Trouver son prochain emploi en un clic ou à l’inverse recruter le candidat idéal rapidement ? Un challenge aujourd’hui relevé par Jonathan Azoulay et talent.io qui s’est spécialisée dans le recrutement Tech.
En Deux Mots. Recrutement Sélectif.
Talent.io est une plateforme de recrutement sélective pour les profils Tech. Jonathan Azoulay, son fondateur, annonce sa mission très clairement et simplement : « Permettre à n’importe quel projet d’innovation de recruter une équipe tech compétente sans effort et sans délai. ». Cette mission devient d’une importance cruciale sur le marché européen où la demande grandit plus vite que la formation de futures recrues.
Actuellement, 6 millions de profils Tech sont déjà formés en Europe pour 7 millions de postes à pourvoir. Ce décalage crée alors une tension sur le marché et s’amplifie d’année en année malgré la multiplication des formations en informatique, data-science, web, design… Cette tension palpable se fait alors également ressentir dans la relation employeur-candidat et sur laquelle talent.io travaille.
Idée. Digitaliser Le Recrutement.
Jonathan est un expert du métier du recrutement ayant notamment été à la tête du cabinet de recrutement Urban Linker. Alors que les offres se développent de plus en plus sous forme de plateforme, il remarque que le recrutement échappe à cette vague et reste très traditionnel voire artisanal dans son fonctionnement. En 2014, une question taraude alors le futur fondateur de talent.io « Comment la technologie peut-elle apporter une valeur ajoutée dans la connexion entre l’offre et la demande ? »
La “plateformisation” du recrutement est déjà présente au Brésil ou aux Etat-Unis mais aucune offre n’émerge sur le marché européen. Une opportunité est alors à saisir. Conscient de ce constat, Jonathan s’interroge sur la création d’une telle plateforme. En fera-t-il une filiale d’Urban Linker ou faut-il repartir de zéro ? Jonathan se lance dans la seconde hypothèse et créé une entité totalement indépendante qui deviendra un concurrent de son cabinet de recrutement “classique”. Quelle audace !
Equipe. Fondateurs Par Skype.
La rencontre de Jonathan avec ses deux futurs associés est un véritable coup de chance. “Nous avons été mis en relation par une connaissance commune”, explique Jonathan. Les futurs fondateurs se rencontrent et échangent sur Skype. Souhaitant développer le même type de plateforme de recrutement, le “crush professionnel” se fait immédiatement et tous les trois se lancent dans le développement de talent.io à distance alors que Nicolas et Amit sont en poste aux Etats-Unis chez TripAdvisor. Des profils complémentaires, qui mettent sur pied en trois semaines la première version de la plateforme.
Quatre ans plus tard, l’équipe de talent.io a bien évoluée et compte 150 collaborateurs répartis dans 4 pays. Au delà de la partie technique très importante pour la plateforme, l’équipe se compose de Talent Advocates, en charge de la relation avec les candidats et de Client Executives en charge du développement des relations avec les entreprises.
La plateforme développée, les trois associés décident de la tester sur le marché et se donnent 100 jours pour atteindre leurs objectifs. Après un dimanche tout entier à rechercher, contacter et convaincre des candidats la veille du lancement de s’inscrire sur la plateforme, la première version entre en ligne et rencontre un franc succès. En une semaine seulement, les trois associés atteignent les objectifs fixés et se lancent alors à 100% dans le projet en quittant leurs postes respectifs.
Rapidement, talent.io réalise sa première levée de fonds et passe de 3 à 30 collaborateurs. Un changement d’échelle qui permet à la jeune pousse de poser ses valeurs autour d’une culture “bottom-up”. Jonathan résume cette culture ainsi : “n’importe quel collaborateur peut prendre des décisions, à savoir : repérer les brèches, proposer une solution, mettre en place le process et s’engager.”. Un mix qui fait ses preuves et actionnable au quotidien pour les collaborateurs de talent.io.
La phase suivante du développement de talent.io est bien sûr l’internationalisation. Le manque de profils Tech ne touche pas seulement la France mais l’Europe entière. Plusieurs options sont sur la table pour s’implanter : le rachat d’un concurrent, la transformation d’un cabinet de recrutement déjà implanté ou la recherche et l’emploi d’un country manager. Mi-2016, talent.io rachète un cabinet de recrutement à Berlin, forme les équipes et le transforme rapidement en filiale. Quelques mois plus tard, talent.io s’implante au Royaume-Uni, cette fois-ci avec un country manager. Plus récemment, la plateforme a ouvert au Pays-Bas puis s’étendra en Belgique le 25 novembre 2019.
Ainsi, talent.io s’impose petit à petit sur le marché européen en renouvelant l’expérience des candidats qui définissaient jusque-là leur parcours de recrutement comme “catastrophique”. Entre la sensation de harcèlement dû au manque de profils et les propositions trop commerciales des cabinets de recrutement, talent.io a su séduire ces profils particuliers. La stratégie d’acquisition des candidats a été porteuse pour talent.io qui comptabilise aujourd’hui plus de 4 000 recrutements. Le moment est désormais venu pour l’équipe de se concentrer sur l’institutionnalisation de la marque à travers notamment de la communication dans le métro et en vidéo.
La première levée de fonds de talent.io se fait rapidement après le lancement de la plateforme. Jonathan nous confesse que “le premier tour a été plus simple que prévu car le marché était déjà prouvé et nous avions de beaux backgrounds”. Deux millions d’euros sont donc levés auprès d’Alven, Ventech, Elaia et de 12 Business Angels. Pour le second tour de table, les associés gardent les mêmes investisseurs afin de rester concentrés sur le développement de la plateforme. La plateforme lève alors 8 millions d’euros.
Aujourd’hui encore, le modèle de talent.io se transforme. Jonathan précise “l’audience a évolué, nos candidats aussi. Le marché tourne actuellement vers le SaaS, ce que nous allons également suivre en proposant un abonnement illimité et non un tarif au recrutement.”. Une évolution de modèle économique à suivre !
Chronique co-écrite par Florian Bercault, Adèle Pasquier d’Estimeo et Jean Rognetta de Forbes.
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