Agence de gestion locative exclusivement dévolue à la sous-location – en toute légalité – et qui évite ainsi aux étudiants en mobilité de subir la « double-peine », à savoir le paiement de deux loyers, Smartrenting s’occupe de tout et œuvre notamment à préserver « la tranquillité d’esprit » de l’étudiant qui peut ainsi pleinement se concentrer sur ses projets à l’étranger. Et retrouver, ensuite, son logement.
Un véritable chemin de croix voire même un parcours du combattant. C’est en ces termes que Thibault Martin, CEO de Smartrenting, se souvient de l’expérience, finalement salvatrice avec le recul, qui lui a permis de poser les jalons de son projet : la mise en place d’un service exclusivement dédié à la sous-location pour les étudiants en mobilité. « Nous étions alors en 2014 et, entre ma licence 3 et mon master 1, je devais aller accomplir quatre à cinq mois de formation à l’étranger, à Brighton en l’occurrence. J’étais locataire d’un appartement de 18m2 au Trocadéro. », narre l’entrepreneur. Après avoir obtenu l’autorisation de sa propriétaire, le jeune homme va aller démarcher les agences traditionnelles qui vont toutes lui opposer une fin de non-recevoir car, justement, il n’est pas propriétaire. « Alors j’ai fait six doubles de clés que j’ai confié à mes proches et j’ai mis mon appartement en location sur Airbnb, pensant qu’il allait être aisé de gérer son appartement à distance ». Le début des « ennuis », se rappelle Thibault Martin. « Cela a été un enfer pour ceux à qui j’avais justement confié les clés, puisqu’ils devaient gérer les remontrances et autres requêtes des voyageurs allant du ménage, à la distance appartement – aéroport ou encore la bonne tenue ou non du réseau Wifi ».
Fort de cette expérience, Thibault Martin décide donc de porter sur les fonts baptismaux son projet qui verra officiellement le jour en 2015 : une agence de gestion locative exclusivement dédiée à la sous-location. Car, en effet, de plus en plus d’étudiants – la cible première de Smartrenting – sont contraints, durant leur cursus, de parfaire leur formation hors des frontières hexagonales. Mais rare sont les étudiants, très souvent locataires, pouvant s’offrir le luxe de payer deux loyers dans l’attente de leur retour. Et la « sous-location sauvage » en s’arrangeant avec « l’ami d’un ami » a, pour pléthore d’entre eux, montré ses limites. « En 10 ans, le nombre de séjour en mobilité a doublé pour atteindre les 300 000 étudiants en 2016. Cependant, les freins financiers demeurent. Or Smartrenting souhaite accompagner tous les étudiants afin de concrétiser ce projet de vie et simplifie la logistique de leur départ », développe le jeune homme. Et d’asséner ce qui pourrait très largement faire office de slogan pour son service. « Le logement ne devient plus un frein pour le départ, mais une garantie pour le retour ».
Partenariat avec grandes écoles et universités
D’autant que l’étudiant en partance pour de nouvelles contrées dispose d’une qualité de service particulièrement flexible de la part de Smartrenting… mais surtout entièrement gratuite pour lui. « Il n’a aucun frais de dossier, ni aucune commission prélevée sur le montant du loyer dont on lui reverse l’intégralité. Son appartement est également assuré toute la durée de son absence et c’est le sous-locataire qui s’acquitte des frais qui varient en fonction du loyer et de la durée », explique le dirigeant qui, évidemment, ne sélectionne sur sa plateforme aucun bien n’ayant pas reçu l’onction du propriétaire. Néanmoins, ledit appartement doit obéir à quelques critères élémentaires : un prix raisonnable par rapport au quartier, louable en meublé, et qui puisse plaire au plus grand nombre. « Il est évident qu’un huitième sans ascenseur avec un loyer hors de prix ne pourra retenir notre attention », souligne Thibault Martin qui ajoute tout de go : « je ne pense pas, néanmoins, qu’il s’agisse de critères insurmontables. La sélection n’est pas non plus drastique, un étudiant pouvant sous-louer son appartement à partir de deux semaines d’absence, mais pas en deçà ».
Smartrenting a ainsi, selon les termes de son CEO, vocation à devenir un véritable accompagnateur des étudiants dans leur projet de vie. D’ailleurs, pour joindre les actes à la parole, la start-up a noué plusieurs partenariats avec de grandes écoles pour justement aider les étudiants à ne se concentrer que sur leurs projets respectifs, et faire fi des considérations logistiques. Le Groupe INSEEC U (Inseec, ESCE, ECE, EBS), l’ESAM, Paris Descartes, AMOS, ISTEC, EM Lyon, IPAG, ICD, Paristech figurent parmi les écoles et universités partenaires. « Le but est de permettre aux écoles et aux universités de continuer l’internationalisation de leur cursus, tout en limitant le coût et les problèmes de logement liés à ce type de mobilité » affirme Thibault Martin. Un partenariat « gagnant-gagnant » qui a largement porté ses fruits. Près de 10 000 sous-locations ont ainsi trouvé preneur via la start-up, sur l’ensemble de l’année 2017. « Smartrenting offre un service particulièrement utile, en débarrassant les étudiants d’un souci financier. Et pour les étudiants étrangers venant passer un semestre à l’école, Smartrenting offre aussi une solution de logement simple et abordable, dans un marché locatif de plus en plus tendu », confirme Rémy Challe, directeur de l’Inseec Business School.
Tisser sa toile partout en France
Après un tour de table de 1 million d’euros effectué auprès de cinq réseaux de « business angels » parisiens, Smartrenting, déjà présent à Paris, Lyon et Bordeaux, va continuer de tisser sa toile dans l’Hexagone avec l’ouverture prochaine de trois nouvelles villes « courant 2018 », Nantes, Aix et Strasbourg. Trois nouvelles villes qui obéissent à la « double volonté » de Smartrenting, à savoir cibler des villes à la fois étudiantes et touristiques. Mais la jeune pousse ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et nourrit de grandes ambitions, une fois ce maillage territorial effectué. « Nous devrions procéder à une nouvelle levée de fonds mi-2019 pour aller chercher une grande capitale européenne », confirme Thibault Martin. Des velléités expansionnistes qui devraient également permettre à la start-up d’étoffer prochainement ses équipes, elle qui ne compte en l’état que 12 salariés. Mais ne dit-on pas que l’appétit vient en mangeant ?
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