Valérie Orsoni est une entrepreneuse aux multiples facettes. Son palmarès pourrait laisser penser qu’elle n’a plus rien à prouver. Valérie, la coach corse qui a fait sa carrière aux États-Unis, est une femme d’affaires au succès impressionnant.
Elle est à la tête du programme « LeBootCamp » et de la marque de vêtements de sport écoresponsable Lili Warrior. Elle a écrit plus de 53 livres, dont plusieurs ont été des best-sellers internationaux. Elle a accompagné les plus grandes stars d’Hollywood en tant que coach personnelle. Elle multiplie les reconnaissances et récompenses. La dernière, qui la désigne comme « Wonder Woman of Wellness 2022 » lui a été remise le 18 septembre dernier par l’organisation mondiale World Wellness Week-end. Elle aurait pu s’arrêter là, mais ça n’aurait pas été elle. Valérie Orsoni, alias « Super Valou » pour sa communauté, aime relever des défis. Si l’on ajoute à cela qu’elle refuse d’être mise dans une case, on devine que son champ d’action est sans limites. Depuis 2017, la cheffe d’entreprise / coach / Fit Activist® a décidé qu’elle combattrait son vertige et deviendrait alpiniste / aventurière de l’extrême. Elle nous parle de son parcours et du dernier exploit qu’elle a réalisé (avant le prochain) : être la première amatrice à gravir 20 sommets de plus de 4000 m en moins de 12 jours.
Comment est née votre aventure professionnelle de coach minceur et fitness ?
Valérie Orsoni : J’ai créé mes programmes minceur en tant qu’ancienne ronde. C’est en constatant avec horreur les mensonges éhontés et dangereux que l’on trouvait (et que l’on d’ailleurs trouve toujours) sur le web que j’ai souhaité me lancer. J’étais convaincue que ce que j’avais appris et expérimenté pour moi, en nutrition, en sport et plus encore, pouvait être intéressant pour les autres. J’ai toujours été dans le partage et dans l’envie d’aider. C’était un sujet et une initiative qui me correspondaient à 100 %.
J’ai créé le premier programme de coaching minceur et bien-être en ligne en 2001. Eh oui, bien avant les grands du milieu de la minceur ! Il a changé de nom depuis son premier lancement, et est devenu, après que mes partenaires m’ont dépossédée de ma société, « LeBootCamp.com ». Pourtant, loin de me mettre à terre, ce vol m’a rendue plus forte et m’a poussée à me considérer comme une réelle cheffe d’entreprise, ce que je redoutais de faire auparavant.
Comment l’envie de gravir des montagnes est-elle née ?
Au fur et à mesure des années et suite à un diagnostic erroné de sclérose en plaques, j’ai décidé de faire ce dont j’avais toujours rêvé : me dépasser et enfin gravir des montagnes au sens physique du terme, et non plus au sens psychologique ou développement personnel.
J’ai entamé ma quête des sommets en 2017, puis j’ai passé un premier cap avec une expédition en Antarctique pour skier jusqu’au Pôle Sud et en escalader la plus haute montagne. Cet été 2022, j’ai établi un record : je suis devenue la première amatrice à gravir plus de 20 sommets de 4000 m d’altitude en 9 jours (et trois jours de trajet).
Ces défis que je me lance et que je relève sont ma manière de prendre les pleins pouvoirs sur une vie qui ne m’a pas toujours fait de cadeaux. Je ne suis pas née athlète ! Je souffre de douleurs aux articulations depuis que je suis enfant, je suis sourde à 50 %, et j’ai eu de nombreux problèmes de santé. Pourtant, à l’image de ce moment où je me suis cassé un os du pied gauche dès le deuxième sommet des 20 que je voulais gravir, tout ceci ne m’a jamais arrêtée.
Pour moi, l’esprit est plus fort que la matière. Je l’applique au quotidien. Je me pousse et me dépasse pour plusieurs raisons personnelles, mais aussi pour motiver et inspirer ma communauté. J’aime pouvoir me dire « Bon sang, je l’ai fait… Personne n’y croyait… Et pourtant… »
Nous sommes plus forts que nous le pensons… J’en suis convaincue ! Il est temps de nous débarrasser de tous ces freins qui nous maintiennent dans un confort certain, certes, mais qui nous empêchent de nous réaliser pleinement
Pouvez-vous revenir sur ce défi des 20 sommets de 4000 m en moins de 12 jours : pourquoi cette aventure ?
Pour être honnête, j’avais un autre projet en tête lorsque j’ai atterri à Genève cet été 2022. Je voulais gravir trois sommets mythiques : le Cervin, l’Eiger et la voie Innomimata du Mont Blanc, du côté italien. Seulement, avec le réchauffement climatique et son impact sur les conditions météorologiques, le Cervin a été le théâtre de deux accidents mortels le jour de mon départ, l’Eiger était en proie à de mauvaises conditions très localisées et l’accès par l’Italie voyait ses refuges officiellement fermés. J’étais sur place, mais je ne pouvais tenter aucun de ces trois sommets ! Cela aurait pu m’arrêter, mais il en était hors de question. Je m’étais entraînée très dur pour ce défi de folie. J’étais là, avec ma motivation, mon énergie à décrocher la lune, mon équipement et… pas de sommets à gravir. Comment ça, pas de sommets à gravir ? J’ai réalisé que j’en étais entourée.
Je décide donc d’en gravir cinq… Et puis, pourquoi seulement cinq ? Je passe mon objectif à dix. On me dit : « Fais attention à toi, ça fait beaucoup… » Je réponds : « D’accord, alors j’en fais 15 ». Et puis une membre de ma communauté, pour se moquer gentiment, écrit sur un réseau social : « Et pourquoi pas 17 ? » Je dis « d’accord », mais au fond de moi, je trouve que 17, ça sonne mal, alors je décide en secret d’en gravir 20.
Comment vous êtes-vous préparée pour être capable d’un tel exploit ?
J’ai travaillé avec Mike McCastle. Il est l’entraîneur d’athlètes extraordinaires qui, comme Colin O’Brady, ont traversé l’Antarctique, ou mon amie Nelly Attar qui fut la première femme arabe à conquérir Ie K2 cette année. J’étais très flattée qu’il accepte de m’entraîner, et j’ai bien souffert ! C’était un entraînement au quotidien. Pas d’excuses. D’ailleurs, il n’est pas du genre à baby-sitter ou à motiver. Il part du principe que la motivation est là et que sa valeur ajoutée est sa technique, sa connaissance du corps humain. J’ai suivi un programme intense, avec, en point culminant, un séjour avec lui à Portland pour deux jours d’entraînements non-stop, équipée d’une machine qui réduisait mon oxygène à 11 % (l’équivalent de ce que vous respirez à 5700 m d’altitude).
J’en ai parfois pleuré ! Mais toutes les larmes versées en salle de sport étaient des larmes que je ne verserais pas en altitude. Cardio, randonnées avec sac lourdement lesté, enchainement d’exercices de renforcement très originaux, séances de torture avec planches (gainage) dans la glace. J’avais les mains et les pieds plongés dans des sacs pleins de glaçons, ce qui rendait l’exercice bien plus intense et douloureux. Au final, j’étais bien préparée et j’ai réussi mon défi !
À travers cet exploit, que souhaitez-vous partager ?
En me dépassant comme je le fais, je veux motiver les autres, je veux montrer que nous avons tous la force en nous. Quelle que soit notre situation, quelles que soient nos capacités physiques ou nos aspirations. Trop souvent, nous écrasons notre force pour entrer dans le moule que notre entourage souhaite nous voir intégrer, pour rassurer, pour rester à notre place. Se dépasser est à la portée de tous. Il suffit de laisser nos rêves prendre vie, de sortir du carcan, de nous autoriser à penser que nous pouvons atteindre des sommets qui nous paraissent hors de portée. Il ne tient qu’à nous de faire de nos défis des réalités et de nos réalités rêvées, des défis relevés.
Un autre point est très important, et sans doute le plus important : il ne faut jamais se comparer aux autres. Il y aura toujours plus rapide, plus lent, plus musclé et plus entraîné… Non ! C’est moi contre moi et non pas moi contre les autres. Forza !
Incarner ce que l’on veut être. Modeler sa vie comme on veut qu’elle soit, sans la subir, mais en devenant actrice de sa propre existence. C’est l’ambition de Valérie Orsoni au quotidien. En même temps qu’elle accompagne ses coachées, anonymes ou célèbres, à atteindre leurs objectifs de forme et à gravir leurs montagnes personnelles, elle inspire et ouvre le champ des possibles. Quand Valérie Orsoni montre que rien ne l’arrête, quand elle déploie sa force, ce n’est pas que pour elle : c’est pour montrer que l’exploit personnel est à portée de tous et de toutes, si tant est que l’on décide que c’est à notre portée.
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