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Thierry Lepercq, Un Temps D’Avance

© SolaireDirect

Dans le grand bain

Une expérience qui va pousser Thierry Lepercq à voler de ses propres ailes et monter sa structure, un établissement financier baptisé Netscapital, où il s’associe à un partenaire issu de la direction du Trésor « ce qui me facilitait les relations avec les autorités de régulations », précise-t-il. Netscapital se veut être « la banque d’affaires de la technologie ». Très vite le succès est au rendez-vous. « Nous avons levé, en un peu moins de trois ans, 400 millions d’euros pour une quarantaine de sociétés toujours avec l’idée, chevillée au corps, d’accompagner des entrepreneurs très ambitieux dans le domaine de l’internet ». Mais le tarissement de la bulle internet va briser les espoirs de Thierry Lepercq et la société cesse ses activités début 2003.

Celui-ci ne baisse pourtant pas les armes et fonde une société de conseil en innovation, « Novatio Partners » qui accompagne des grands groupes dans leur stratégie d’innovation. Parmi ces « poids lourds », figurent Gaz de France. « De fil en aiguille, j’ai senti que quelque chose se passait dans le domaine de l’énergie », souligne le néo-entrepreneur. Fort de ce postulat, Thierry Lepercq fonde un think thank baptisé « Réseau innovation énergie ». « L’entreprenariat c’est de l’action mais il est également fondamental de se situer dans une perspective de réflexion », ajoute-t-il.

« Comme une évidence »

Pour celui qui vient du monde des technologies de l’information, le contraste est saisissant. Là où dans son « corps d’origine » l’innovation est en perpétuel mouvement, celle-ci est bien plus lente dans le secteur énergétique. Qu’importe, Thierry Lepercq identifie une vingtaine de domaine d’innovation, dès 2004, avant de focaliser toute son attention sur trois secteurs à fort potentiel, à savoir la micro-cogénération, l’hydrogène et les combustibles « sujet éternellement prometteur » sourit aujourd’hui celui qui n’est pas encore à la tête de Solairedirect  et, enfin, le photovoltaïque qui va s’avérer être une évidence. « Nous sommes en 2005 et les thématiques autour de la transition énergétique commencent à émerger ». Mais Thierry Lepercq voit déjà plus loin. « Je me suis dis qu’il fallait créer une société qui ne fasse pas seulement de l’installation mais qui soit un énergéticien à part entière ».

Après avoir songé un temps à s’associer avec Charles Beigbeder, alors à la tête de Poweo, Thierry Lepercq se lance dans l’aventure Solairedirect aux côtés du directeur du développement de l’ancien candidat à la mairie de Paris, Amaury Korniloff. Cinq autres personnes se joignent au projet, parmi lesquels l’ancien directeur de l’ingénierie photovoltaïque chez PhotoWatt ou l’ancien patron industriel de Tenesol, Thierry Lepercq lance Solairedirect en octobre 2006.

L’IPO avortée, « Blessing in a disguise »

Là aussi, le départ est très prometteur. La start-up lève 6 millions d’euros dès mars 2007 et devient rentable dès 2009, date à laquelle elle se déploie à l’international, en Afrique du Sud ou en Inde. En 2014, les investisseurs, « qui avaient entre-temps remis au pot à hauteur de 20 millions d’euros » souligne Thierry Lepercq, les encouragent à trouver des solutions de financement alternatives pour dégager de la liquidité. C’est alors que Thierry Lepercq a l’idée de renouer avec « ses premières amours » : l’introduction en bourse.

Mais le projet échoue dans la dernière ligne droite. « Sans doute le timing et peut-être l’ambition jugée parfois excessive, par les investisseurs, de devenir le leader mondial du solaire compétitif », juge, avec le recul, Thierry Lepercq et d’asséner, cinglant, « notre ambition n’a pas paru excessive aux yeux d’Isabelle Kocher ».  Pourtant, à l’inverse de nombreuses acquisitions, Solairedirect peut se targuer, chose suffisamment rare pour être soulignée, de pouvoir imprimer sa marque sur un grand groupe. « Notre intégration dans le giron d’Engie intervient au moment où celui-ci vire sa cuti en se séparant d’un grand nombre de ses actifs carbonés », souligne, pas peu fier, Thierry Lepercq. La PME qui convertit la multinationale, en somme. Et si c’était cela le véritable coup de maître de l’entrepreneur ?

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