C’est un simulateur, site et application, qui permet de calculer le rendement locatif d’un bien immobilier. Lancé par un ancien chef de projet Microsoft, l’outil veut permettre aux propriétaires de faire les meilleurs placements et anticiper leurs gains. Une aventure entrepreneuriale qui commence avec un simple tableur et qui se construit pas à pas, au rythme décidé par le calculateur Bassel Abedi.
C’est un simulateur. Un outil comme on en trouve sur Internet pour compter le nombre de caractères, espaces compris, ou convertir des dollars en euros, et inversement. Rendement locatif, comme son nom l’indique, est un calculateur qui permet d’anticiper le retour sur investissement d’un bien immobilier. Une formule toute bête, le loyer divisé par le prix d’achat. Disponible sur Internet et Smartphone, le simulateur permet de calculer la rentabilité réelle d’un bien et donne le coût mensuel tout compris. Le site propose aujourd’hui d’avoir accès à de nombreux services, ajoutés les uns après les autres : un conseiller, un courtier, gestion du bien en ligne.
Une offre complète dont l’histoire commence avec un simple tableur. Employé chez Microsoft pendant huit ans, Bassel Abedi gagnait très bien sa vie. Le chef de projet, ingénieur de formation, se demande rapidement où placer son argent. Classique, il se tourne vers l’immobilier, mais déchante rapidement. « Y investir est compliqué, le seul intermédiaire est l’agent immobilier qui en général ne s’intéresse qu’à la vente, ou les promoteurs, qui envoient des commerciaux chez les personnes qui paient beaucoup d’impôts pour les pousser à acheter du neuf et ainsi défiscaliser. » Bassel Abedi raconte la genèse de son idée avec calme et un certain amusement. « Je faisais des tableurs Excel. »
Du forum à la start-up
En 2012, il poste un de ses tableurs sur un forum en ligne. Un tableau tout simple, avec les éléments de base : ville, prix d’achat, et prix auquel serait loué le bien. « Et ça faisait le calcul sur le rendement qu’allait donner le bien », expose méthodiquement l’ancien ingénieur. Rapidement, une communauté se forme autour de Bassel Abedi et lui donne des idées. « J’ai vu l’engouement pour l’outil, et j’ai compris qu’il y avait un besoin. »
L’engouement est tel, qu’en 2016, lorsqu’il quitte Microsoft, l’outil lui rapporte déjà autour de 3 000 euros par mois, « rien qu’avec des gens qui payaient pour y avoir accès », raconte le désormais entrepreneur. Plus tortue que lièvre, Bassel Abedi a ainsi attendu quatre ans avant de quitter son poste chez Microsoft pour se lancer pleinement dans l’aventure du rendement locatif. Au moment du grand saut hors du salariat, il n’a même pas à créer sa structure puisque celle-ci existe déjà depuis 2008. A l’époque, il crée de petits jeux en ligne. L’occupation lui rapportant de l’argent, environ 1 500 euros par mois, il avait créé une structure pour récolter les sommes qui restaient dans l’entreprise. En 2016, il n’a eu qu’à la transformer en SAS U.
Codeur et chef de projet, « une position parfois schizophrénique », Bassel Abedi n’a pas eu besoin de recruter un développeur pour monter son site. Mais rapidement, et parce que l’entrepreneur n’est pas du genre à faire des erreurs ou prendre des risques, il se rapproche d’incubateurs. « Je ne connaissais rien à l’entrepreneuriat », admet-il. Incubé chez Paris and Co pendant moins d’un an, Rendement locatif vole désormais de ses propres ailes, depuis Bordeaux où Bassel Abedi a déménagé. Aujourd’hui, ils sont six salariés.
Bootstrapping
La start-up revendique 70 000 utilisateurs, dont « pas mal d’abonnés ». Le simulateur est toujours gratuit d’accès, mais l’entreprise propose un système d’abonnement pour avoir accès à la gestion en ligne du bien. Un changement de business model qui n’était pas prévu mais qui assure une sécurité dans la réception de revenus réguliers. « J’ai commencé par un petit truc, puis j’ai ajouté des services », souligne Bassel Abedi qui est également très fier de n’avoir effectué aucune levée de fonds. « Je fais du bootstrapping, je construis au fur et à mesure que je crée la start-up. Je fais attention à la moindre dépense et j’avance à mon rythme. » Avec une croissance du chiffre d’affaires de 5 à 10% par mois.
Parmi les outils disponibles, un système d’alerte permettant de trouver plus facilement un bien, la possibilité d’afficher directement sur les sites d’annonces immobilières la rentabilité du bien, un comparateur entre le meublé, le neuf et l’ancien. Un réseau d’experts peut être mis en relation par téléphone avec l’acheteur, des appels sur lesquels l’entrepreneur prend une commission.
L’entrepreneur place ses pions. Depuis quelques mois, sa société a obtenu l’agrément pour faire du courtage, « les gens ont besoin d’emprunter pour acheter », et dans quelques mois elle sera également agent immobilier, « car les gens veulent vendre leur bien ». Une tortue qui a construit un outil complet, répondant aux besoins de A à Z.
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