Proprioo, La Plate-Forme Immobilière Sans Commission

Proprioo est une agence immobilière hybride qui réduit le temps passé sur un bien, et surtout, propose un service sans commission. A la place, le site impose un forfait fixe à ses clients, peu importe la taille et la valeur du bien. Objectif : faire gagner du temps côté vendeur et côté acheteur, sans les ruiner.

Prix de l’immobilier à Paris : 9 040 euros le mètre carré (9 200 pour l’ancien) fin janvier, selon la chambre des notaires. Un nouveau record. Et une hausse de 8,5% sur l’année 2017. Mais il n’y a pas que les prix des biens qui pèsent sur les acheteurs. Les commissions sur vente alourdissent elles aussi une note déjà salée dans la capitale. Simon Primack, la trentaine ébouriffée, sereine et souriante, en a fait les frais à deux reprises. « J’avais un studio familial confié à une agence qui prenait 10% sur la vente. Je l’ai donc mis sur une plate-forme, et l’ai vendu seul en quelques jours. »

A la même époque, le jeune homme souhaite acheter un bien avec sa compagne. Ils sont jeunes, mais ne comptent pas louer alors qu’ils ont les moyens d’acheter. Sur leboncoin, ils trouvent leur nid, proposé par un professionnel. « Nous voulions vraiment cet appartement, et nous nous sommes saignés pour l’avoir ! » En cause, selon l’acheteur, une commission de 5% demandée par l’agence. « C’est un hold up ! », s’insurge Simon Primack.

Forfait fixe

« L’immobilier est un marché dynamique et extrêmement tendu, notamment pour les biens compris à Paris entre 15 et 80 mètres carrés », indique l’entrepreneur. De plus, ajoute-t-il, « avec le minitel, puis internet, les particuliers n’ont plus la nécessité de passer par une agence. Ils se rendent directement sur les plateformes en ligne qui ne proposent aucun service. »

Proprioo est né. Avec son compagnon d’entreprise, Henri Pagnon, avec lequel il a déjà lancé deux projets (une méthode pédagogique et une conciergerie), Simon Primack propose une plate-forme immobilière avec des services simplifiés et sans prendre de commission. Proprioo impose ainsi un forfait fixe de 1 990 euros (jusqu’à présent de 990 euros), peu importe le bien, là où un agent immobilier peut récupérer 20 000 euros sur la vente d’un appartement de 50m².

Sur le site, deux offres sont disponibles : une première avec une visite, et l’autre sans.  Le temps de travail passé sur un dossier est de 4h30. « Nous automatisons un maximum : diffusion, estimation du prix… » Automatisation, mais pas déshumanisation. Chaque bien est visité, chaque propriétaire rencontré. « La personne qui connaît le mieux un bien, c’est son propriétaire », souligne Simon Primack. Un propriétaire qui pourrait dire ce que bon lui semble pour vendre le plus rapidement possible ? « Les gens sont honnêtes », affirme Simon Primack qui ajoute qu’il est impossible de filouter dans la mesure où chaque logement passe par les étapes de l’étude et du notaire.

Segmentation des tâches

La recette de Proprioo est la segmentation des tâches. Une équipe visite les biens et effectue les visites, une autre accompagne les clients dans les démarches et les négociations… Depuis décembre 2016, la jeune entreprise possède la carte T, agent immobilier étant une profession réglementée. Malgré une casse des prix en supprimant la commission, Simon Primack nie toute volonté de détruire la profession. « Nous bousculons un peu le modèle. Nous proposons une alternative, car d’un côté il y a un modèle qui n’a pas trop évolué, de l’autre, des plateformes sur lesquelles il n’y a pas de service. »

En six mois, l’entreprise a réalisé une centaine de transactions. « Le plus fréquent est le 50 m² à Paris, Asnières, Boulogne… » Et le plus gros bien vendu, se monte à 2,5 millions d’euros dans l’ouest parisien. De quoi regretter de ne pas prendre de commission… La start-up ne fait pas d’ultra luxe, un secteur trop pointu et tourné vers des clients étrangers.

L’entreprise de quinze salariés, qui ne possède pas d’agence physique signe deux mandats par jour et par agent et compte 150 clients supplémentaires chaque mois. « Notre ambition est d’ouvrir les dix plus grandes villes de France avant la fin de l’année », espère le fondateur de l’entreprise qui a levé un million d’euros en septembre 2017 pour accélérer son déploiement.