Naissance de OnOff Telecom
La mise en chantier, de ce qui n’est pas encore OnOff Telecom, est partie d’un simple constat. Comment se fait-il que nous disposions de téléphones si performants mais que nos numéros demeurent prisonniers d’une carte SIM qui n’a pas évolué depuis 30 ans ? C’est alors que Taïg Khris va trouver la parade. « Quand je n’ai plus de batterie, impossible de consulter mes sms sur le téléphone de quelqu’un d’autre puisque le numéro est coincé dans ma carte SIM. Il faut mettre les numéros dans le cloud. Si c’est techniquement possible, il s’agit de la révolution que personne ne pourra arrêter ». OnOff Telecom est né. Autre innovation majeure qu’offre les numéros dans le cloud, le fait de posséder plusieurs numéros de téléphone dans le même appareil, y compris des numéros étrangers…sans pour autant payer davantage qu’une communication locale. « Lorsque j’envoie un mail sur une adresse française en « .fr » donc, ou sur une adresse allemande « .de », c’est strictement la même chose. En revanche, si j’appelle en Allemagne, le tarif de la communication est sensiblement supérieur ». Et de poursuivre, implacable. « On a été sur la lune mais on est incapables de mettre un numéro dans le cloud »
Première levée de fonds, grandes ambitions
Mais toute idée, aussi novatrice soit-elle, ne peut raisonnablement voir le jour sans un apport considérable de trésorerie. N’ayant aucun contact particulier dans le milieu des business angels et des fonds, Taïg Khris va embarquer son entourage proche dans l’aventure…le premier à y croire étant son chirurgien. En effet, le jeune entrepreneur écarte d’emblée l’idée d’aller voir des fonds d’investissements « qui fonctionnent moins à l’instinct, par définition ». Mais la magie opère. « Mon cameraman a mis 800 euros, un autre ami rider a investi 2 400 euros, mon avocat, 50 000 euros ». Puis des personnalités vont prendre le relais comme les rugbymen Fabien Pelous ou encore Sébastien Chabal. Ce premier tour de table va permettre de lever un million d’euros.
Mais Taïg Khris rêve déjà plus grand. « Cela peut sembler beaucoup un million d’euros, mais dans les télécoms c’est peu, surtout que dans ma tête je féraillais déjà avec Skype et Facebook ». Pour conceptualiser son projet, Taïg Khris s’exporte en Estonie, où est déjà installé le mastodonte Skype, …tout en gardant la société en France… « A Tallin j’ai pu bénéficier de davantage de technologie, avec mes moyens, que celle dont j’aurai pu bénéficier en France ou aux USA mais je ne voulais surtout pas que la société quitte la France fiscalement. J’ai gardé tous les actifs en France. Le jeune entrepreneur débauche certains ingénieurs de Skype et une fois le million d’euros dépensé, accélère. « J’ai pu aller très vite. J’ai ainsi, par la suite levé deux millions supplémentaires, et encore deux millions. Nous en sommes aujourd’hui à plus de 6 millions d’euros ». Prochaine étape ? le choix d’une grande banque -les discussions sont en cours- qui va accompagner le développement d’OnOff Telecom et « aider à clôturer une grosse levée de fonds qui, je l’espère, sera une somme à deux chiffres », souligne le dirigeant.
« Software Company des utilisateurs »
Mais les ambitions d’OnOff Telecom, qui bénéficie du statut d’opérateur et de licences MVNO dans de nombreux pays, ne s’arrêtent pas à permettre à ses utilisateurs de posséder plusieurs numéros de téléphone. « Nous agrégeons chacune des technologies des applications (OTT / Over The Top). Skype ne permet pas d’envoyer de sms, ni d’être rappelé par l’extérieur. Avec WhatsApp, on peut passer seulement des appels audio, et non vidéo. Viber, de son côté, permet de passer des coups de téléphone uniquement via internet ». En outre, l’application OnOff Telecom bénéficie d’un système d’exploitation à la pointe et de fonctionnalités absentes d’Android ou de iOS. « Je peux envoyer des sms en différé, choisir le mode avion uniquement sur les appels ou les SMS ». Une flexibilité à nulle autre pareille.
Quid de la réaction des opérateurs « traditionnels » face à ce nouveau venu ? « Pour les grands groupes, tant que rien ne change tout va bien », souligne-t-il. Mais Taïg Khris n’a aucune intention de les combattre frontalement. « Les grands opérateurs savent qu’ils ne pourront pas fabriquer des applications mondiales du niveau de Facebook, Skype, ou Viber. Il est donc très avantageux pour eux de collaborer avec une Software Company comme OnOff qui respecte enfin la régulation télécom et dont tous les appels transitent via le réseau opérateur ». Comme en atteste l’accord scellé avec un opérateur international, doté d’un portefeuille de 115 millions de clients et qui fera prochainement la promotion d’OnOff sur son site internet ou via des campagnes de publicités. « Je souhaite que OnOff devienne l’application téléphone des opérateurs. Comme Spotify pour la musique ou encore Netflix pour les films ». Et en France ? « Des négociations sont également en cours avec certains des « quatre grands » (SFR, Orange, Free, Bouygues Télécom), conclut-il, sybillin. Pour ce grand saut dans l’univers des télécoms, l’atterrissage de Taïg Khris est d’ores et déjà réussi.
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