Si la science représente notre saint Graal porteur de vérité, que se passe-t-il lorsqu’elle dévoile des vérités qui s’opposent ? Et à qui revient la tâche de discerner laquelle est valide ?
Ce sont là les questions à la base même du débat autour du glyphosate qui a fait rage dans les actualités.
Un bref récapitulatif. Au cours des dernières années, des scientifiques de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et de l’Université de Washington ont signalé que la molécule trouvée dans l’herbicide commercialisé sous le nom de Roundup serait un élément contribuant au cancer.
Pour reprendre les termes de l’OMS : « le glyphosate serait susceptible d’être cancérogène pour les humains. » Des chercheurs de l’Université de Washington sont allés plus loin encore en février dernier dans un rapport publié, en arrivant à la conclusion que le glyphosate augmenterait le risque de lymphome de 41%. Le Dr Zac Bush, un médecin certifié à trois reprises par le conseil d’administration, a également longuement discuté de ce qu’il croit être les effets néfastes d’une exposition au glyphosate sur le système immunitaire et la santé des voies intestinales.
Le mois dernier, un tribunal de San Francisco a ordonné à Monsanto de verser 80 millions de dollars à un résident de Californie atteint d’un lymphome non hodgkinien.
Comme l’a rapporté NPR, Monsanto, qui appartient à Bayer, affirme que le produit est sûr.
Et certains scientifiques sont du même avis.
Le Dr Steven Salzberg est l’un d’entre eux. Éminent professeur en génie biomédical à l’hôpital Johns Hopkins, ainsi qu’un collaborateur de Forbes US, il fait référence, dans un article de février, à une étude publiée en 2017 dans le Journal of the National Cancer Institute. Il y est constaté « qu’il n’y avait aucun lien apparent entre le glyphosate et les tumeurs solides ou les tumeurs lymphoïdes dans leur ensemble, y compris le lymphome non hodgkinien (LNH). »
D’autres études, menées par des scientifiques de renom et publiées dans des revues prestigieuses, se sont révélées appuyer la version de Monsanto.
Alors, qui a raison ?
Bien qu’il soit tentant de rejeter toutes les études en faveur du glyphosate en affirmant qu’elles sont le fruit de conflits d’intérêts ou de la science financée par les entreprises, cela irait à l’encontre de l’objectivité même à laquelle nous aspirons.
Dans ce cas, quelle est la solution pour que les consommateurs puissent discerner la vérité ?
Difficile de savoir. Pendant ce temps : La « science » décrit à la fois un idéal platonicien et sa pratique. La science n’est pas faillible, mais les scientifiques le sont.
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