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La France prévoit d’éliminer l’emballage plastique des fruits et légumes en quatre ans

Écologie
Source Getty images

À partir de janvier 2022, la France interdira l’utilisation d’emballages plastiques pour la vente de fruits et de légumes, à quelques exceptions près.


 

Actuellement en France, environ 37 % des fruits et légumes sont vendus dans un emballage en plastique. La nouvelle mesure permettra d’éliminer plus d’un milliard d’emballages par an. Le gouvernement a assuré que l’élimination progressive serait achevée d’ici 2026 afin de se conformer aux objectifs de l’Union européenne visant à réduire l’impact environnemental des déchets et à promouvoir les principes de l’économie circulaire. 

 

Cette mesure, prise par le gouvernement français s’inscrit dans une politique plus large adoptée par le pays en 2019 pour éliminer le plastique, notamment dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire. Toutes les pailles, les gobelets, les couverts et les contenants de plats à emporter en plastique ont été interdits cette année. Tandis qu’à partir de 2022, les espaces publics devront être équipés de fontaines pour réduire l’utilisation de bouteilles en plastique et les chaînes alimentaires comme McDonald’s ne seront pas autorisées à distribuer des jouets et des gadgets en plastique.

 

L’interdiction vise environ 30 types de fruits et légumes tels que les aubergines, les concombres et les mangues.

 

L’ONG Zero Waste Europe, qui avait salué le vote de la mesure en 2019, la critique désormais : « L’interdiction du plastique pour les fruits et légumes est une assez bonne illustration de la façon dont l’application réglementaire peut réduire l’ambition de la loi : alors qu’une interdiction mondiale du plastique pour les fruits et légumes est énoncée dans la loi, le décret établit une liste beaucoup trop longue d’exemptions » a déclaré Moïra Tourneur, responsable du plaidoyer de Zero Waste France (ZWE), la branche française de l’ONG.

 

L’interdiction vise environ 30 types de fruits et légumes tels que les aubergines, les concombres et les mangues. Les fruits comme les abricots et les pêches, jugés trop délicats pour atteindre les détaillants sans la protection des emballages plastiques, sont exemptés de l’interdiction. Une dérogation qui intrigue les militants de Zero Waste Europe dont Moïra Tourneur qui interpelle : « Pourquoi devrait-il y avoir une exemption pour les pêches et les abricots [alors qu’] environ 73 % d’entre eux sont déjà vendus sans plastique ? » Ajoutant que les exemptions ne feront que retarder et réduire la portée de l’élimination progressive du plastique dans le pays.

 

Pour les militants, le succès de l’interdiction réside dans l’adoption de nouvelles pratiques d’emballages par les détaillants et les consommateurs plutôt que la substitution d’un matériau à un autre. « Nous devons empêcher que cet emballage soit remplacé par un emballage à usage unique comme du papier ou du carton. L’accent devrait être mis sur l’utilisation de sacs et de contenants réutilisables qui devraient être rendus accessibles à tous », a ajouté Mme Tourneur. Selon un récent rapport de la Rethink Plastic Alliance, une coalition d’ONG qui inclut ZWE, un objectif de 50 % d’emballages réutilisables dans des secteurs-clés pourrait considérablement réduire les émissions de CO2, la consommation d’eau et les déchets.

 

Malgré l’annonce de cette dernière mesure et de ces engagements, le pays n’en fait pas assez pour adopter des pratiques plus durables et environnementales dans tous les secteurs, a statué un tribunal français cette semaine, ordonnant au pays de respecter ses engagements en matière de réduction des émissions de 40 % d’ici 2030, après que des militants écologistes aient porté l’affaire devant les tribunaux. L’emballage des aliments ne nuit pas seulement à l’environnement, il nuit également à la santé humaine. En effet, une étude récente a révélé que les produits chimiques utilisés dans l’emballage peuvent jouer un rôle dans plus de 100 000 décès par année aux États-Unis.

 

Article traduit de Forbes US – Auteur :  Daniela De Lorenzo

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