D’après Gotoinvest, un organisme ayant réalisé une étude en se basant sur des chiffres de l’INSEE, l’entrepreneuriat en France est en plein boom puisqu’un bond de 30% a été constaté dans la création d’entreprises entre 2020 et 2021, malgré la crise du COVID-19.
Un entrepeneuriat français en plein boom
Pendant la crise du COVID-19, nombre de spécialistes n’auraient pas misé sur une telle tendance, mais les chiffres publiés par l’INSEE l’affirment pourtant : l’entrepreneuriat en France ne cesse de se développer.
- Création d’entreprises en 2020 : 850.000
- Création d’entreprises en 2021 : 995.000
La création d’entreprises a augmenté de 30% en un an, et cela en pleine crise économique.
Type d’entreprises créé | Pourcentage |
Micro-entreprise | 60.5% |
Société | 27.5% |
Entreprise classique | 12% |
Le statut entrepreneurial privilégié des Français est donc celui d’auto-entrepreneur : 6 Français sur 10 l’auront choisi entre avril et juin 2022.
L’entrepreneuriat en France selon les régions
Régions | Entreprises créées |
Île-de-France | +235.887 |
Auvergne Rhônes-Alpes | +109.126 |
PACA | +89.482 |
Occitanie | +82.827 |
Nouvelle-Aquitaine | +79.261 |
Hauts-de-France | +59.579 |
Grand-Est | +57.900 |
Pays-de-la-Loire | +43.288 |
Bretagne | +37.277 |
Normandie | +33.695 |
Bourgogne-Franche-Comté | +28.097 |
Centre-Val de Loire | +27.002 |
Corse | +5.703 |
Le constat est clair : la région Île-de-France est celle où l’entrepreneuriat est le plus développé. Cela peut s’expliquer par le fait que :
- L’Île-de-France est le centre économique français
- Les entrepreneurs Franciliens ont des niveaux d’études plus élevés : 57% d’entre eux sont diplômés de l’enseignement supérieur contre 46% dans le reste de la France
- Beaucoup plus de cadres se lancent dans l’entrepreneuriat : 43% contre 31% dans les autres régions françaises
En revanche, la création d’entreprise progresse davantage dans les autres régions : +17% contre 9% en Île-de-France.
Pourquoi est-ce que les Français s’orientent vers l’autoentrepreneuriat ?
Gotoinvest liste plusieurs raisons qui expliquent le goût des Français pour l’aventure entrepreneuriale :
- Les initiatives des gouvernements Macron : la création d’entreprise est plus que jamais simple et dynamique
- Le choc qu’a provoqué la crise du COVID-19 : tant économiquement que culturellement, les mentalités et les besoins ont été profondément modifiés
1. L’impact de la politique des gouvernements Macron sur l’autoentrepreneuriat
La création d’entreprise a été largement plébiscitée par les divers gouvernements mis en place par le président de la République depuis sa prise de fonction en 2017. Perçu comme un rempart contre le chômage, il en a fait l’un de ses piliers politiques.
L’objectif d’Emmanuel Macron a été et est toujours de faire de la France l’une des plus grandes “Start-Up Nation” au monde. Étant donné que l’auto-entrepreneur en est l’un des acteurs les plus importants (par exemple, Uber collaborait avec plus de 30.000 chauffeurs auto-entrepreneurs en 2020), c’est tout naturellement qu’un effort pour dynamiser cette branche a été pensé et réalisé.
Concrètement, cette ambition se traduit par différentes mesures :
- La loi PACTE du 22 mai 2019 : dirige l’épargne des Français pour financer la croissance et l’innovation des entreprises françaises
- La refonte et la simplification du régime social des indépendants
- La hausse des avantages fiscaux et sociaux des auto-entrepreneurs
- La baisse de l’impôt sur les sociétés (IS)
- Le droit à l’erreur a été promulgué pour les déclarations fiscales et administratives
2. L’impact du COVID-19 sur l’autoentrepreneuriat
Le COVID-19 a eu un impact surprenant sur la création d’entreprise : il l’a stimulé avec +17.4% entre 2020 et 2021. Concernant l’autoentrepreneuriat, ce chiffre est encore plus conséquent avec +30% sur la même période.
Cela peut s’expliquer par différentes raisons :
- Besoin de revenus supplémentaires : les salaires de certains Français se sont retrouvés diminués, voire supprimés, à cause d’emplois non adaptés aux restrictions. Certains ont donc été dans l’obligation de créer leurs propres jobs et leurs propres revenus
- Désir de travailler : nombre de Français ne pouvaient plus travailler et n’avaient plus que la création d’entreprise comme seule alternative
3. Les Français sont-ils tombés amoureux de l’autoentrepreneuriat ?
Selon l’INSEE, les Français sont de plus en plus méfiants concernant le salariat et le monde du travail. En effet, ce mode de vie est de plus en plus vu comme une succession de contraintes. Une série d’entretiens menés par l’institut auprès d’un panel d’entrepreneurs confirme, en partie, cette tendance.
Motivations | Pourcentage |
Être indépendant | 61% |
Entreprendre | 44% |
Obtenir des revenus plus importants | 27% |
Créer son emploi | 24% |
Saisir une opportunité | 22% |
Exploiter une idée | 14% |
Si les Français ne sont sûrement pas « tombés amoureux” du statut d’auto-entrepreneur, il est en revanche celui qui leur permet d’adopter le plus de flexibilité et celui qui est le moins contraignant pour atteindre leurs objectifs, il est donc tout naturel qu’ils se décident le plus souvent à obtenir ce statut.
Comment devenir auto-entrepreneur ? Pour devenir auto-entrepreneur, il suffit de remplir un formulaire en ligne sur le portail dédié de l’URSSAF puis d’obtenir son numéro de Siret.
L’autoentrepreneuriat est facile d’accès et favorise l’indépendance, mais cela vaut-il réellement le coup ?
Le statut d’auto-entrepreneur est donc attirant, mais il est aussi très limité :
- Il ne permet pas d’accéder à certaines aides de l’État
- Le Chiffre d’Affaires (CA) ne doit pas dépasser un certain seuil auquel cas l’entreprise change de structure juridique et de régime fiscal
- Si l’auto-entrepreneur souhaite valider un trimestre de retraite ou toucher des aides sociales, il devra obtenir un CA minimum : 7.800€ de CA à l’année pour cotiser 2 trimestres de retraite en 2021
- Le contexte économique impacte fortement la micro-entreprise : seuls 10% des auto-entrepreneurs ont atteint 60% de leur CA précédent à la suite du deuxième confinement
- Les salaires que se versent les auto-entrepreneurs sont généralement très faibles : 75% d’entre eux ne touchent pas plus de 330€/mois
Le statut d’auto-entrepreneur est donc intéressant sous bien des aspects : facilité d’obtention, flexibilité, dynamisme et liberté. Mais il est aussi jonché d’un certain nombre de points négatifs (revenus relativement faibles, assujettis aux fluctuations économiques, ne donne pas accès à certaines aides de l’État) qui pourraient potentiellement lui faire perdre son rang de statut préféré des Français.
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