Un sujet qui sera au cœur de l’Operating Partners Day, événement réunissant investisseurs, chefs d’entreprise et operating partners le 1er juin au Palais Brongniart
Les politiques publiques visant à réindustrialiser la France et à garantir notre souveraineté se poursuivent et se multiplient. France 2030, capitaux versés à des fonds d’investissement, appels à projet pour les entreprises, etc. Les dernières annonces en la matière datent de mars 2023 avec une étude de Bpifrance montrant que 76 nouveaux sites industriels ont ouvert en 2022 avec, à la clé, 3000 créations d’emplois directes – et le lancement à venir d’un nouveau fonds d’amorçage industriel.
Mais pour que ces initiatives portent leurs fruits, il est fondamental de garantir la capacité des PME et ETI à faire fructifier les investissements consentis. N’oublions pas que le succès d’une entreprise dépend à plus de 50% de sa capacité à mettre en œuvre la vision qu’elle défend et le projet qu’elle porte.
Les défis de l’exécution opérationnelle
Or les indicateurs publiés sont plus alarmants que rassurants. Récemment, ce sont les chiffres sur les défaillances d’entreprises qui ont été publiés : Altarès évalue à 43,6 % l’augmentation du nombre de défaillances depuis un an ; et le cabinet anticipe un nombre total de 55 000 liquidations sur l’année 2023. Du côté des levées de fonds, les start-up de la French Tech ont vu chuter les montants totaux levés de 68% sur un an, ce qui est bien supérieur aux baisses observées en Europe (-12 %), aux États-Unis (-1 %) ou en Asie (-27 %) (source : NewFund, avril 2023).
Quant à la conjoncture, elle n’est toujours pas propice à la croissance. L’inflation s’installe durablement. Les risques géopolitiques et les tensions sur les approvisionnements perdurent. Dans le même temps, les entreprises doivent relever des défis structurants : montée en puissance des technologies d’IA, contraintes posées par le réchauffement climatique et la préservation des ressources naturelles, nouvelles règles et pratiques en matière d’organisation du travail et de « capital humain ».
Enfin, la portée de la stratégie française est mise à mal malgré les milliards mis sur la table face aux velléités d’investissement d’acteurs étrangers (en premier lieu les nord-américains). Ces derniers viennent de plus en plus “acheter” en France, comme l’illustre la vente récente de Doctrine à Summit Partners, ou encore les questions autour du fabricant de robinetterie hautes performances Segault, actuellement détenu par des Canadiens et pour lequel Bercy cherche des capitaux. Et les exemples ne manquent pas.
La botte secrète ? Une idée pragmatique née outre-Atlantique
Force est de constater qu’aux États-Unis, les acteurs ont entre les mains un levier qui peut faire la différence pour surmonter les difficultés et atteindre les objectifs visés. Après la crise financière de 2008, les fonds américains, qui avaient perdu beaucoup d’argent et dont les rentabilité et performance restaient menacées, ont inventé un nouveau métier : celui d’operating partner. Leur idée : s’appuyer sur des chefs d’entreprise « qui l’ont déjà fait » pour guider leurs décisions d’investissement et accompagner leurs participations. Leur but : éviter les erreurs commises par le passé et réunir toutes les chances de mener le projet avec succès.
Depuis 10 ans, les operating partners ont montré leur valeur ajoutée et leur contribution à l’atteinte des ROI. C’est ce qui explique qu’en 2023, nos amis américains n’hésitent pas à accepter des valorisations plus élevées : derrière leurs investissements, il y a toujours un plan opérationnel, une « task force » de haut niveau qui, activée à chaque investissement, permet d’atteindre l’objectif (rentabilité, création de valeur…) – une approche très pragmatique et orientée résultats en somme.
Et la France dans tout ça ?
Arrivé en France il y a 8 ans, le métier d’operating partner se développe de plus en plus. Reste toutefois encore à démontrer qu’il peut constituer une véritable « assurance croissance » pour les chefs d’entreprise et les acteurs du capital investissement (LP’s, corporate venture, etc.).
Progressivement, leur rôle se développe et de plus en plus de PME et ETI y font appel. Un événement leur est d’ailleurs prochainement consacré : l’Operating Partners Day, en regard des Operating Partners Forums organisés aux États-Unis et au Royaume-Uni chaque année depuis plus de 10 ans. Organisé le 1er juin 2023 au Palais Brongniart, il va illustrer la valeur économique et financière générée.
Cette journée a été pensée pour passer au crible les rôles et domaines d’intervention des operating partners tout provoquant le débat afin d’anticiper les futures tendances. Un débat auquel participeront des personnalités comme Martine LEGENDRE KALOUSTIAN, Head of Alternative Investments chez Allianz, Bertrand FOLLIET, Associé chez Entrepreneur Invest, Marc ROMANO, directeur des fonds de capital investissement à impact chez Mirova, Séverine MULLIEZ-TAPIE, ex-secrétaire générale de Creadev, Aglaé TOUCHARD LE DRIAN, Co-Head de RAISE Impact et Benoît ROBLIN de Bpifrance. Le regard américain sera apporté par Jérémy Nakache Managing Partner de Marlin Equity Partners. Parmi les retours terrain, celui de Bernard FORT, CEO de Tennaxia.
Au bout du compte, la France aussi dispose de cette botte secrète pour offrir une “assurance croissance” à ses dirigeants d’entreprise et satisfaire les intérêts des investisseurs et les ambitions nationales. Reste à se l’approprier pleinement et à transformer l’essai pour mener la réindustrialisation et garantir notre souveraineté nationale.
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