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Rencontre Avec Le Fondateur d’Uber

L'algorithme constitue l’épine dorsale de Uber dans sa que d’une société en pleine mobilité. Pour asseoir son monopole, Uber envisage d'investir dans de nouveaux systèmes pour développer sa voiture autonome (c) Flikr

La locomotive économique Uber

Uber propose une large palette d’options de déplacement comme X, Pool, Green, Berline, Van et dans certains pays, Moto (transport en deux roues). Pour mettre les taxis hors jeu, Uber n’a pas hésité à lancer une vaste « opération séduction » à destination des conducteurs. Une fois l’application devenue « un réflexe » pour les clients, Uber s’est attelé à augmenter ses prix et ses marges, et c’est pour cette raison que certains conducteurs de VTC (Véhicules de Transport avec Chauffeurs) bloquent les rues aujourd’hui. Ainsi, au troisième trimestre 2016, la société de transport a enregistré une perte de 800 millions d’euros. 

Au cours des deux dernières années, Uber a non seulement considérablement élargi son offre au niveau mondial, mais a aussi développé des services de livraison comme Eats (nourriture), Rush (qui vous propose des livraisons rapides au Etats Unis) et Fret (qui, comme son l’indique, dispense un service de camions qui sillonnent les autoroutes américaines). Pour jouer les bons coups marketing, il fallait viser les airs et la mer avec UberChopper (hélicoptères) et UberBoat (bateaux), généralement placés autour d’événements spécifiques. Le dernier investissement en date : les voitures et camions autonomes.

Uber c’est aussi l’ascension la plus rapide de l’histoire des entreprises : un an après sa mise en route officielle, la « fusée Uber » dépassait le milliard de recette, comptait 9.000 employés et 1,5 million de conducteurs. En 2017, Uber sera le troisième plus gros employeur privé aux Etats -Unis après Wal-Mart et Mc Donald’s.  Malgré la forte opposition des taxis, 73 pays ont adopté l’application Uber dans plus de 450 villes.  40 millions de personnes se sont déplacés en Uber, et aujourd’hui, les voitures Uber couvrent près de 2 milliards de kilomètres soit environ 35 fois la distance entre la Terre / Mars. L’objectif de Kalanick est de « rendre le transport aussi accessible que l’eau courante« .

Un « mauvais génie » mais génie tout de même

 

Dans la Silicon Valley, tout le monde ou presque parle de l’homme de 40 ans. ​​ Il faut dire qu’il est classé 64ème personnalité la plus puissante au monde. Mais les propos à son endroit sont peu flatteurs : “Contraire à l’éthique”, “un mauvais génie”, “un lâche” et parfois bien pire. Derrière les noms d’oiseau, Kalanick a réussi un véritable coup de maître avec Uber, sa valorisation dépassant les 68 milliards de dollars, le tout sans aucune introduction en Bourse.

«Quand j’ai investi dans la société, je ne savais pas qu’un jour je serais écouté de l’industrie automobile», dit Bill Gurley, l’un des premiers investisseurs et actuel membre du conseil d’administration. « Les constructeurs sont anxieux en ce qui concerne la société car elle risque de modifier la plus grosse industrie de la planète. »  Le modèle d’affaires de la firme est si puissant qu’il a même donné lieu à l’apparition d’un verbe dans le dictionnaire cet année: “Uberiser”. Et bien plus de 100 start-up ont été décrites comme le Uber de quelque chose, de Honor (Uber des soins à domicile) à My M.E.C. (Uber de la coiffure).

Au centre de la mobilité


La comparaison la plus appropriée : Amazon, après s’être lancé en tant que de vendeur de livres pure-player  s’est transformé en mégastore de l’Internet. “Uber doit être au centre de la mobilité”, répète sans arrêt le multi-milliardaire qui ne cesse d’investir dans tout ce qui à trait à un déplacement. Et moins de sept ans après le lancement, Uber est déjà en train de transformer la façon dont les villes pensent les transports en commun, le stationnement et la congestion du réseau routier.

Plus récemment Kalanick a bougé les lignes de Uber en s’attelant au déplacement de marchandises. « Le marché de l’automobile et celui du transport terrestre des consommateurs est estimé globalement aux alentours de 5 à 6 milliards de dollars, mais honnêtement je m’en fiche un peu », dit le quarantenaire qui voit probablement encore plus grand.

Travis Kalanick a toujours aimé avoir une longueur d’avance.  Adolescent , il analysait le trafic sur les autoroutes congestionnées du sud de la Californie pour trouver la voie optimale dans toutes les situations possibles. Son cursus en science informatiques à UCLA, même s’il l’a finalement abandonné, l’a aidé à façonner son esprit à la résolution de problèmes. Alors qu’il était encore à l’école, il créait Scour, un moteur de recherche multimédia, d’échange et de partage de fichiers qui a fait un flop.  Sa deuxième start-up, Red Swoosh, proposait aux entreprises de médias un accès rapide et simplifié à leur base de données. Même s’il a enchaîné les investissements hasardeux, il a réussi à revendre son affaire à Akamai Technologies pour 21,2 millions d’euros.

6,3 milliards de dollars de fortune personnelle

Ce n’est qu’en 2009 que Uber voit le jour.  Avec Garrett Camp, un collègue entrepreneur, ils construisent l’application qu’ils appellent UberCab. Le service, arrivé officiellement sur le marché en 2010, était initialement « un jouet » pour Kalanick et ses amis qui souhaitaient se déplacer autour de San Francisco à bord de luxueuses limousines. Mais assez rapidement, l’entrepreneur a compris que les mathématiques pourrait aider Uber à devenir plus qu’un service de location de limousines avec chauffeurs, soit un véritable transport urbain.

Travis Kalanick, dont la fortune est estimé à 6,3 milliards de dollars n’a vendu aucune part d’Uber. Il gère avec ses amis et associés la totalité son business sans les contraintes habituelles de l’actionnariat. Le californien peut aussi investir dans des affaires que certains pourraient qualifier d’hasardeuses… 

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