Après les box beauté, accessoires, vin, pâtisserie, voici la box de repas frais et sains. La start-up FoodChéri, qui livre chaque jour en région parisienne des milliers de petits plats réalisés dans ses cuisines de Montreuil, lance une box de quatre à dix repas frais à recevoir chaque semaine à la maison ou au bureau.
FoodChéri profite du printemps pour lancer Seazon, un nouveau concept d’abonnement hebdomadaire pour recevoir à domicile ou au bureau de quatre à dix plats frais, sains et operculés. Après les box beauté, accessoires, vin et pâtisserie, voici la box repas frais. La start-up profite de l’entrée à son capital de Sodexo pour innover avec ce service. Côté livraison, un partenariat avec ChronoFresh a été instauré pour servir les mercredis ou samedis des plats sélectionnés la semaine précédente sur Internet par l’abonné.
Fondée en mars 2015, FoodChéri fait le pari de proposer au quotidien des plats sains dont la composition et la traçabilité des produits sont détaillés. Plutôt que de se positionner sur la seule livraison, comme nombre de FoodTech à l’époque, la jeune pousse fait le pari de ne pas impliquer les restaurants, mais de monter sa propre cuisine. Une cuisine centrale qui propose chaque jour plusieurs plats concoctés en fonction des estimations de commandes.
Tout commence avec Patrick Asdaghi, un franco-iranien, ingénieur de formation, qui débute dans la tech à développer les premières box télécoms. Devenu directeur marketing de SFR après un MBA à Harvard, sa carrière bascule en 2012 avec la rencontre des fondateurs de La Fourchette. « Ils venaient de lever 8 millions d’euros, c’était énorme à l’époque ! » Débauché par la start-up de réservation de restaurants, son rôle sera de structurer l’équipe et l’entreprise. En 2014, la jeune pousse devenue entreprise florissante est rachetée par le géant Trip advisor et Patrick Asdaghi en profite pour mettre les voiles et inventer son propre concept. Toujours dans la FoodTech.
Verticaliser
Fin 2014, avec quelques anciens de La Fourchette, dont le CTO, l’objectif est clair : aider les parisiens à mieux manger. « Au départ, nous voulions faire venir les gens à domicile pour cuisiner, mais nous avons rapidement réalisé que nous serions confrontés à deux écueils : l’espace et les risques sanitaires. » L’idée est rapidement mise sur pieds. Il s’agira de verticaliser en possédant sa propre unité de production et sa propre logistique. Mars 2015, une première version du site est lancée.
Côté unité de production, FoodChéri a déménagé de cuisine au rythme de la croissance du nombre de commandes. Aujourd’hui installée dans sa 5ème cuisine, construite à Montreuil sur 500m² et pour 3 millions d’euros, l’entreprise a prévu large avec une capacité de production de 25 000 plats d’ici fin 2020. Trente personnes, du chef à la mise en barquette concoctent 3 000 plats quotidiennement et gèrent une tonne de matière première récupérée auprès d’une trentaine de fournisseurs. « Nous voulons être de moins en moins dépendant de Rungis et nous rapprocher des coopératives », explique le méthodique Patrick Asdaghi.
L’avantage du froid
Car l’ancien ingénieur ne fait pas « que » proposer des plats. Toute la chaîne de production et de livraison a été pensée pour être optimisée et réduire les coûts de production et d’achat, et l’impact environnemental. « S’approvisionner auprès des coopératives est légèrement plus complexe pour la logistique, mais beaucoup mieux pour le prix et la traçabilité. » Outre sa cuisine centrale, FoodChéri possède plusieurs points de distributions dans Paris où sont livrées les commandes au plus proche des clients. La production est effectuée la veille, et les commandes sont déposées dans les points de livraisons dans la matinée. Un livreur récupère donc plusieurs plats et ne fait pas d’incessants allers-retours entre les restaurants et les clients. « C’est l’avantage du froid, le coursier peut distribuer une vingtaine de commandes à la fois. »
Parce que c’est de la tech, FoodChéri a mis au point un algorithme qui prédit en fonction des jours de la semaine, de la météo, etc, le nombre de plats à prévoir. « Notre taux d’invendus est inférieur à 8% », se félicite Patrick Asdaghi, contre 25% au lancement.
Côté modèle économique, l’entreprise étant productrice des repas empoche à chaque commande. « Le budget est celui du ticket restau, autour de huit euros », a constaté l’ancien ingénieur. Trois levées de fonds ont déjà rythmé l’histoire de la start-up, au lancement en 2015 avec 1 million auprès d’Augustin (sans Michel) et Breega capital, une deuxième de 5 millions en 2016 auprès de 360 capital partners, et une dernière début 2018 avec l’entrée au capital du groupe Sodexo.
Avec cette dernière augmentation au capital, l’objectif de Patrick Asdaghi est de transformer FoodChéri en hub de la livraison de repas à destination des flexitariens (50% des plats proposés sont végétariens). Plusieurs villes seront couvertes par la start-up, comme Lyon, Lille et Strasbourg dans le même esprit que la chaîne Exki qui possède une cuisine centrale à Bruxelles et livre dans plusieurs pays d’Europe. Prochaine étape avec Seazon, avoir accès aux données de santé pour permettre de personnaliser les menus. Reste à savoir si les consommateur seront prêts à franchir le pas, même pour être en meilleure santé.
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