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Quitter Paris Et Son Emploi Pour Monter Son Entreprise En Région

Getty Images

Laure Courty vivait et travaillait à Paris, dans l’édition. « Fan » de son métier, elle quitte la capitale avec son compagnon pour avoir du temps et élever leurs enfants dans un cadre plus agréable. A Bordeaux, après une tentative en freelance, elle crée son entreprise, Je Stocke, dont l’idée lui est venue lors de son déménagement. Elle est aujourd’hui à la tête d’une entreprise de 15 personnes et sa solution est présente dans 960 villes. 

De passage à Paris, Laure Courty constate la rapidité du rythme parisien. Pourtant, elle le connaît bien ce rythme. Métro-boulot-dodo. Cette parisienne avait un emploi dans l’édition, une vie haletante. « J’étais fan de mon métier », raconte-t-elle. Et puis, l’arrivée du premier enfant pousse l’éditrice et son compagnon à tout quitter pour s’installer en région. Comme beaucoup de Parisiens, et avant l’ouverture de la LGV, elle quitte la capitale pour s’installer à Bordeaux. Un choix de vie guidé par l’envie de ralentir. Elle s’essaie un peu au freelancing pour un éditeur et une société de production. Et déteste travailler de chez elle.

Si le couple a quitté un petit appartement parisien pour une maison d’un quartier résidentiel bordelais, toutes leurs affaires sont au milieu du salon. A Paris, ils avaient cave et garage. Pas à Bordeaux. Partie en quête d’un garde-meuble, elle découvre leurs tarifs qu’elle juge exorbitants. Et voit les garages inutilisés de ses voisins. « J’avais déjà eu cette problématique lors de précédents déménagements, et je me suis dit que tout le monde, à un moment où l’autre rencontrait un tel problème. » Mutation, installation en couple, départ en séjour Erasmus ou expatriation, divorce… « Nous avons une relation affective à nos affaires, d’autres que l’on doit conserver pour plus tard, des documents. » Laure Courty a donc une idée simple, inspirée de l’essor de sites comme Airbnb. En 2014, elle lance Jestocke.com. « Je ne me suis pas posée de questions, j’ai pris les problèmes les uns après les autres », raconte cette ancienne éditrice dont la reconversion en entrepreneure s’est effectuée pas à pas.

Aider les plus précaires

Le concept est simple : utiliser des espaces vides chez les particuliers pour y entreposer les affaires d’autres particuliers. Des « CSP++ » aux personnes à la rue. « Leurs affaires, c’est bien souvent tout ce qui reste », indique Laure Courty, heureuse de voir que sa solution vient en aide aux plus précaires.

« Nous ne sommes pas sur un sujet très sexy, et l’aspect social ne se voit pas au premier abord alors que nous nous adressons directement à des personnes qui viennent de divorcer, d’autres qui vont en prison, autant de situations dans lesquelles les utilisateurs n’auraient pas pu se payer un garde-meuble », souligne l’entrepreneure qui affirme être 60 à 80% moins chère que la concurrence.

Sur le site internet, les propriétaires d’espace sont contactés par les locataires qui « ont la possibilité de visiter et d’annuler jusqu’au dernier moment ». La grande question a été celle de l’assurance. Depuis 2016, la MAIF s’en charge pour les biens, mais aussi pour la responsabilité civile.

Depuis le lancement en 2014, sa société a bien grandi. Après une première levée de fonds en 2015 de 350 000 euros, et une deuxième en 2016 de 1,6 millions auprès d’investisseurs historiques ainsi que de la MAIF, la jeune pousse se réjouit de proposer 2 500 espaces disponibles dans 960 villes de France, ainsi que d’avoir multiplié par 3,2 le chiffre d’affaires en 2017. Laure Courty espère multiplier le chiffre d’affaires par quatre en 2018 et devenir spécialiste de la gestion de vacance. Les sous-sol, les parking, les entrepôts, les bâtiments vides, etc.

« Au départ, je quittais Paris pour moins travailler », s’amuse l’entrepreneure de 40 ans. Maman de deux enfants de 5 et 9 ans, et dont le conjoint a un garçon de 18 ans, Laure Courty s’oblige à une discipline de fer. Travail de 5h à 19h, le reste, c’est pour la famille. Moins travailler, ce n’est pas certain, mais l’entrepreneure est fière du parcours de son entreprise qui emploie 15 personnes et dont l’ambition est de se déployer en Europe.

 

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