Snips développe un assistant vocal. Une technologie 100% embarquée – aucune donnée ne passe par le cloud – qui en fait une plate-forme « private by design ». En plus du respect de la vie privée, son fondateur, Rand Hindi, souhaite voir disparaître la technologie en rendant l’interaction avec l’assistant vocal aussi simple que l’électricité.
« Hey Snips ! » La machine ainsi réveillée change à la demande les lumières. Du rouge au blanc. Du blanc au bleu. Dans la salle de réunion de la rue Saint Marc à Paris, un boîtier, d’apparence similaire aux boîtiers bidouillés dans les cours de techno, remplace l’interrupteur, un autre, la télécommande, etc. C’est le prototype d’un kit makers que l’entreprise est en train de lancer pour sa communauté, avant de le proposer à la vente. 10 000 développeurs l’utilisent déjà pour créer eux-mêmes leur assistant vocal. « Ils font beaucoup de choses pour chez eux, des jeux, des interfaces vocales, toute une batterie d’usages auxquels on aurait jamais pensé. »
Rand Hindi, fondateur de Snips, assume ce qu’il nomme une « position idéologique ». « Les gens en ont marre des GAFA. Aujourd’hui, avec l’arrivée du RGDP, tout le monde panique ! Nous avons désormais un avantage : nous proposons déjà une technologie embarquée, 100% privacy by design, et notre technologie est en open source. »
Snips, c’est une interface voix, une plate-forme vocale avec une technologie embarquée qui ne fait passer aucune donnée dans le cloud. Une plate-forme « private by design », c’est-à-dire que sa conception même est respectueuse de la vie privée. « Les données restent dans l’objet, ce qui empêche la surveillance et le hacking de masse. »
Compétiteurs de Siri
Fondé en 2013 comme un laboratoire de recherche en intelligence artificielle, Snips s’est transformé en 2015 avec sa première levée de fonds pour se structurer en start-up. « Nous travaillions avec les entreprises, mais nous avons rapidement constaté que les utilisateurs étaient obligés d’apprendre le fonctionnement. Or, nous voulons rendre l’interaction aussi simple que l’électricité », explique Rand Hindi, aujourd’hui à la tête de près de soixante employés. « En 2015, nous avons arrêté le conseil et nous nous sommes positionnés en compétiteurs de Siri. Et puis, avec l’explosion des objets connectés, nous avons créée notre propre assistant vocal en marque blanche. »
Rand Hindi est plongé dans l’intelligence artificielle depuis quinze ans. Après un doctorat en intelligence artificielle appliquée à la biologie, puis l’invention d’un coach d’intelligence artificielle appliqué à la nutrition, il s’interroge depuis 2013 pour trouver une IA dans laquelle on puisse avoir confiance. Il salue le rapport Villani pour sa prise en compte de l’éthique. « Nous avons la possibilité de nous démarquer, d’attirer les talents en France. » Mais il s’inquiète du manque de diversité dans le domaine. « Les biais créés dans les algorithmes se répercutent dans le produit », explique-t-il. Snips s’engage donc à intégrer plus de femmes dans ses rangs alors que l’entreprise est en train de doubler de taille et ouvrir un bureau à New York et en Asie.
« L’assistant fonctionne tout le temps, puisqu’il ne nécessite pas de connexion, et vu que rien ne va dans le cloud, tout va plus vite. Et puis, c’est plus écologique », ajoute Rand Hindi pour terminer de convaincre de la plus-value de son produit par rapport à ceux des GAFA.
L’été dernier, l’entreprise a levé 13 millions de dollars auprès de MAIF, Korelya Capital, Bpifrance et Eniac Ventures.
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