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Jonathan Aiach (CapMan) : « Nous avons accéléré l’intégration des critères ESG dans l’ensemble de notre organisation et dans tous les aspects de nos activités »

capital-investissement

CapMan a été fondé en 1989 et est un des pionniers du capital-investissement.  Interview avec Jonathan Aiach, son directeur du développement.


 

Décrivez-nous l’activité principale de CapMan ?

Jonathan Aiach : CapMan est l’un des principaux gérants d’actifs nordiques, expert en investissement dans les actifs privés, avec une approche active et engagée de la création de valeur. Un des pionniers du capital-investissement dans la région, CapMan a accompagné le développement de centaines d’entreprises et d’actifs immobiliers au cours des 30 dernières années. L’entreprise intervient comme partenaire financier à long terme, dans le respect des exigences entrepreneuriales, et permet aux entreprises de remplir leurs objectifs stratégiques. Avec près de 5 milliards d’euros d’actifs sous gestion, nous offrons des rendements attractifs et des solutions innovantes aux investisseurs dans le respect des critères d’investissements responsables et durables.

Nous avons une large présence sur le marché non coté avec nos stratégies, qui couvrent le private equity, l’immobilier et l’infrastructure, et sont gérées par nos équipes locales spécialisées. Nous fournissons également des solutions de gestion de patrimoine et d’analyse à nos clients. Au total, CapMan emploie 180 personnes à Helsinki, Stockholm, Copenhague, Oslo, Londres et Luxembourg. Nous sommes une entreprise cotée au Nasdaq Helsinki depuis 2001 et signataire des Principes pour l’investissement responsable (PRI) des Nations Unies depuis 2012. Notre politique d’investissement se caractérise par l’intégration systématique des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) au même titre que les facteurs économiques, financiers et opérationnels qui relèvent de l’analyse fondamentale réalisée par nos équipes.

 

Le respect des critères ESG est-il intégré à la gestion de vos activités ? Comment l’envisagez-vous ?

Au cours de l’année écoulée, nous avons accéléré l’intégration des critères ESG dans l’ensemble de notre organisation et dans tous les aspects de nos activités. Nous sommes fiers de nos réalisations, notamment de notre engagement dans l’initiative Science Based Targets en tant que société de capital-investissement, en encourageant nos sociétés en portefeuille à s’engager sur la voie du net zéro. Pour la première fois, nous avons convenu de fixer des objectifs annuels d’amélioration ESG ambitieux et mesurables pour le groupe CapMan et nos investissements.

 


Jonathan Aiach : Si l’on s’intéresse plus en détails a Norled, on observe qu’entre 2019 et 2021, ses émissions de CO2 ont diminué de 27 % grâce aux processus d’électrification entamés par CapMan


 

L’établissement d’objectifs est une étape importante pour aligner les exigences de CapMan et des sociétés en portefeuille, lorsqu’il s’agit de mesurer et de suivre nos progrès. Les KPI de durabilité ont également été intégrés à notre financement lorsque nous avons émis une obligation liée à la durabilité, étant la première entreprise finlandaise à le faire. Les rendements de l’obligation sont lies à deux objectifs de performance : objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, et intégration des objectifs de durabilité dans les plans de rémunération de la direction de l’entreprise.

 

Les opportunités et les défis liés à l’intégration de la durabilité dans nos processus et opérations, tant du point de vue de la création de valeur que de l’atténuation des risques, sont nombreux. Alors que nous voyons de plus en plus le lien entre une solide performance ESG et une solide performance financière, nous trouvons ces défis et ces opportunités extrêmement excitants ! 

 

Pouvez-vous nous partager des exemples d’investissements effectués dans ces dernières années, où vous avez opéré une transition énergétique ? 

Par exemple, dans le portefeuille de notre premier fonds d’infrastructures, CapMan Nordic Infrastructure I, nous avons deux thèmes d’investissement qui permettent de démontrer notre philosophie en matière de transition énergétique :

  • Les réseaux de chauffage et de refroidissement respectueux de l’environnement avec le chauffage géothermal de Heatly en Finlande et Nydalen en Norvège. Ces sociétés produisent entre 50 et 80% d’émissions de CO2 en moins comparé au chauffage électrique ou au fioul grâce à une énergie intégralement renouvelable
  • La transition vers des systèmes de transports zéro émissions : l’investissement dans l’électrification des flottes de ferries de Norled en Norvège et des autobus de Koiviston Auto en Finlande  

 

Si l’on s’intéresse plus en détails a Norled, on observe qu’entre 2019 et 2021, ses émissions de CO2 ont diminué de 27 % grâce aux processus d’électrification entamés par CapMan. 

En 2021, 12 % de ses ferries et 16% de ses bateaux express fonctionnent à l’électrique ou aux biofuels vs 2% et 6% en 2019. L’objectif est d’arriver à 65% pour les ferries et les bateaux express en 2030 et d’atteindre le Net zéro en 2040.

Parmi les concepts innovants récents, citons la mise en service du premier ferry au monde fonctionnant à l’hydrogène liquide : MS « Hydra », et la création d’un système d’échange de batteries pour les bateaux express électriques créés en collaboration avec SEAM.

Le système d’échange de batteries lancé par Norled en 2021 peut accélérer la conversion des bateaux express du diesel a l’électrique. Avec cette solution, les bateaux express peuvent maintenir une vitesse et une régularité élevées sans modifications majeures du réseau électrique. La solution est rentable et peut donc accélérer l’électrification de la flotte. Les bateaux express sont ceux qui utilisent le plus de diesel et émettent le plus de gaz à effet de serre dans le secteur des ferries, il est donc important qu’ils soient également convertis en systèmes de propulsion à émissions faibles ou nulles.

De son côté, étant le plus grand opérateur de bus en Finlande, Koiviston Auto est dans une position favorable en matière d’électrification. CapMan a prévu de faire passer la proportion de sa flotte d’autobus urbains fonctionnant a l’électrique de 10 % aujourd’hui a 35% en 2026.

Koiviston auto a déjà fait ses preuves dans les appels d’offres lies a la mobilité électrique.

Le calcul est simple: 188 bus diesel réduits = 6980 voitures en moins (en supposant 153,5 g d’émissions de CO2/km et 20 000 km).

 

Quelles sont les perspectives de croissance à court terme ?

Nous avons accéléré le rythme pour développer nos activités et nous sommes fiers de nos résultats en 2021. Dans les années à venir, nous continuerons de nous concentrer sur la croissance et en particulier sur l’internationalisation de nos activités. Cette combinaison de croissance et de création de valeur dans le respect des critères de durabilité améliore nos performances financières et nous aide à nous établir comme un leader sur le marché nordique des actifs privés.

 

Jonathan Aiach, Directeur du Développement chez CapMan

 

 

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