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Vélos Partagés : Gobee.bike Met La Clé Sous La Porte En France

© FTP Endelman

Le service de vélos partagés Gobee.bike, après avoir quitté Lille et Reims, jette également l’éponge à Paris à cause des nombreuses dégradations et autres vols dont sont victimes au quotidien ses fameuses montures vert pomme.

 L’expérience, pourtant démarrée sur les chapeaux de roues, a finalement fait long feu. En proie à de multiples dégradations et victimes du « civisme à la française », Gobee.bike, après avoir déjà déserté Lille et Reims a également décidé de baisser le rideau à Paris, ne parvenant pas en endiguer cette mauvaise spirale. Doux euphémisme. « Malheureusement, notre bonne volonté et nos efforts n’auront pas suffi. Depuis la mi-décembre, c’est un effet domino de dégradations qui s’est abattu sur notre flotte de vélos partout où notre service existait en France », a déclaré, laconique, la société de free-floating basée à Hong-Kong.  Pourtant la promesse était belle, avec en tête de gondole la géolocalisation. Un procédé qui permet à chaque usager de ne plus être tributaire des « fameuses » bornes et ainsi disposer d’une marge de manœuvre accrue pour déposer sa bicyclette sur un simple parking à vélos.  Finis ainsi les sempiternels détours pour trouver une borne avec des places disponibles. Une petite « révolution » à laquelle les services de scooters en libre-service comme CityScoot ou encore Coup ont déjà souscrit, faisant de la géolocalisation leur marque de fabrique. Le mode opératoire de « location » différait également du « grand frère » Vélib’. Les « montures » vert pomme de Gobee.bike étaient ainsi disponibles par l’intermédiaire d’une application mobile, celle-ci permettant aux usagers de localiser les vélos à proximité.

 Ils pouvaient ainsi, une fois le choix effectué, les déverrouiller via un QR Code unique. Ensuite, les vélos pouvaient être déposés sur un parking dévolu à cet effet et, pour mettre officiellement un terme à la location, l’utilisateur n’ayant qu’à abaisser manuellement un verrou situé sur la roue arrière. Seulement voilà, les « Gobee.bike » avaient la fâcheuse tendance de se retrouver n’importe où : renversés en plein milieu du trottoir, sur une place de parking, sur la route et même sur un quai de métro. Visiblement, cette « course à la dégradation » a même fait l’objet de plusieurs articles et vidéos sur les réseaux sociaux où des usagers mettaient en scène toute sorte de « sévices » infligés aux vélos.  Avec pour seule ligne directrice d’aller le plus loin possible dans l’absurde et la dégradation, comme le confirme la start-up. « Des actes de vol, recel de vol et de détérioration n’ont fait que s’amplifier, devenant le nouveau passe-temps d’individus, le plus souvent mineurs, encouragés par des contenus largement diffusés et partagés sur les réseaux sociaux ». Fin de citation.

Vélos dégradés, renversés, sur des quais de métro…

Une fin de parcours en queue de poisson qui ne touche pas que Gobee.bike.  D’autres acteurs ont définitivement quitté la scène. Dernier en date : la société BiCycle, numéro un du secteur des vélos en libre-service en Chine, qui a annoncé la fin de ses activités seulement six mois après son lancement. Dans un communiqué, BiCycle justifie l’arrêt de ses activités par un remaniement de sa direction exécutive. Elle ne précise pas ce qu’elle va faire de ses vélos mais indique qu’elle remboursera les dépôts de garantie. Quelques mois auparavant, en novembre, c’est Bluegogo qui avait mis la clé sous la porte. A l’instar de Gobee.bike, ces deux protagonistes disséminaient des vélos dans des villes et offraient à leurs utilisateurs la possibilité de trouver un vélo libre via une application sur leur smartphone, de le louer puis de le laisser là où ils le souhaitaient. Gobee.bike a également fait état des modalités de remboursement dans ce même communiqué. « Nous vous avons remboursé l’intégralité de votre caution, soit zéro euro. Si vous avez du crédit utilisateur remboursable, il vous sera remboursé en même temps. Le remboursement apparaîtra sous 10 jours ouvrés sur le compte bancaire ayant servi lors de votre inscription ».  

Pour l’instant le chinois Ofo et le singapourien O’Bike, concurrents de Gobee.bike dans la capitale, n’ont pas fait part de leur intention de quitter de Paris. Mais force est constater que si la situation perdure, ils pourraient être tentés, eux aussi, de prendre la poudre d’escampette.  Ces « turpitudes » auraient pu, a priori, faire les affaires de l’historique Vélib’, mais là aussi, l’ancien monopole a dû faire face à une grosse zone de turbulences, imputable à son passage chez Smoovengo, après des années sous l’étendard de JCDecaux.  En effet, cette « passation de pouvoir » ne s’est pas faite sans heurt et les retards de livraisons de vélos dans les stations se sont multipliés. Au point de déclencher le courroux des Parisiens, peu connus pour leur patience. Et de voir Anne Hidlago, l’édile de Paris, monter au front et menacer la PME montpelliéraine de lourdes sanctions financières.  « Changer d’opérateur est une chose compliquée. Mais cela ne justifie pas pour autant les retards », développe Anne Hidalgo qui s’était dit favorable au remboursement des usagers pour les mois de janvier et de février. Le marché du vélo en libre-service dans la capitale s’apparente à un véritable champ de ruines. La reconstruction s’annonce lente et douloureuse.

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