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Rencontre avec Michaël Goldman : fondateur de Tipeee et serial entrepreneur engagé

Chaque année, Forbes dévoile son classement des 20 entrepreneurs préférés des Français. Parmi les nommés de l’édition 2021, Michaël Goldman, fondateur et CEO de My Major Company et Tipeee, occupe la neuvième place. Rencontre.


 
Dans sa vie professionnelle, Michaël Goldman a une ligne de conduite, un but et un besoin incommensurable : celui de rester libre !
 
En 2007, il est l’un des précurseurs en Europe sur le marché du crowdfunding, ou financement participatif, en créant My Major Company destinée aux musiciens, puis il élargit son expertise avec Tipeee dès 2013. Michaël Goldman a fondé ses entreprises en misant sur la capacité des créateurs à fédérer des communautés autour de leur travail pour financer leurs créations.
 
Tout commence le 24 juillet 1979 à Paris. Michaël Goldman grandit à Montrouge en région parisienne, auprès de ses deux sœurs et de ses parents. Ses facilités, son caractère parfois revêche à l’autorité le convainquent qu’il n’est pas fait pour les apprentissages scolaires. Après un bac ES, il suit sans conviction un cursus d’économie à Assas avant de finalement céder à son instinct : « Je ne voyais pas bien ce que mes études allaient m’apporter, car j’ai su très tôt que je voulais être entrepreneur. Après 4 ans d’errance à l’université, j’ai dit stop! Et je suis parti bosser. Je voulais être dans le réel. »
 
Passionné par la musique, le jeune homme décroche un stage au sein d’une maison de disques. Une porte d’entrée qui lui permet de travailler 2 ans comme directeur artistique junior et d’y rencontrer ceux qui deviendront ses futurs associés et amis : Anthony Marciano et Sevan Barsikian. Mais toujours, ce besoin de liberté qui se fait sentir : assez rapidement Michael se rend compte que le fait d’être salarié ne lui correspond pas. Il quitte donc très vite ce confortable poste avec ses deux collègues et ensemble ils décident de créer Bamago, leur label indépendant. En 2007, Simon Istolainen les rejoint, et à 4, ils fondent My Major Company, alors que le disque est en pleine crise et que la production de musique rapporte de moins en moins. 
 
 
Tipeee a su se faire une place de leader en France avec 23 millions de tips en 2021 et plus de 15 000 créateurs
 
 
Le pari de My Major Company ? Fédérer une communauté autour d’un artiste. Et l’idée démarre sur les chapeaux de roues : après une petite année d’existence, la première plateforme de financement participatif en Europe cartonne dans tout l’Hexagone et collecte des centaines de milliers d’euros. Grégoire est le premier à atteindre l’objectif des 70 000 euros. Irma, Joyce Jonathan et tous les autres artistes présents sur la plateforme seront finalement financés par les internautes en quelques mois. Mieux, Grégoire devient le plus gros vendeur de disques en France en 2009. Ce succès attire les investisseurs, parmi eux Stéphane Courbit qui investit 5 millions d’euros pour entrer dans le capital de la société.
 
À travers My Major Company, Michael met un pied dans le monde du web et des créateurs de contenus. En 2013, c’est en se rendant compte de l’importance de l’impact d’une fan base que Tipeee est née. « Nous avons constaté qu’il y avait un vrai souci de rémunération des créateurs de contenus sur le web. Le modèle publicitaire ne permettait qu’à une infime minorité d’entre eux, les plus mainstream et les plus consensuels, de vivre de leurs créations. Pour les autres, pourtant capables de réunir des centaines de milliers de fans qui les suivent quotidiennement, il ne restait que des miettes. Avec Tipeee nous avons instauré l’idée qu’à l’avenir l’essentiel de la rémunération des créateurs sur le web viendra du soutien direct de leurs fans » 
 
Tipeee occupe la place de leader en Europe sur le crowdfunding pour les créateurs de contenu. Ouverte à tous, cette plateforme vise principalement à rémunérer les créateurs de l’ombre, ceux qui ne font pas des millions de vues, mais qui réunissent à chaque contenu publié « l’équivalent d’un Zenith ou d’un stade de France. » 
 
Goldman ne s’y est d’ailleurs pas trompé : l’ensemble du marché a triplé depuis 2017 jusqu’à atteindre 1,5 B$ en 2019, marché sur lequel la petite française Tipeee a su se faire une place de leader en France avec 23 millions de tips en 2021 et plus de 15 000 créateurs. 
À l’instar de Tipeee, d’autres plateformes se sont lancées sur la donation en ligne, telle que Twitch, YouTube ou encore Twitter. Malgré cette concurrence, Tipeee creuse un véritable écart avec les autres plateformes grâce à son taux de commission mesuré. 
 
 
Récemment, Tipeee a effectué une levée de fonds de 130 000 € auprès notamment d’Octave Klaba et de Xavier Niel. L’homme d’affaires de 42 ans a encore de nombreux projets en tête qu’il aimerait réaliser. Cependant, selon l’entrepreneur, « les problématiques intimes des patrons définissent le destin des boîtes. » 
 
Pour la suite, Michael Goldman revendique son envie de rester libre. Quant à Tipeee son histoire n’est pas écrite : « Il se peut que la plateforme se développe outre-Atlantique et en Europe, il se peut qu’elle se pérennise ici encore pendant longtemps… Tout dépendra du plaisir que moi et mes collaborateurs prenons à travailler pour la boite » sourit-il.
 
 

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