Sortie de terre en juin 2017, la start-up Staycation, orchestrée par Mathieu Dugast, Kevin Hutchings et Mathieu Ecollan, propose d’offrir (enfin) ses lettres de noblesse à une journée trop longtemps méprisée et mal considérée. Pour ce faire, la jeune pousse propose aux Parisiens de passer la journée (et la nuit) dans un hôtel de luxe de la Ville Lumière qui propose une expérience unique en son genre. Bar à cocktails, privatisation de piscine, bain japonais, sauna… Staycation propose une large palette d’activités pour réhabiliter le jour du Seigneur.
La déprime du dimanche. Que celui qui n’a jamais été envahi par ce sentiment plus aigre que doux nous jette la première pierre. Angoisse de reprendre le chemin du travail ou anxiété à « réattaquer » une semaine de cours pour les plus jeunes, cette sensation amère est (très) largement partagée. Si le brunch entre amis où la prise d’assaut de Netflix pour un marathon de séries sous la couette peuvent, à leur manière, redonner un semblant d’intérêt au « septième jour », force est de constater que ces deux activités demeurent néanmoins insuffisantes, sur la durée, pour nous sortir des méandres dominicaux. Forte de ce postulat, la jeune pousse Staycation propose ainsi une expérience unique en son genre, et pour l’instant, uniquement dévolue aux Parisiens en déshérence : être chouchoutés au sein de l’un des fleurons de l’hôtellerie de la capitale. Dès le dimanche à partir de 14-15H jusqu’au lundi midi, Staycation façonne une offre (presque) sur mesure pour entamer la semaine dans les meilleures dispositions. Ainsi, il est désormais possible de siroter un cocktail au bar d’un établissement cinq étoiles juste avant d’aller faire quelques longueurs à la piscine pour ensuite s’affaler sur un lit king size devant un film. « La scène hôtelière parisienne est l’une des plus riches, les plus intéressantes et les plus dynamiques au monde. Mais seuls les touristes en profitent car les Parisiens ne connaissent absolument pas les grands hôtels de leur ville devant lesquels ils passent parfois tous les jours », dépeint Mathieu Dugast, l’un des trois maîtres d’œuvre de Staycation.
Conçu initialement comme une simple newsletter, Staycation a désormais muté vers une véritable plateforme de réservations pour illuminer ses dimanches. Le modus operandi est limpide. A partir du mercredi 9H du matin, il est possible de découvrir les nouvelles offres disponibles sur le site et ainsi réserver son offre pour le dimanche suivant. On vit alors une expérience unique en son genre – en tout cas en France – reposant sur le sacro-saint principe, éprouvé par tout un chacun, du séjour de « dernière minute ». « Nous avons fait le choix du dimanche car il s’agit non seulement d’une journée un peu morne, mais c’est également le jour de la semaine où les hôtels ont le taux de remplissage le plus faible. Ce qui nous permet de façonner, de concert avec les hôteliers, des offres particulièrement attractives pour les Parisiens. L’objectif est de leur faire vivre des mini-vacances au sein de leur propre ville et de créer une forme de dépaysement de proximité », souligne le cofondateur. Une parenthèse du quotidien bienvenue pour tous ceux désireux de marquer une vraie rupture après une semaine harassante. Objectif : proposer des expériences « le plus clés en main possible » selon les propos même de Mathieu Dugast.
Bain japonais et piscine Molitor
Et les offres ne manquent pas. Citons pêle-mêle le « Square Louvois », établissement 4 étoiles avec piscine niché au cœur de ce havre de paix que constitue le IIe arrondissement de Paris, au cœur même de la rue Sainte-Anne ; l’hôtel de Nell, écrin du IXe arrondissement (et une montée en gamme à 5 étoiles) où vous pourrez allègrement profiter des joies et des bienfaits d’une véritable baignoire japonaise en marbre massif et son bain traditionnel selon la tradition ancestrale nipponne ; ou encore l’hôtel art-déco Molitor et sa piscine que l’on ne présente plus et au sein de laquelle vous pourrez batifoler à votre guise avant de profiter de cocktails au bar, tous plus novateurs les uns que les autres. Un dispositif « gagnant-gagnant » aussi bien pour ces établissements de prestige – « ils nous voient à la fois comme un laboratoire d’idées et un véritable apporteur d’affaires »-, décrit Mathieu Dugast, que pour la start-up qui enrichit, de semaine en semaine, sa « carte » et sa proposition de valeur. Editant également un magazine, sobrement baptisé « Staycation Life » où la start-up propose notamment des portraits d’utilisateurs ayant souscrit à l’offre, l’entreprise se sent pousser des ailes et envisage également de les déployer hors les cieux parisiens. « Nous avons une très importante demande dans les villes de province et nous devrions ainsi ouvrir notre première ville en région dès la fin du deuxième trimestre 2018 », confirme l’entrepreneur. Afin de satisfaire cette nouvelle demande, la start-up devrait également procéder à son premier tour de table fin 2018.
Mais l’offre proposée devrait également s’étoffer dans les mois à venir. Outre l’expérience stricto sensu au sein des hôtels les plus prestigieux et emblématiques de la Ville Lumière, Staycation devrait jeter les bases d’un véritable écosystème au sein de chaque quartier pour non seulement profiter du savoir-faire de l’hôtel en question mais également s’aventurer « dans les alentours » et dénicher quelques pépites comme des restaurants de quartier et autres endroits à explorer. En outre, forte du succès de son offre, essentiellement construite pour les couples même si celle-ci attire de plus en plus de familles, la jeune pousse pourrait prochainement élargir son champ d’action à d’autres jours que le dimanche. « Nous envisageons, pourquoi pas, d’ouvrir le concept au vendredi ou au samedi », confirme Mathieu Dugast, véritablement désireux d’explorer cette « terre vierge » que constitue le marché des « locaux », juste derrière celui des voyageurs d’affaires et de loisirs. Autre volonté : l’ouverture prochaine – d’ici fin 2018 – d’une ville à l’international. « Vraisemblablement en Europe », précise sans plus de détails l’entrepreneur. Car la morosité du dimanche est loin d’être un mal français. A Staycation d’y apporter l’antidote.
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