparu. Plus de la moitié de ces extinctions ont eu lieu depuis 500 millions d’années, au cours de cinq incidents géologiques et environnementaux, certes rares, mais majeurs. À quoi ressemblera la prochaine extinction massive ?
Si ces extinctions massives ont été dévastatrices, elles ont néanmoins offert des opportunités à de nouvelles formes de vie. Pour certains, les modifications de l’environnement naturel par l’activité humaine auraient bouleversé le climat et détruit des habitats. L’activité humaine serait ainsi l’élément déclencheur de la sixième extinction de masse. Dans une étude publiée la semaine dernière, des chercheurs estiment qu’une augmentation des taux d’émission de gaz à effet de serre pourrait entraîner une extinction massive dans les océans.
Grâce à un modèle mathématique permettant de prévoir la dynamique des couches supérieures de l’océan, Daniel Rothman, professeur de géophysique au MIT, a démontré que le cycle de carbone dans les couches supérieures de l’océan était relativement stable, même si la pompe biologique n’est pas la même partout. Les chercheurs partent du principe que les modifications du stockage de carbone dans l’océan étaient liées à la source de dioxyde de carbone. Pourtant, les résultats de Dr Rothman indiquent que cette stabilité pourrait en fait être une caractéristique du cycle de carbone.
Cependant, une fois que les couches supérieures de l’océan ont accumulé une certaine quantité de carbone, alors une série de réactions chimiques qui pourraient rendre l’océan très acide se déclenche. Ceci pourrait alors modifier la quantité de carbone stockée depuis des millénaires dans les océans.
« Il s’agit d’une rétroaction positive. Plus il y a de dioxyde de carbone, plus du dioxyde de carbone se crée. D’un point de vue mathématique, la question est : cette rétroaction suffit-elle à déstabiliser tout ce système ? », se demande Daniel Rothman.
Daniel Rothman prévoit qu’à la fin du siècle, notre planète atteindra un seuil de quantité de dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère, qui pourrait être responsable de la prochaine extinction massive sur Terre. Selon les données géologiques des 540 derniers millions d’années, l’acidification continue démontrée par l’étude du Dr Rothman trouve ses origines dans les dernières extinctions de masse. Toutefois, ces événements ont été causés par des éruptions volcaniques, et non par l’activité humaine.
Les océans absorbent actuellement des taux de dioxyde de carbone supérieurs à l’extinction Permien-Trias il y a 250 millions d’années, qui est considérée comme la plus grande des extinctions. Bien que l’être humain ne rejette des quantités excessives de carbone dans l’atmosphère que depuis quelques décennies, il pourrait être responsable d’une hécatombe similaire aux extinctions de masse précédentes.
Selon Daniel Rothman : « Une fois le seuil dépassé, peu importe la manière dont nous en sommes arrivés là, il est déjà trop tard ».
Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook
Newsletter quotidienne Forbes
Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.
Abonnez-vous au magazine papier
et découvrez chaque trimestre :
- Des dossiers et analyses exclusifs sur des stratégies d'entreprises
- Des témoignages et interviews de stars de l'entrepreneuriat
- Nos classements de femmes et hommes d'affaires
- Notre sélection lifestyle
- Et de nombreux autres contenus inédits