La formation reste le sujet le plus controversé des dernières années. L’école doit créer les fondations qui permettront aux futurs étudiants d’innover, de penser, de débattre et d’entreprendre mais le constat fait par l’OCDE est alarmant. L’école française ne forme pas encore de bons entrepreneurs. Pourtant elle en a grandement besoin. Pour établir un diagnostic, il faut comprendre la raison même de la création de l’école structurée telle que nous la connaissons.
Historiquement, l’école (avec des classes, des professeurs etc.) fut introduite en raison d’un besoin urgent et uniforme de main d’œuvre dans les usines. Pour pallier ce problème, la société s’est mise d’accord de former les jeunes à certaines tâches. Ces tâches ne demandaient pas d’intelligence particulière, juste une bonne exécution. En terme mathématique :
Quelle que soit la personne, l’école avait le pouvoir de la formater et la rendre apte à travailler. Evidemment, l’humain étant un système complexe en soi, lui appliquer une norme qui serait universelle serait une illusion. Des exceptions étaient possibles. Mais la demande du marché permettait aux autres de nourrir les usines des compétences nécessaires et de les persuader de l’unicité du chemin (pas de paradoxe du choix). L’école formait donc des bons exécutants dédiés à certaines tâches spécifiques et constantes. En terme mathématique :
Aujourd’hui on peut affirmer avec quasi-certitude que l’école n’a pas vraiment changé. On enseigne des matières similaires dans une même structure avec une pédagogie quasi-équivalente. En terme mathématique :
Donc on peut déduire que :
Aujourd’hui le marché est différent. On veut former des étudiants qui pensent par eux-mêmes, qui innovent, qui questionnent : des entrepreneurs. En ce sens, un entrepreneur est un système complexe et est bien différent d’un exécutant. En terme mathématique :
Raisonnement par l’absurde : si l’école actuelle formait de bons entrepreneurs alors un entrepreneur serait un exécutant or nous venons de démontrer l’inverse, donc l’école n’est pas le bon moyen de former des entrepreneurs.
Mais si l’école ne forme pas de bons entrepreneurs, comment former des entrepreneurs ? Quel type de structure formerait des personnes qui innovent, qui pensent “out of the box” ? Il existe bien évidemment une infinité de réponses, l’humain étant un système complexe. Mais ce que l’on peut affirmer avec certitude c’est qu’un entrepreneur n’étant pas une constante par définition alors chaque entrepreneur F(X) est unique et dépend de X (son soi passé). En terme mathématique :
Cest donc l’ensemble des fonctions apprentissages bijectives : l’ensemble des méthodes d’apprentissages F établies spécifiquement pour X. L’entrepreneur F(X) est unique et ne peut être égal à l’entrepreneur F(Y). Cela signifie que l’école ne doit pas normer mais bien adapter l’apprentissage de chacun de façon personnalisée si elle veut créer des entrepreneurs. Les exécutants sont également des systèmes complexes uniques au départ (X) mais que l’on a normés. Ils restent différents mais appartiennent à la même dimension. En effet la fonction constante peut prendre une infinité de nombres réels donc un exécutant peut être jugé meilleur qu’un autre (2 >1). Mais alors l’école a réduit le potentiel du système complexe à une constante.
C’est dans ce sens que l’un des plus grands pédagogues au monde, Ken Robinson, pose dans un TedX : Do schools kill creativity ? ou qu’Olivier Roland parle de chance dans son livre : Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études. Appliquer une norme à un humain est la meilleure façon de tuer l’entrepreneuriat. On peut objecter que le modèle d’école forme tout de même de bons exécutants mais c’est limité. L’intelligence artificielle sera dans quelques années bien meilleure que nous à ces tâches. On ne peut plus normer l’apprentissage, le meilleur moyen d’apprendre est d’explorer et de laisser explorer. Le meilleur moyen d’apprendre à entreprendre est d’entreprendre et non d’enseigner des business canvas. L’école doit penser de nouveaux modules de formations basées sur l’expérimentation et l’échange plutôt que la hiérarchie et la notation. L’école a besoin de s’adapter. Georges Sand l’exprime très clairement en une phrase : « Une éducation, qui ne consulte jamais les aptitudes et les besoins de chacun, ne produit que des idiots. »
Cette démonstration n’est pas mathématiquement vérifiable car elle joue avec des concepts non mesurables (humain, éducation) puis elle part de deux axiomes sur la nature de l’école en 1880 et de nos jours, mais mérite d’être débattue
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