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Future of Sustainability | Le Pacte Vert européen est menacé, mauvaise nouvelle pour la planète… et l’économie.

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Face aux résultats des élections européennes du week-end dernier, doit-on s’inquiéter pour le Green Deal ?

Après la forte poussée des partis écologistes en 2019, les résultats de l’élection de dimanche ont donné un Parlement beaucoup moins favorable, si ce n’est hostile, aux thématiques environnementales. Les partis populistes et d’extrême droite ont en effet réalisé les meilleurs scores dans de nombreux pays et notamment en France. Il n’est un secret pour personne que l’écologie n’est évidemment pas leur priorité et que leur clientélisme politique les poussent souvent à affirmer des contre-vérités climatiques et à repousser les meilleures solutions pour lutter contre le dérèglement climatique en préservant une forme de justice sociale.

Pour rappel, peu après les élections européennes de 2019, la Commission européenne a présenté son Pact Vert Européen (European Green Deal) : un ensemble d’initiatives politiques sans précédent visant à rendre l’économie européenne moderne, compétitive, socialement juste et surtout alignée avec les enjeux environnementaux de notre ère.

Le Green Deal a notamment l’ambition de mettre l’Europe sur les rails des accords de Paris en en faisant le premier continent neutre pour le climat d’ici 2050.

Taxonomie Européenne, SFDR, Taxe Carbone aux frontières, Marché du carbone, Fin de la vente des véhicules thermiques, Stimulation des investissements dans les énergies renouvelables, CSRD, CS3D, … Les mesures de ce nouveau cadre législatif sont progressivement déployées depuis et visent à transformer en profondeur l’ensemble des secteurs économiques.

Si le Green Deal a pour objectif de montrer la voie de la neutralité climatique à tous les continents, il intègre bien les enjeux de compétitivité business et de croissance des entreprises européennes, car l’Union Européenne a compris depuis longtemps ce que chaque entreprise, petite ou grande, devrait déjà conscientiser à son niveau : le dérèglement climatique est bien là et le “business as usual” n’est déjà plus possible et le sera encore moins demain.

Opérer la transition de son modèle d’affaire dès aujourd’hui c’est à la fois lutter pour limiter les conséquences du dérèglement tout en se préparant à exister dans une économie où les règles du jeu auront totalement changé d’ici peu. Chaînes d’approvisionnement globalisées, Rendement des récoltes, Énergies disponibles, Risques physiques, Attentes des consommateurs et des collaborateurs, etc…

Abandonner le Green Deal ou vider tous ses futurs textes de leur essence, ce serait privilégier un modèle de développement économique et financier qui sera basé sur un endettement écologique qui ne sera pas soutenable et qui amènera nécessairement une crise financière dont les premières victimes seront les particuliers les plus démunis.

Le nouveau parlement qui penche à droite peut-il faire capoter le Green Deal et rétropédaler l’Europe sur ses ambitions climatiques ?

Aucun texte du Pacte Vert n’est ancré dans la constitution et n’est donc vraiment immuable et la plupart des textes déjà votés disposent de clauses de revoyures.

Rappelons tout de même que malgré les meilleurs scores des partis d’extrême droite, les grandes masses qui composeront le nouvel hémicycle resteront comparables à celles ayant votées en faveur du Pacte Vert. Néanmoins la variable d’ajustement que sont les partis du centre droit et notamment le PPE (Parti Populaire Européen), pourrait empêcher au gré des accords avec l’extrême droite, certains nouveaux textes du Green Deal de passer à l’avenir.

Si l’avenir du Green Deal est donc plus sombre que la semaine dernière, il en va des entreprises de faire vivre son esprit. Comme souvent, les entreprises qui anticipent les grandes tendances dont les législations contraignantes ou incitatives ne sont que des émanations, seront celles qui seront performantes et attractives demain.

Le Green Deal ou pas, l’économie mondiale de demain devra se faire avec les contraintes et les opportunités du dérèglement climatique. Mieux vaut se mettre en position d’en saisir les opportunités plutôt que d’en attendre les contraintes en croisant les doigts pour que rien ne change.

 


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