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The Food Life : L’Alliance Philanthropique De Marc Simoncini Et Arash Derambarsh

@Dominique Busso

Marc Simoncini et Arash Derambarsh, deux âmes pressées d’entreprendre et d’agir, ont mis sur les rails – 10 minutes après avoir fait connaissance cet été – le concept de l’application « The Food life », accessible depuis cette semaine sur Apple Store et sur le Play Store de Google.

Marc Simoncini, fondateur du site de rencontres Meetic, décide de réfléchir aux côtés de l’infatigable élu de Courbevoie (Hauts-de-Seine), Arash Derambarsh, à la manière d’amplifier la résonance autour de la loi anti gaspillage alimentaire du 3 février 2016, votée à l’instigation de l’édile. Leur ambition ? Mettre sur pied une application qui maximisera la lutte des supermarchés contre les denrées invendues afin d’assurer « un service après-vente 2.0 de la loi », énonce le politicien engagé. L’objectif étant de cartographier, précisément et en temps réel, le stock de produits frais disponible pour faciliter une collecte des associations caritatives.

Une mise en relation directe entre grandes surfaces et acteurs humanitaires qui change tout.

Depuis lundi, grâce à cette application mobile gratuite et symboliquement dévoilée à l’occasion de la journée mondiale de l’alimentation, The Food Life permet de recenser et de cartographier plus de 7000 supermarchés dans l’Hexagone, dont la superficie est comprise entre 400 et 2500 mètres carrés. Sur cette carte, chaque magasin est figuré par un onglet où apparaissent l’enseigne, l’adresse et un numéro de téléphone. Chacun des gérants peut y préciser le volume de produits frais à distribuer ainsi que l’heure à laquelle ils seront disponibles pour les œuvres de charité. Prochainement, cet outil digital a vocation à s’étendre aux hypermarchés dont la surface est supérieure à 2500 mètres carrés et à répertorier les supérettes de moins de 400 m2, annonce Arash Derambarsh.

Financée sur les deniers personnels de l’entrepreneur

L’homme, qui a fait de la lutte contre le gaspillage alimentaire un thème central de son engagement politique, a permis d’instituer cette loi et de pénaliser les grandes surfaces qui refuseraient de mettre leurs invendus à disposition d’une association agréée. Depuis le 3 février 2016, son non-respect expose à une amende de troisième classe (autour de 70 à 400 euros) et « un distributeur du secteur alimentaire qui rend délibérément impropres à la consommation les invendus alimentaires encore consommables, sans préjudice des dispositions réglementaires relatives à la sécurité sanitaire, est puni d’une amende de 3 750 € »; « cette loi va permettre à 10 millions de Français de pouvoir manger à leur faim », estimait à cette époque son promoteur.

En aparté, Marc Simoncini nous confie humblement que ce n’est pas la première fois qu’il mène de telles actions philanthropiques, mais qu’il préfère rester discret sur le sujet. Aujourd’hui, l’homme d’affaires surprend par sa démarche inhabituelle, car cette fois, il entend bien faire du « bruit » pour mobiliser les professionnels du secteur : « pour les intéresser, il faut aussi que ce soit médiatique », constate l’entrepreneur. Et de conclure : « cela demande du temps car ils ne viennent pas forcément d’eux-mêmes ».

Pour propulser l’application, rien n’a été laissé au hasard. The Food Life a été lancée ce lundi à Lille en présence de responsables du groupe Auchan, basé dans le Nord, et de Xavier Bertrand, président LR de la région Hauts-de-France, un bastion historique de la grande distribution. L’ancien ministre du Travail s’est très volontiers associé à l’initiative pour permettre à un plus grand nombre de personnes d’être touché par l’efficacité de ce dispositif, notamment dans la région qu’il dirige et qui comptabilise, à elle seule, pas moins de 6 millions de repas servis sur 20 millions au niveau national.

Exporter la loi au niveau européen

Après la consécration parlementaire, et conforté par l’arrivée de cette nouvelle application mobile, Arash Derambarsh veut à présent faire vivre la loi au-delà de nos frontières. L’élu des Hauts-de-Seine mène désormais campagne pour que la législation anti gaspillage alimentaire soit généralisée et devienne une directive européenne. Il a déjà recueilli 910 000 signatures en ce sens et espère atteindre symboliquement le million d’ici décembre.

Par Dominique Busso et Sabah Kemel Kaddouri

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