La France a atteint (enfin) l’objectif national des 100 000 bornes de recharge publiques pour les voitures électriques, alors que le pays cherche à accélérer le développement d’un secteur jugé essentiel dans la lutte contre le changement climatique.
L’AVERE, l’association européenne des véhicules électriques routiers, a récemment annoncé que la France avait franchi cette étape et se trouvait désormais derrière les Pays-Bas en termes de nombre de bornes. Selon Le Monde, le gouvernement français s’est fixé comme nouvel objectif d’installer 400 000 bornes de recharge d’ici 2030.
L’objectif des 100 000 bornes est atteint alors que le rythme de déploiement continue de s’accélérer. Avant 2020, la France comptait en moyenne moins de 5 000 nouvelles bornes de recharge publiques par an. Aujourd’hui, le pays en compte jusqu’à 4 000 par mois, selon l’AVERE. Ces chiffres ne tiennent pas compte des bornes de recharge privées, qui sont plus d’un million, selon Enedis, le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité.
Le franchissement tardif de ce premier objectif montre à quel point il sera complexe d’atteindre les objectifs de la transition énergétique. En octobre 2020, le ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a fixé un objectif de 100 000 bornes de recharge pour la fin de l’année 2021. Néanmoins, en mars 2022, la France n’en comptait que 57 732.
Il s’est avéré difficile d’inciter les grands exploitants d’autoroutes à agir de toute urgence. En réponse, ces entreprises ont déclaré qu’elles n’étaient pas sûres qu’il y ait suffisamment de concurrence dans le secteur en ce qui concerne les entreprises qui construisent et entretiennent les stations de recharge.
Parallèlement, les autorités locales ont mis du temps à allouer de l’espace pour l’installation de ces stations. Néanmoins, la volonté de mettre en place cette infrastructure a encouragé les investisseurs en capital-risque à injecter de l’argent dans les startups françaises qui déploient des réseaux de stations de recharge.
Par exemple, la startup Yespark a levé 28 millions d’euros pour construire 30 000 stations de recharge d’ici 2025. La startup française Bump a récemment annoncé un financement de 240 millions de dollars en partenariat avec DIF Capital Partners pour déployer un réseau de bornes de recharge en partenariat avec différents espaces commerciaux.
La startup ZePlug, qui place des bornes de recharge dans des immeubles de bureaux et des immeubles à plusieurs occupants, a annoncé qu’elle avait levé 5 millions d’euros. Et NW Groupe, qui fournit une gamme de services liés aux énergies renouvelables, dont les bornes de recharge, a levé 300 millions d’euros en juillet 2022.
« Nous savons orchestrer le déploiement », explique à La Tribune Thibault Chary, cofondateur de Yesspark. La startup a travaillé à plusieurs niveaux, que ce soit à l’échelle des places de parking, des électriciens prestataires ou encore du gestionnaire du réseau Enedis et des fournisseurs d’électricité.
Dans toute l’Europe, le marché de la construction de bornes de recharge est au beau fixe. Selon un cabinet d’études, la valeur de ce marché en Europe atteindra 61,73 milliards de dollars d’ici 2029. Outre la France et les Pays-Bas, les cinq autres principaux marchés européens sont l’Allemagne, la Norvège et le Royaume-Uni.
L’infrastructure de recharge est également essentielle pour permettre aux pays de se conformer à une nouvelle règle de l’Union européenne qui interdira la vente de voitures à essence à partir de 2035.
Pour l’instant, la plupart de ces stations de recharge appartiennent à la catégorie des stations à faible charge. Selon l’AVERE, 86 % des stations françaises ont une puissance de 22 kW ou moins. Les consommateurs ont tendance à préférer ce niveau de service, car les coûts de charge sont beaucoup plus faibles, selon l’AVERE.
Article traduit de Forbes US – Auteur : Chris O’Brien
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