Rechercher

CERAWeek : le rendez-vous incontournable du monde de l’énergie

CERAWeek : le rendez-vous incontournable du monde de l’énergie
CERAWeek : le rendez-vous incontournable du monde de l’énergie

Considérée comme l’événement le plus important du secteur de l’énergie, la CERAWeek, créée en 1983 par Daniel Yergin, rassemble chaque année à Houston les dirigeants des plus grandes entreprises du secteur. Time Magazine qualifie même cette conférence d’« événement incontournable ».

 

Le Davos de l’énergie

 

Chaque année, l’événement attire plus de 10 000 participants provenant de 80 pays, dont des décideurs politiques, des dirigeants d’entreprises du monde de l’énergie ou des grands industriels, ainsi que des acteurs de la banque et de la recherche. Suivre la CERAWeek permet de prendre le pouls des orientations stratégiques des grandes entreprises du secteur et d’anticiper leurs implications sur les marchés ainsi que leurs conséquences climatiques, technologiques et surtout géopolitiques.


Parmi les intervenants cette année, on retrouve des figures majeures telles que le secrétaire d’État à l’Énergie, Chris Wright, les PDG de plusieurs majors comme Mike Wirth de Chevron et Patrick Pouyanné de TotalEnergies, ainsi que des représentants du monde de la banque d’investissement comme Laurence Fink de BlackRock. D’autres participants notables incluent Markus Kreber de RWE et Olivier Le Peuch de SLB (anciennement Schlumberger), aux côtés de représentants de Shell, Petronas et BP.

 

Daniel Yergin, grand penseur de l’énergie et instigateur de ce rendez-vous annuel

 

Daniel Yergin, historien et analyste de l’énergie, est l’une des figures les plus respectées du secteur. Auteur de plusieurs ouvrages de référence, notamment The Prize (Prix Pulitzer) et The Quest, il a influencé les politiques énergétiques mondiales et conseille régulièrement les gouvernements et les grandes entreprises. C’est lui qui fonde en 1983 la CERAWeek, dérivée du nom de son centre de recherche Cambridge Energy Research Associates. Chaque année, il ouvre la conférence et anime plusieurs tables rondes.

 

2025 marque un changement de cap flagrant pour la plupart des acteurs du secteur

 

Cette édition promet des échanges animés en raison des derniers bouleversements politiques et géopolitiques mondiaux. Daniel Yergin lui-même a publié fin février une tribune intitulée “The Troubled Energy Transition” dans Foreign Affairs, appelant à la poursuite de la transition énergétique. L’article examine les obstacles qui entravent la transition vers les énergies renouvelables. Malgré une croissance record de l’éolien et du solaire, la consommation des énergies fossiles atteint également des niveaux inédits, ce qui traduit une « addition énergétique » plutôt qu’une véritable transition. Il soutient que l’objectif de zéro émission nette d’ici 2050 est peu probable sans des changements majeurs en matière de politique et d’investissement, car les efforts actuels restent insuffisants pour atteindre les objectifs climatiques.

 

Les grands enjeux de l’édition 2025

 

Cette année, la conférence couvrira plus de 14 thèmes. Parmi les enjeux les plus importants qui seront discutés, on compte :

• L’impact des nombreuses élections politiques sur la réglementation et la législation en matière énergétique et climatique, notamment aux États-Unis, avec le moratoire sur les énergies renouvelables, mais aussi au Mexique , ou encore en Europe, avec l’évolution du cadre réglementaire du reporting extra-financier.

• Le détricotage de la politique de transition énergétique américaine, qui envoie un signal fort sur la reprise des investissements dans les secteurs du pétrole et du gaz. De nombreuses entreprises de l’énergie se recentrent sur des activités carbonées, notamment BP, qui a annoncé des réductions drastiques dans ses projets renouvelables.

• L’explosion de la demande électrique, due notamment à l’essor de l’intelligence artificielle, qui pèse sur les réseaux, tant du point de vue de la production que de la transmission des électrons.

• Le ralentissement des investissements dans l’hydrogène bas carbone, jugé trop onéreux pour la plupart des grands industriels.

• Des difficultés sur les chaînes d’approvisionnement des équipements énergétiques clés, comme les panneaux solaires, les onduleurs ou les turbines à gaz, en raison du manque de capacité de production mais aussi de l’incertitude autour des tarifs américains.

• La potentielle volatilité du prix du pétrole, liée aux futures décisions américaines d’investir dans plus de production, à un possible renforcement des sanctions sur l’Iran ou à une potentielle levée des sanctions sur le pétrole russe et vénézuélien.

 

Cette édition s’annonce décisive pour l’avenir du secteur énergétique. Entre incertitudes réglementaires, défis technologiques et tensions géopolitiques, les décisions prises aujourd’hui auront des répercussions durables sur l’équilibre énergétique mondial. La CERAweek 2025 semble annoncer un retour en force des énergies fossiles face aux réalités politiques et géopolitiques mondiales.

 


À lire également : La guerre en Ukraine ou l’avenir incertain du transport maritime de l’énergie

Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook

Newsletter quotidienne Forbes

Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.

Abonnez-vous au magazine papier

et découvrez chaque trimestre :

1 an, 4 numéros : 30 € TTC au lieu de 36 € TTC