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COP28 : La collaboration est indispensable pour atteindre l’objectif « zéro émission nette »

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COP28 : La collaboration est indispensable pour atteindre l’objectif « zéro émission nette ». Getty Images

À mi-chemin entre la signature de l’accord de Paris en 2015 et sa première échéance majeure en 2030, la réalité est que l’ampleur des progrès et des investissements pour atteindre l’objectif « zéro émission nette » n’est pas à la hauteur. La COP28 représente un moment décisif pour la lutte contre le changement climatique, et la collaboration des pays est indispensable.   

 

Si des progrès ont été accomplis dans la réalisation des objectifs de développement durable au cours des huit dernières années, il reste encore beaucoup à faire. Selon une récente étude, seul un cinquième des entreprises mondiales (18 %) sont sur la bonne voie pour atteindre la neutralité carbone et plus d’un tiers (38 %) déclarent ne pas pouvoir investir davantage dans la décarbonisation dans le contexte économique actuel.

Cependant, il y a des raisons d’être optimiste. L’étude montre qu’en Europe, par exemple, les entreprises continuent d’être en avance sur la courbe, en termes d’ambition et d’exécution. Cependant, pour gagner en dynamisme, nous devons commencer par comprendre les défis auxquels les entreprises sont confrontées dans ce contexte d’inflation et de coûts qui en découlent.

Nous devons travailler ensemble sur une approche rapide et abordable de la décarbonisation dans les trois domaines d’émissions, afin de pouvoir continuer à donner la priorité à la durabilité dans ces conditions économiques et d’obtenir un impact durable.

 

Décalage entre l’offre et la demande

Alors, comment aborder la question de l’accessibilité financière du passage à l’écologie lorsque les organisations sont dans un état d’esprit de réduction des coûts ? Les entreprises doivent aligner l’offre et la demande dans tous les secteurs industriels. Atteindre l’objectif « zéro émission nette » n’est pas seulement un défi pour l’entreprise, mais aussi pour l’écosystème, et l’économie de l’offre et de la demande d’énergie à faible teneur en carbone est fragile.

Il existe déjà des solutions qui peuvent contribuer à accélérer la décarbonisation dans l’ensemble des industries – notamment le passage d’une énergie basée sur les combustibles fossiles à une électricité renouvelable, et la mise en œuvre de technologies numériques existantes, telles que le cloud, l’intelligence artificielle et la blockchain. Ces technologies seront des acteurs clés de la transition.

Certaines organisations affirment qu’une poignée de solutions clés ne sont pas encore produites à l’échelle, ce qui ajoute à l’urgence de l’alignement entre l’offre et la demande.

Une plus grande efficacité peut réduire les dépenses d’investissement et d’exploitation, et donc le coût unitaire de l’énergie à faible teneur en carbone. Toutefois, il est plus facile pour certaines industries que pour d’autres d’adopter l’électrification et le passage à une énergie plus propre. L’industrie lourde est l’une de celles qui se heurtent à des obstacles ; si la demande d’énergie à faible teneur en carbone dans l’industrie lourde dépasse l’offre disponible, les avantages en termes de coûts pourraient être annulés.

 

Si l’industrie lourde échoue, nous échouons tous

Selon une autre étude que nous avons menée, deux dirigeants de secteurs lourds sur cinq (40 %) déclarent qu’ils ne peuvent pas se permettre d’investir davantage dans la décarbonisation dans le climat économique actuel, 63 % d’entre eux suggérant que leurs mesures de décarbonisation prioritaires ne seront pas économiquement attrayantes avant 2030. Cependant, il est essentiel de comprendre que si l’industrie lourde doit supporter l’intégralité du coût de la décarbonisation et ne parvient pas à atteindre l’objectif « zéro émission nette », toutes les industries échoueront.

La décarbonisation rapide et abordable de l’industrie lourde nécessite une action collective et interindustrielle tout au long de la chaîne de valeur, ainsi qu’une transformation urgente et comprimée afin d’éliminer les compromis en matière de croissance économique et de rendre les objectifs environnementaux réalisables pour toutes les entreprises.

Nous devons agir de concert pour apporter des technologies de pointe, telles que l’hydrogène propre et la capture du carbone, aux industries lourdes et à d’autres industries ayant des objectifs complexes en matière de durabilité, comme l’industrie aéronautique, qui s’efforce de mettre au point un carburant durable d’aviation (CDA). En apportant une expertise intersectorielle, nous pouvons réaliser l’innovation sous différents angles.

 

Vers une économie « zéro émission nette »

Les collaborations ciblant ces industries peuvent sortir de l’impasse économique en inspirant de nouveaux niveaux de croissance et en contribuant à accélérer la réalisation de l’objectif « zéro émission nette » en seulement trois ans. Pourquoi trois ans ? Parce que la plupart des organisations utilisent un cycle de planification stratégique de trois ans et que, même si ces trois années ne suffiront pas à atteindre pleinement l’objectif pour la plupart d’entre elles, il est possible de jeter les bases au cours de cette période cruciale afin d’éliminer les compromis en matière de croissance économique et de faire progresser l’objectif de la neutralité carbone.

Il s’agit d’une voie vers une économie « zéro émission nette », qui est nécessaire si nous voulons atteindre à temps les objectifs mondiaux de développement durable convenus à Paris. Pour y parvenir, nous devons travailler ensemble pour actionner simultanément autant de leviers de décarbonisation que possible.

Cela signifie que l’industrie légère devra absorber les coûts initiaux de la décarbonisation et identifier les produits verts qui permettront de réaliser des économies à l’avenir. Ensuite, nous devons rapidement développer l’énergie à faible teneur en carbone et l’hydrogène pour garantir un approvisionnement énergétique abordable et sûr. Il sera également essentiel de réduire les dépenses d’investissement et d’exploitation liées aux infrastructures à faible teneur en carbone.

Le chemin vers une économie « zéro émission nette » ne sera pas facile, mais il faut rester optimiste. Bien sûr, il y a des défis à relever, mais ce chemin mènera à des opportunités massives, y compris la possibilité de réinventer la façon dont nous faisons des affaires et, en fait, le monde dans lequel nous vivons.

 

Article traduit de Forbes US – Auteur : Jean-Marc Ollagnier

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