Doctrine est un moteur de recherche spécialisé. Pour résumer, il pourrait être qualifié de Google du droit. L’un des cofondateurs, Nicolas Bustamante, n’avait que 21 ans lors du lancement de l’entreprise en juin 2016. Aujourd’hui âgé de 23 ans, il apparaît dans le classement européen des Under 30 de Forbes.
C’est un moteur de recherche spécialisé. Comme son nom l’indique, Doctrine s’intéresse au droit. La start-up collecte puis analyse toutes les décisions de justice pour permettre aux utilisateurs de trouver une décision en particulier, similaire ou contraire à leur cas. Doctrine, c’est du big data. La start-up de la LegalTech a déjà collecté plus de 8 millions de décisions de justice. « Grâce à notre technologie, nous avons dix fois plus de données que les autres acteurs du secteur », souligne Nicolas Bustamante, le CEO.
A 23 ans, le jeune homme semble encore surpris de faire partie de la liste des Under 30 Europe 2018. Pourtant, il n’avait que 21 ans quand il a monté son entreprise. Après un parcours brillant, classe préparatoire, l’Ecole Normale Supérieure (ENS) en droit et économie, il part suivre à Berkeley, aux Etats-Unis, un programme entrepreneurial. Avec Antoine Dusséaux, qui deviendra son associé. « Nous voulions voir comment les américains montent rapidement des entreprises, avec l’envie d’en lancer une aux Etats-Unis », raconte le jeune homme.
Big data et deep learning
Finalement, ce sera en France. En juin 2016, de retour à Paris depuis quelques mois, il lance Doctrine avec deux associés – plus âgés (24 et 28 ans) – Raphaël Champeimont, CTO, titulaire d’un Ph. D de l’UPMC, et Antoine Dusséaux, CDO, diplômé de Polytechnique.
Pour collecter les décisions de justice, ils établissent des partenariats avec les magistrats qui intègrent les leurs, comptent sur le crowdsourcing avec notamment des avocats, et enfin, sur des robots qui parcourent le web à la recherche des données juridiques. Un travail en continu qui se poursuit avec une mise à jour permanente.
« Une fois qu’il y a le big data, il faut faire le tri », explique le pédagogue Nicolas Bustamante. Les 8 millions de décisions juridiques ne pouvant pas raisonnablement être relues une à une, c’est une équipe de 15 data scientists qui prend le relai. « Ils font du deep learning. Les algorithmes analysent chaque décision plus rapidement et précisément qu’un humain. »
Chercher une décision est gratuit pour l’utilisateur lambda, en revanche, les professionnels du droit, notamment les cabinets d’avocat, et les départements juridiques des grandes entreprises contractent un abonnement mensuel.
« Tout faire dix fois mieux »
La jeune pousse a déjà levé 2 millions d’euros, en septembre 2016, quelques mois seulement après son lancement. « La croissance est saine et rapide », ajoute Nicolas Bustamante qui dirige avec ses associés une équipe de 32 personnes, en grande partie des des data scientists. « Nous voulons prendre des docteurs en informatique et les former au droit, et inversement, former au code des juristes. » Un beau challenge pour ce CEO qui constate que monter une entreprise et conduire une équipe au début de la vingtaine lui impose de « tout faire dix fois mieux. Cela permet d’acquérir en légitimité. »
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