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Victorien Erussard, le pari de l’hydrogène

À travers Energy Observer, le skipper Victorien Erussard, ancien officier de la marine marchande, entend littéralement changer le monde. Découverte d’une odyssée environnementale à bord d’un navire qui, depuis 2017, a fait deux fois le tour du monde.

 

Grâce à 30 000 miles nautiques d’expérience en autonomie énergétique à l’hydrogène et aux énergies renouvelables, Energy Observer conçoit et dessine des systèmes énergétiques intelligents. L’entreprise à impact mobilise les connaissances, interroge les meilleurs scientifiques et partage les enjeux du dérèglement climatique. En tant qu’ambassadeur français des objectifs du développement durable, Energy Observer sensibilise tous les publics à la transition écologique. Il propose d’explorer autrement notre planète, de faire du voyage une destination.

 

hydrogène

 

Passionné par la course au large, Victorien Erussard finit troisième de la Route du Rhum. Lors d’une compétition, un déclic va se produire. À cause d’un problème avec son alternateur diesel, il se rend compte du manque de fiabilité de cette source d’énergie. Il décide alors de mettre de côté ses ambitions sportives pour mettre au point un navire laboratoire, Energy Observer. « Je voulais utiliser mon énergie en développant un navire d’intérêt général plutôt qu’un bateau de compétition pour obtenir des trophées », explique le skipper. Ce navire de pointe à propulsion électrique utilise différentes technologies grâce à une mixité en énergies renouvelables, de l’autoconsommation avec des batteries et de l’hydrogène produit à partir de l’eau de mer. « C’est un navire fait pour faire avancer la transition énergétique maritime », développe l’entrepreneur originaire de Saint- Malo. Après avoir conçu et embarqué une chaîne d’hydrogène complète à son bord, Energy Observer intègre de nouvelles technologies, telles que les Oceanwings qui contribuent à la réussite de son expédition en Arctique et promettent de larges applications sur les navires de commerce. « Nous voulons aider les industriels en faisant évoluer ces technologies pour décarboner le transport maritime », explique Victorien Erussard. Pour cela, c’est un véritable arsenal de durabilité, avec 200 m2 de panneaux photovoltaïques et une capacité à générer de l’électricité avec des moteurs réversibles ou de l’hydroélectricité. Le surplus d’électricité produit sert à stocker l’hydrogène. La chaîne de ce navire laboratoire est donc 100 % autonome.

 

Sensibiliser le monde entier par l’exemple

Le navire laboratoire Energy Observer abrite une activité de recherche et développement et une activité de production audiovisuelle, qui a permis de tourner plus de 13 films documentaires en collaboration avec Canal+ : L’Odyssée pour le futur. Plusieurs épisodes long métrage permettent de découvrir le monde et tous les pionniers du développement durable rencontrés au cours du long périple d’Energy Observer. La machine est lancée et le skipper breton et ses équipes partent faire le tour du monde, des eaux glaciales du pôle Nord aux eaux chaudes israéliennes. Ce voyage, au- delà de la révolution écologique qu’il incarne, est aussi initiatique. À chaque étape, des personnalités politiques ou encore des scolaires visitent le bateau dans un objectif de sensibilisation et d’acculturation à l’écologie et aux nouvelles technologies. Un véritable rôle d’ambassadeur de la transition énergétique, selon Victorien. « L’entreprise est nommée premier ambassadeur français des 17 objectifs de développement durable fixés par l’ONU pour l’Agenda 2030 par le gouvernement, qui voit en nous un potentiel pour partager des innovations durables et des solutions innovantes en faveur de la préservation de l’environnement », affirme le fondateur d’Energy Observer. Suite à cette désignation, il a créé, avec le ministère de la Transition écologique, une plateforme, Solutions, qui cartographie les meilleures initiatives en termes de développement durable à travers le monde. Forte de ces mesures soutenues par le gouvernement, Energy Observer a présenté en 2021 le Paris de l’hydrogène, un village d’exposition interactif et immersif dédié à la transition écologique, aux énergies renouvelables et à l’hydrogène. Pour l’occasion, la tour Eiffel était illuminée pour la première fois de son histoire à l’hydrogène renouvelable, grâce à la même technologie utilisée par le navire labo.

 

Un catalyseur de la transition énergétique

Au cours de son tour du monde, Victorien Erussard fait face à un constat. « S’il y a beaucoup de discours et d’ambitions politiques, très peu d’actions sont réellement mises en place en matière de développement durable, et particulièrement dans le secteur maritime. » Pour ce passionné de la mer, impossible de naviguer sans réagir. Il a donc créé Energy Observer Developments (ou EODev) qui développe des technologies zéro émission, dont un générateur à électro-hydrogène, alternative au générateur diesel mais sans pollution sonore ni thermique. Tester, modifier, optimiser et démontrer sans relâche, pour valider les meilleurs systèmes : sollicitée à chaque escale, l’équipe d’Energy Observer a lancé ce bureau d’études pour concevoir, assembler et diffuser des systèmes énergétiques zéro émission à échelle industrielle. L’ambition d’EODev est de produire des solutions d’énergies propres accessibles au plus grand nombre. Et le succès est au rendez-vous, puisque « Energy Observer est aujourd’hui leader mondial dans la commercialisation des générateurs à électro- hydrogène », se félicite Victorien Erussard. Un exploit de très bon augure pour le capitaine malouin pour qui l’hydrogène est le futur de l’industrie. « Si on utilise correctement l’hydrogène dans la transition énergétique d’ici 2050, il représentera une réduction de six gigatonnes de CO2, soit 20 % d’émission de gaz à effet de serre en moins et 30 millions d’emplois créés. »

 


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