Un ballet d’inconnus qui se donnent rendez-vous dans une grande métropole. La géolocalisation en toile de fond pour créer des liens communautaires. Toute coïncidence avec une application existante serait fortuite… L’idée n’est pas d’organiser des rendez-vous amoureux, mais plutôt « de rompre l’isolement de nombreux expatriés, cadres ou étudiants, qui se retrouvent marginalisés à l’heure du déjeuner », confie le trio fondateur de l’application uKonect. Une plate-forme de rencontres pour gens d’affaires désireux de s’affranchir de cette solitude. Eprouvé à Genève, le concept s’est exporté en Allemagne et débarque en France. Jordan Mathias, Arnaud Barray et Clément Jaquier expliquent comment leur solution est devenue une machine à réseauter et à décrocher des opportunités professionnelles entre pairs.
Un financier d’une banque privée, un community manager à la Fédération Internationale de Basket (FIBA) et un designer graphiste nomade, trois trajectoires de prime abord assez éloignées, mais qui ont convergé un jour de 2013. « Chacun de nous avait en lui la fibre entrepreneuriale », introduit Jordan Mathias co-fondateur d’uKonect, l’application de rencontres affinitaires pour businessmen et women. « Et puis, nous étions trois français expatriés à Genève… Notre casting n’était pas si improbable !», souligne l’ancien community manager. Genève, l’internationale, concentre en son sein pléthore d’entreprises ou d’institutions, pourtant, « le créneau du déjeuner est redouté par beaucoup de cadres. Souvent, ils se retrouvent seuls durant ce temps méridien alors que ce moment pourrait être propice au développement des relations humaines », poursuit Arnaud Barray, issu du secteur bancaire, et qui est à l’origine de ce projet hybride à la croisée de Tinder et de Linkedin.
« Au démarrage, notre application se destinait à briser l’isolement professionnel à l’heure du repas, notamment chez les traders, banquiers, assureurs, horlogers, etc, en permettant à ces-derniers de géolocaliser d’autres utilisateurs d’uKonect. La finalité était de nouer des connaissances autour du déjeuner ».
Le projet est porteur. Au fil du temps, le nombre d’inscrits passe de quelques centaines à plusieurs milliers, conduisant la plate-forme à enrichir son offre par l’intégration de nouvelles fonctionnalités : « En un clic, vous pouvez vous enregistrer avec votre identifiant Linkedin et donc importer les données de votre profil, sans passer par l’exercice chronophage – et quelque part dissuasif – de la création de compte », explique Clément Jaquier qui complète le trio. uKonect, ne se voit pas comme un « énième Linkedin », l’outil a pour vocation de connecter des personnes dans une zone géographique donnée, en vue de réseauter de visu « entre son entrée et son dessert ».
Business is business
La socialisation opère, dépassant même son objectif premier de développer le lien communautaire entre pairs. Ainsi, l’application est devenue source d’opportunités professionnelles pour les hommes et femmes d’affaires désireux de développer leur activité en ciblant précisément les profils : un commercial qui veut négocier avec un prospect, un banquier lorgnant sur un poste ou encore un manager dans une multinationale à la recherche d’un nouveau collaborateur ; la pause déjeuner a naturellement glissé sur le terrain transactionnel où se débat des contrats, se discute des recrutements. Mais avec « ce supplément d’âme propre à uKonect, car la mise en relation repose sur l’envie et la réciprocité d’intérêt des parties », fait valoir Jordan Matthias.
La start-up a étendu sa toile en Allemagne et se déploiera cette année en France, en Grande-Bretagne, « via le levier du B2B, nous parvenons à nous autofinancer », se satisfait Jordan Mathias. L’Hexagone est une cible prioritaire pour le trio qui confie avoir été approché par des entreprises : « Nous avançons dans les discussions. Bien sûr, la conquête du marché français devra aussi s’appuyer sur le soutien d’investisseurs afin d’accélérer notre processus de croissance et de création de valeur ». Les trois comparses, dont uKonect est la première aventure entrepreneuriale, sont allés chercher les conseils d’Alex Osterwalder, auteur à succès de la méthode ‘Business Model Generation’ – un livre de référence pour nombre de startuppers qui se présente comme une matrice au service d’un business model en construction et du développement d’un projet d’entreprise. De Mastercard à SAP en passant par Roche, le « gourou » suisse dispense sa science du management auprès d’une audience grandissante.
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