Les incendies en Amazonie sévissent désormais depuis plusieurs semaines et la situation semble hors de contrôle. Selon une observation satellite, environ 2 500 nouveaux départs de feu ont été constatés sur l’ensemble sur territoire brésilien. Pourquoi alors cet incendie est-il si préoccupant?
Le Président français, Emmanuel Macron, s’est d’ailleurs exprimé sur le sujet dans un Tweet en disant que « Notre maison brûle », il compte d’ailleurs en faire un sujet essentiel du prochain sommet du G7 à Biarritz.
Cette année, nous avons déjà pu constater qu’une grande partie de la région arctique était en flammes, ce qui est inhabituel. Des records de chaleur dans certaines parties de l’Alaska, du Groenland et de la Russie ont transformé une région associée à la toundra glacée en un enfer causé par le réchauffement climatique.
La forêt amazonienne dans de vastes régions d’Amérique du Sud est littéralement en feu. L’Agence spatiale brésilienne a publié des données suggérant que l’activité actuelle des feux de forêt en Amazonie brésilienne est inhabituelle par rapport à la majeure partie de la dernière décennie. La plupart des experts font d’ailleurs le même constat alarmant. Mais en quoi l’incendie est-il alarmant ?
La NASA a publié cette semaine un communiqué de presse sur les feux de forêt en Amazonie et la fumée qui y est associée. L’agence spatiale américaine a expliqué :
« Selon le centre de recherche spatiale brésilien INPE, près de 73 000 incendies ont été enregistrés jusqu’à présent cette année. L’INPE connaît une augmentation de 83 % par rapport à la même période en 2018 ». – NASA/Lynn Jenner
Les feux de forêt sont un phénomène naturel pendant la saison sèche au Brésil. Rhett Butler est écrivain sur le site Rainforests.mongabay.com. En 2012 il écrivait :
« Les feux à basse altitude dans la forêt tropicale ne sont pas rares. Même dans les forêts vierges, les incendies peuvent causer la perte de milliers d’hectares de forêt pendant les années sèches. La différence entre ces incendies et les incendies que nous connaissons de plus en plus aujourd’hui, c’est leur fréquence et leur niveau d’intensité. Les feux naturels en Amazonie ne sont jamais dévastateurs. Généralement, ces feux ont des flammes qui n’atteignent que quelques centimètres de hauteur et n’ont pratiquement aucun impact sur les grands arbres ou sur la canopée elle-même ».
Le problème avec les incendies actuels c’est que de nombreux experts soupçonnent qu’il ne s’agit pas de feux naturels.
National Geographic et l’écologiste Thomas Lovejoy ont dit à Sarah Gibbens dans un article de NationalGeographic.com cette semaine :
« C’est sans aucun doute l’une des deux seules fois qu’il y a eu des incendies de cette ampleur en Amazonie. Il ne fait aucun doute que c’est une conséquence de la récente augmentation de la déforestation », explique Thomas Lovejoy.
De nombreux chercheurs s’accordent à dire qu’une forte augmentation de la déforestation est susceptible d’être la cause des départs de feu que nous connaissons aujourd’hui. Les experts estiment que les pratiques agricoles intensives ont entraîné une augmentation de la déforestation ces derniers mois, comme l’a d’ailleurs signalé l’Agence spatiale brésilienne. Le président nouvellement élu du Brésil, Jair Bolsonaro, a nié les données de son propre organisme scientifique sur la déforestation, le directeur de l’organisme a notamment été renvoyé. Une politique qui inquiète sérieusement la scène internationale.
WWF a d’ailleurs résumé l’importance de cet incendie qui se produit cet été en Amazonie, et pourquoi la situation est alarmante :
L’Amazonie et ses arbres sont une source importante d’oxygène et un important puits d’absorption du dioxyde de carbone. Le processus de photosynthèse est important pour la vie sur Terre et tous ces arbres de l’Amazonie ont un effet dissuasif sur le problème croissant de l’augmentation des gaz à effet de serre. Il est trop tôt pour déterminer la quantité de carbone qui sera libérée en raison de ces nombreux incendies. Cependant, Kim Cobb, climatologue du Georgia Institute of Technology, a déclaré dans un article paru sur les réseaux sociaux : « Les incendies records de 1997 à Bornéo ont libéré 1 à 3 milliards de tonnes de CO2 selon une étude ».
La région amazonienne a souvent été appelée « l’océan vert » à cause de l’évapotranspiration de la végétation qui fournit de la vapeur d’eau à l’atmosphère. Cette vapeur d’eau est essentielle pour l’Amérique du Sud, mais aussi pour les précipitations et les courants océaniques mondiaux.
Les forêts présentent de nombreux autres avantages liés à la biodiversité, à la lutte contre les incendies , aux ressources en eau, au transport et à la pollution. Alors la politique du Brésil va devoir protéger cette forêt afin d’éviter une catastrophe mondiale.
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