Les freins à l’entrepreneuriat féminin sont aussi ceux que les femmes se créent. Aidons-les à briser ce plafond de verre.
Il est des sujets qui sans cesse reviennent. En cette journée de la femme 2018, je ne peux m’empêcher de continuer à m’étonner du si faible nombre de femmes chefs d’entreprise en France. Certes, certains chiffres publiés indiquent un début de renversement de tendance. Et 40 % des entreprises individuelles en 2015 ont été créées par des femmes, contre 38 % en 2014 et 2013, selon le ministère de l’Economie.
Toutefois, si l’on regarde au-delà des seules microentreprises, la part des créations d’entreprises par des femmes tombe à 25% en 2017, selon les chiffres de l’association Femmes Chefs d’Entreprises. Et la plupart des créations recensées relèvent de secteurs vus comme « féminins » : un tiers des entrepreneures se lancent dans le conseil aux entreprises, un quart dans les services à la personne, et un cinquième dans le commerce.
Y a-t-il un « entreprendre au féminin » ?
Une chose est sûre, et celles qui ont franchi le pas, quel que soit le statut et le modèle entrepreneurial choisi : ce qui fait l’entrepreneure, c’est un état d’esprit. C’est le fait d’oser, de se donner les moyens de son ambition, d’accepter les doutes, d’assumer les risques de se tromper, de bannir le mot impossible de son vocabulaire… Autant de traits de caractère qui sont mixtes et qu’aucun schéma imposé par la société ne pourra entraver.
Ajoutons que les femmes ont vraiment des atouts pour exercer le métier de chef d’entreprise. Elles développent des qualités d’empathie qui leur sont utiles à la tête d’une entreprise, à la fois en interne pour manager les équipes et en externe pour le développement commercial. La complexité de l’articulation entre leur vie professionnelle et leur vie privée développe chez certaines une triple aptitude : l’agilité, la recherche d’efficacité dans l’organisation et la délégation, cette dernière étant fortement encouragée par tous les coachs et experts en management pour responsabiliser, autonomiser et faire progresser des équipes.
Pour plus d’entrepreneuriat féminin
D’où viennent alors les freins à la création d’entreprise par les femmes ? Sans doute des limites que les femmes elles-mêmes se mettent parfois. Beaucoup d’articles parus récemment à la suite des scandales d’abus sexuels conseillent aux femmes, pour lutter contre le sexisme ambiant, de changer elles-mêmes la façon dont elles parlent d’elles.
Le poids des stéréotypes, imposés insidieusement par l’entourage ou l’environnement professionnel et vécus comme la normalité, fait que beaucoup de femmes reproduisent les modèles sans se poser de question ou se demander ce qui pourrait les tenter. Comme on voit peu de femmes embrasser des carrières scientifiques, on voit peu de femmes à la tête de PME qu’elles ont fondées puis développées. Quant aux résultats de l’étude GEM 2017 (Global Entrepreneurship Monitor), ils montraient que plus le niveau de développement économique et le niveau d’éducation étaient élevés, plus le taux de création d’entreprise diminue chez les femmes et l’écart avec les hommes s’accroît.
Pourtant des exemples existent, qui montrent que c’est tout à fait possible et qui devraient en inspirer bien d’autres. Pour n’en citer que quelques-unes : Nathalie Balla (La Redoute), Mathilde Le Rouzic (Hellocare), Pauline Laigneau (Gemmyo), ou encore Nathalie Lebas-Vautier (Ekyog) et Marie-Vorgan Le Barzic (NUMA).
Car le plus important dans la vie est de profiter de chaque instant, de faire ce que l’on a envie de faire, de se dépasser pour en apprécier les résultats, d’assumer ce que l’on est et ce que l’on fait… En cette 41ème journée internationale des droits des femmes, j’encourage toutes celles, jeunes et moins jeunes qui sont attirées par le métier de chef d’entreprise à ne plus se mettre de barrières et à casser ce maudit plafond de verre pour rejoindre les autres représentantes de l’entrepreneuriat féminin français !
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