Fondée en 1951, l’organisation américaine The Nature Conservancy (TNC) fournit un travail colossal au Bélize pour la protection de l’environnement.
Depuis de nombreuses années, TNC s’engage en faveur de la protection de l’environnement à l’échelle locale, régionale et mondiale. Les efforts de préservation de l’organisation sont axés sur des principes solides et des solutions globales. Fondée en 1951, TNC utilise une approche collaborative qui implique les communautés locales, les gouvernements, le secteur privé et d’autres partenaires dans la lutte contre certains des défis les plus complexes de notre monde, notamment le changement climatique et la durabilité de l’eau et de l’alimentation.
Selon TNC, toute vie dépend de la terre et de l’eau. Ainsi, lorsque des actions pour préserver ces ressources sont entreprises, c’est l’ensemble de la population qui en profite. Cette dualité d’objectifs, qui consiste à se concentrer sur des solutions qui profitent à la fois à la nature et à l’être humain, distingue TNC de nombreuses autres organisations environnementales. Sans aucun doute, cela a été la clé du succès de TNC dans 76 pays et territoires : dans 37 cas l’organisation a eu une incidence directe sur la préservation, et dans 39 cas par le biais de partenariats.
Récemment, Bill Frist et sa femme Tracy, membre du conseil d’administration de TNC dans le Tennessee, se sont rendus sur la côte est de l’Amérique centrale pour rencontrer l’équipe sur le terrain qui dirige la section de TNC Bélize. Depuis 31 ans, cette section joue un rôle actif dans la protection des écosystèmes vitaux du pays et, plus récemment, dans la protection de l’économie du pays.
Toujours désireux de s’immerger dans le fascinant travail de préservation effectué à l’échelle mondiale, Bill et Tracy Frist ont sauté sur l’occasion pour se joindre à une retraite organisée par l’équipe TNC du Bélize afin d’en apprendre davantage sur les solutions innovantes développées dans le pays, comme les blue bonds (obligations bleues) et la culture durable des algues. Le couple souhaitait également s’informer sur les résultats effectifs à l’échelle mondiale des efforts de préservation locaux au Bélize.
Les obligations bleues du Bélize
Au cours des deux dernières années, TNC a négocié la plus grande restructuration de dette que le monde n’ait jamais connue afin de préserver les ressources marines. De manière impressionnante, TNC a mis en place des passerelles économiques favorisant les efforts de préservation tout en réduisant la dette nationale du Bélize. Il s’agit de solutions véritablement positives pour la nature et les êtres humains face au changement climatique. Ces solutions mettent la nature au service d’une économie nationale plus forte.
L’une des solutions les plus spectaculaires est la création récente des obligations bleues du Bélize, une restructuration de la dette du pays à hauteur de 553 millions de dollars qui se traduira par une marge brute d’autofinancement de 180 millions de dollars pour la préservation des ressources marines au cours des 20 prochaines années. En échange, le gouvernement du Bélize s’est engagé à protéger 30 % de ses océans, à améliorer la gestion de ses ressources côtières et marines grâce à un plan d’aménagement du territoire marin, ainsi qu’à renforcer les lois sur la protection de l’environnement.
La culture durable des algues
Bill et Tracy Frist ont suivi l’équipe TNC Bélize pour découvrir une ferme d’algues, juste à côté de la barrière de corail. Les algues sont un produit de base à l’échelle mondiale et une source de revenus hautement appréciée (10-15 dollars par livre séchée, sachant que 1 livre = 0,45 kg). Autrefois, les algues étaient abondantes au Bélize, mais en raison de décennies de surexploitation face à une demande croissante sur les marchés locaux et internationaux, les algues sont devenues rares. C’est la raison pour laquelle TNC met en place des partenariats avec les pêcheurs locaux, le gouvernement du Bélize et d’autres organisations publiques et privées afin de promouvoir une initiative de culture durable des algues, jetant ainsi les bases d’une industrie durable plus vaste.
Cette initiative, centrée sur la culture et le traitement sûrs des algues, a des retombées économiques, environnementales et sociales importantes. Par exemple, les biologistes marins expliquent que les fermes d’algues constituent un refuge pour des espèces essentielles sur le plan écologique et commercial, ainsi qu’un habitat de reproduction où les algues agissent comme un filtre, éliminant les nutriments et le carbone de la colonne d’eau. Ces fermes fournissent également un ombrage essentiel permettant de rafraîchir le milieu de vie des communautés benthiques. Au cours de leur séjour, Bill et Tracy Frist ont été accompagnés par des bénévoles de la ferme qui leur ont fait part des ramifications sociales. Dans le village côtier de Placencia, un groupe de femmes s’est réuni pour promouvoir la culture des algues et encourager d’autres acteurs à s’impliquer pour améliorer leur communauté et diversifier leurs revenus.
La promotion des stratégies mondiales de TNC
Parmi les autres missions de TNC au Bélize, l’on trouve la recherche de solutions positives pour la protection de l’environnement, en accord avec les trois stratégies mondiales de TNC : protéger les terres, les océans et les eaux, fournir une alimentation et une eau durables, et lutter contre le changement climatique.
- Protéger les terres, les océans et les eaux
La barrière de corail mésoaméricaine. Le Bélize abrite un vaste réseau de forêts, de voies navigables et de systèmes de récifs coralliens, en plein cœur de la Selva Maya (forêt maya) et de la barrière de corail mésoaméricaine. La Selva Maya, qui s’étend du sud du Mexique jusqu’au nord-est du Guatemala en passant par le Bélize, est la forêt tropicale la plus au nord de l’hémisphère ouest. Elle abrite près de 11 millions de réserves et de zones protégées. La barrière de corail mésoaméricaine est le plus grand système de récifs coralliens de l’hémisphère ouest et abrite la deuxième plus longue barrière de corail au monde. TNC a contribué à protéger une grande partie de cet incroyable habitat.
La forêt maya du Bélize. En 2020, TNC a lancé un projet sur près de 105 218 hectares afin de protéger de façon permanente la dernière et la plus grande forêt intacte du Bélize, la forêt maya du Bélize. La surveillance de cette région forestière par TNC a permis de réduire l’extinction des espèces et de protéger une source d’eau potable pour un tiers de la population du Bélize et plus d’un quart de ses agriculteurs.
Les terres protégées par le secteur privé. La forêt maya du Bélize est adjacente à une autre parcelle de terre acquise par TNC au début des années 1990. Ensemble, ces deux zones représentent 9 % de la masse terrestre totale du Bélize. La taille de la parcelle de la forêt maya du Bélize appartenant à TNC et sa proximité avec d’autres réserves, parcs nationaux et zones protégées de la Selva Maya ont attiré une coalition sans précédent d’ONG, de fondations et de donateurs américains et internationaux. Tous ces groupes ont travaillé ensemble pour acquérir et protéger cette forêt native, ainsi que pour mettre la forêt maya du Bélize en fiducie afin de protéger et de gérer le paysage. En outre, TNC travaille à la création d’une dotation de 15 millions de dollars pour cette fiducie afin de garantir une stabilité financière à long terme pour la protection de la forêt.
- Fournir une alimentation et une eau durables
L’agriculture et l’élevage régénérateurs. Le Bélize compte environ 400 000 habitants (dont plus de 55 % résident en zone rurale). L’agriculture fait donc partie intégrante de l’économie du pays, puisqu’elle représente 15 % du PIB. Pourtant, la recherche de terres cultivables est un processus hautement compétitif, 40 % de la masse terrestre du Bélizeétant sous une forme ou une autre protégée. En outre, les effets climatiques tels que les inondations, les ouragans et la sécheresse ont été préjudiciables aux petites exploitations agricoles. Cela a entraîné une réduction substantielle des revenus et des sources de nourriture disponibles pour l’ensemble du pays. TNC s’efforce de conserver les forêts par le biais d’une production agricole qui reconstitue le sol et la surface forestière, en s’efforçant de protéger les terres agricoles limitées disponibles et de fournir une grande variété d’aliments. En promouvant et en développant des pratiques agricoles régénératrices au sein des communautés environnementales de ces réserves, TNC peut fournir des retours économiques, des avantages en termes de services écosystémiques et des alternatives durables à l’expansion agricole.
La pêche durable. La pêche artisanale et à petite échelle du homard au Bélize ont débuté au milieu et à la fin des années 1950, le homard étant principalement pêché pour l’exportation vers les États-Unis. Aujourd’hui, cette activité contribue de manière importante à l’économie du pays, se classant au cinquième rang des recettes d’exportation en 2015. La langouste et le lambi sont les espèces dont la pêche de capture est la plus productive, avec plus de 90 % des prisesexportées vers les États-Unis. TNC s’associe aux communautés de pêcheurs, aux coopératives et aux agences gouvernementales pour promouvoir la durabilité des stocks de poissons en intégrant la durabilité au sein de la pêche à la langouste, l’une des deux pêches commerciales d’importance vitale à travers les Caraïbes. Grâce à un projet d’amélioration de la pêche, baptisé Fishery Improvement Projetc (FIP), TNC a identifié les lacunes et conçu un plan pour placer 1,4 million d’hectares en gestion durable. Ces efforts suscitent un intérêt croissant de la part d’acheteurs internationaux potentiels de fruits de mer à la recherche de homards de haute qualité et pêchés de manière durable.
Une aquaculture marine durable. TNC est en train de façonner une industrie productive d’aquaculture marine d’algues au Bélize afin de réduire la pression de la pêche et de restaurer l’équilibre écologique en fournissant des alternatives économiques et un habitat de reproduction pour les poissons et les invertébrés.
TNC a créé une base scientifique pour l’aquaculture marine d’algue en publiant un manuel sur les meilleures pratiques et en ouvrant quatre fermes pilotes d’algues pour tester les méthodes de culture optimales. En outre, TNC a lancé une étude sur deux ans qui a démontré les avantages économiques et les fonctions écologiques des fermes d’algues. L’organisation est désormais prête à documenter et à étendre les avantages de la culture d’algues à davantage de communautés au Bélize en proposant une politique nationale d’aquaculture marine qui fournira le cadre juridique adéquat pour permettre l’exploitation du potentiel de cette industrie à grande échelle.
- Lutter contre le changement climatique
Le carbone sur Terre. Lorsque les forêts sont défrichées, le carbone stocké est libéré dans l’atmosphère et il est peu probable qu’il soit récupéré un jour. Pour avoir une chance d’éviter les pires effets du changement climatique, l’augmentation de la température mondiale doit être limitée à moins de 2 °C, ce qui nécessite la protection des écosystèmes de la dernière chance comme la forêt maya du Bélize et le Rio Bravo. La protection de la forêt maya du Bélize à elle seule permettra d’éviter plus de 10 millions de tonnes d’équivalent CO2. TNC a conclu un accord avec le gouvernement du Bélize pour développer un projet carbone au sein de la forêt maya qui offrira des crédits carbone sur le marché international aux entreprises et aux autres organisations pour compenser leurs émissions. Un tel projet permettrait à cette forêt protégée de devenir la première zone de la région à fonctionner avec une dotation. Ce type de durabilité financière permettra à TNC d’orienter les efforts de collecte de fonds vers des projets en faveur des communautés locales pour en faire des alliés et des gardiens de la préservation. En outre, cela étendrait la protection des écosystèmes à d’autres régions.
Le carbone bleu. Les mangroves et autres écosystèmes côtiers, abondants au Bélize, peuvent stocker jusqu’à cinq fois plus le CO2 que les forêts intérieures. Le CO2 stocké par ces écosystèmes est appelé « carbone bleu ». Selon une étude menée par TNC, la protection de 200 hectares de mangroves dans la région de Turneffe au Bélize générerait environ 106 000 tonnes de compensation carbone sur 20 ans. En outre, cela a évité 1,3 million de dollars par an de dommages dus aux tempêtes. TNC travaille avec les propriétaires fonciers locaux pour développer des plans de tourisme durable qui protégeront ces systèmes vitaux et les communautés qui en dépendent. Ce projet de résilience côtière générera des revenus grâce à la vente de crédits pour soutenir la conservation et la gestion continues de cet habitat.
Toutes ces initiatives inspirantes, menées par des personnes dévouées au Bélize, en partenariat avec d’autres acteurs, ont un réel effet. La préservation est un effort de collaboration et de coopération, où même la culture des algues au Bélize influe sur l’agriculture dans le Tennessee. TNC, dans son engagement pour la préservation mondiale et la durabilité, montre qu’il existe des solutions positives, centrées sur une science solide, pour protéger les écosystèmes et les êtres humains, en sauvegardant la biodiversité et en luttant contre le changement climatique, tout en fournissant des avantages sociaux et économiques pour tous.
Article traduit de Forbes US – Auteur : Bill Frist
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