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Start-Up : Et Si C’Était Déjà La Fin ?

Getty Images

Et si, alors que les villes du monde entier se dotent d’accélérateurs et d’incubateurs en espérant voir naître en leur giron le prochain Amazon ou le prochain Facebook, la Silicon Valley était déjà passée à autre chose ?  Et si, à San Francisco, le modèle même de la start-up à succès créée par des étudiants dans leur garage ou leur chambre universitaire avait déjà vécu ?

Accélérateur, incubateurs, campus de start-up. Les villes du monde entier voient pousser les espaces dédiés à la création, l’accompagnement et la croissance de jeunes entreprises innovantes. Leurs concepteurs ont tous en tête le modèle du Y Combinator américain et espèrent faire germer le prochain site susceptible de détrôner Facebook. Toutes copient le modèle américain, et l’on retrouve pléthore de Silicon quelque chose : Silicon Sentier à Paris, Silicon Allee à Berlin… Pourtant, à San Francisco même, il semblerait que « l’âge d’or des start-up soit déjà terminé ». C’est en tous cas l’avis du journaliste Jon Evans, qui a récemment présenté ses doutes sur TechCrunch.

Selon lui, le modèle de la petite entreprise qui dévore la grosse date de la décennie passée. « Nous vivons dans un nouveau monde, et il favorise les gros, pas les petits », écrit-il. Pour étayer son propos, il donne l’exemple des jeunes diplômés qui « sont plus destinés à travailler pour Mark Zuckerberg plutôt que de suivre ses pas », à savoir ceux de la création d’une entreprise avant la fin du cursus universitaire. Le moule de la start-up conçue dans un garage ou une chambre universitaire aurait-il vécu ?

Baby-Boom

Pour Jon Evans, « le boom du web (1997-2006) nous a apporté Amazon, Facebook, Google, Salesforce, Airbnb… parce que Internet était la toute nouvelle chose et qu’une poignée d’enfants dans des garages ou des dortoirs pouvaient construire un site, lever quelques millions de dollars et se déployer à l’échelle mondiale ». Même chose pour le boom des smartphones (2007-2016) et a cohorte de Uber, Snap, Twitter, WhatsApp, Instagram… Mais voilà, nous sommes bientôt en 2018, et nous attendons. Selon l’auteur, « parce que nous avons tous vécu des révolutions massives de matériel, nous supposons à tort qu’une autre est proche ». 

Pourquoi « à tort » ? Les arguments se tiennent : pour TechCrunch, « le web a été occupé et colonisé par les grandes entreprises ; tout le monde a déjà un smartphone, et les grandes entreprises dominent l’App Store ; Et surtout, les nouvelles technologies d’aujourd’hui sont compliquées, coûteuses » et donc favorisent les entreprises déjà installées, comme le prouve l’essor de l’intrapreneuriat. Alphabet (maison mère de Google), Amazon, Apple, Facebook, et Microsoft. « L’avenir leur appartient », poursuit le journaliste. Fin de l’histoire.

Même les nouvelles technologies, susceptibles de révolutionner le monde tel que nous le connaissons (intelligence artificielle, drones, objets connectés, réalité virtuelle et augmenté, monnaies virtuelles…) sont travaillées et développées par ces ex start-up devenues maîtres du monde.

Opportunités limitées

Et il n’est pas le seul à penser ainsi. En juillet dernier, Slate.fr relayait un article paru sur le site Vox, selon lequel aucune grosse start-up n’a émergé récemment pour une raison simple : « il n’y a qu’un nombre limité d’opportunités de construire des services en ligne lucratifs ». Les GAFA, ajoute Slate.fr, « rachètent à tour de bras et de plus en plus tôt des services qui, à une autre époque, auraient eu le temps d’arriver à l’âge adulte. »

C’est également ce qu’avance Jon Evans sur TechCrunch : « Que reste-t-il aux start-up ? Lutter et espérer être acquis par une grande entreprise, idéalement l’un des big five (les GAFAM, ndlr). »

Le journaliste de TechCrunch donne en exemple les derniers succès lancés par Y Combinator : AirBnb, Dropbox et Stripe. Depuis 2011 ? Rien, alors même que l’accélérateur star a « fondé plus de deux fois plus d’entreprises » ces six dernières années que durant ses six premières. De la quantité sans coup d’éclat, donc. Or, rappelle le journaliste, la non création ou l’engloutissement rapide de jeunes pousses laisse la place aux GAFAM qui ont déjà trop de pouvoir. Et certains appellent à leur régulation

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