Social Business : L’Exemple De La Start-Up Étudiante

Entreprendre ne se résume pas à la simple création d’entreprise. Être entrepreneur c’est aussi un état d’esprit que l’on peut acquérir à travers ses expériences professionnelles ou humaines. Pour mieux comprendre ce que peut représenter cette aventure humaine nous adopterons une méthode « d’étude de cas » afin de mieux cerner les enjeux du « social business ». 

La start-up étudiante

La start-up étudiante symbolise une étape-clé contribuant à forger un esprit d’entrepreneur. En effet, les étudiants d’aujourd’hui seront, peut-être les patrons de demain. De Paris à Milan en passant par Monaco, ces jeunes n’ont plus de contraintes géographiques et ont bien compris qu’adopter une démarche internationale était une des clefs du succès.

Par ailleurs, désireux d’impacter positivement leur quotidien et d’adopter une démarche socialement responsable, ils se tournent de plus en plus vers les « Social Business », à l’intersection des secteurs publics et privés.

Impact positif et entreprise viable économiquement

Un grand nombre des problèmes sociaux sont si ancrés et si répandus qu’ils ne peuvent être traités uniquement par les gouvernements et les organisations traditionnelles du secteur social. Cependant, la résolution de ces problèmes nécessite une variété d’approches des secteurs privés et publics.

C’est pour cela qu’un large éventail de nouveaux modèles économiques est en train d’émerger, se calquant sur le format des organismes à but non-lucratif soutenus entièrement par des dons (ONG), tout en générant un certain profit permettant la viabilité du modèle. En combinant des principes commerciaux avec des objectifs sociaux, ces nouveaux modèles font le lien entre les secteurs sociaux et privés. Leurs différentes approches peuvent être distinguées par l’importance relative qu’elles accordent aux objectifs sociaux par rapport aux objectifs de profit.

Un Social Business Outre-Atlantique

Penchons-nous maintenant sur un entrepreneur social français, à caractère plus international afin d’illustrer notre propos.

Henri Sagon a 21 ans et a déjà cofondé plusieurs start-ups dont certaines à l’étranger. En 2015, il rejoint son frère Victor à Milan pour poursuivre ses études à l’université Bocconi. En parallèle, ils créent AEY Distribution. La vocation de cette structure est de permettre aux étudiants, lesquels ont souvent des moyens limités, de recevoir gratuitement des fournitures scolaires. Ensemble ils impriment des dizaines de milliers de cahiers qu’ils distribuent devant les universités milanaises. Ils financent cela en négociant des encarts publicitaires dans ces mêmes cahiers avec des marques telles que Burger King ou Foodora lesquelles paient pour être représentées.

Cependant, les possibilités de développement de ce projet se révèlent très limitées puisqu’il s’agit d’un business model régional. Les deux frères décident alors d’internationaliser le projet en changeant d’échelle, en mettant le cap sur les États-Unis, afin de démultiplier l’impact social. Ils se tournent alors vers les outils digitaux et formulent l’idée suivante : distribuer des tablettes gratuites avec clavier aux étudiants les moins favorisés des universités américaines en finançant toujours cela par des espaces publicitaires au moment du déverrouillage de celles-ci. Aditum-tablet voit ainsi le jour à travers cette nouvelle façon de faire du marketing qui allie impact social et ciblage très précis grâce aux données sociales et géographiques.

Aujourd’hui, Henri et son frère s’y consacrent à temps plein et cherchent activement à levers les premiers fonds nécessaires.

Cette formidable aventure n’est heureusement pas la seule à naitre ces temps-ci, en effet, ces projets entrepreneuriaux qui cherchent à faire de demain un monde meilleur émergent encore davantage chaque jour, et cela de par les quatre coins du monde.

Pour reprendre les mots du prix Nobel de la paix Muhammad Yunus et fondateur du premier Think Tank de Social Business : « Les êtres humains sont beaucoup plus que des gens qui veulent simplement gagner de l’argent ».