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Pâtisserie Positive : Marjorie Fourcade, La Quintessence Du Bon

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Prenant le parti d’entremêler le bon, le gourmand et le sain, Marjorie Fourcade est l’une des pionnières  de ce « mouvement » baptisé  « pâtisserie positive » dans l’Hexagone. Après des pérégrinations qui l’ont menée des Etats-Unis à la Chine, en passant par Buenos Aires – liste non exhaustive -, la jeune femme a posé ses valises à Paris où elle a fondé Foucade, une pâtisserie d’un nouveau genre, faisant la part belle au bien-être. Du corps et de l’esprit.

« Si vous pensez que l’aventure est dangereuse, je vous propose la routine, elle est mortelle ». Cette « maxime » de Paulo Coehlo semble épouser parfaitement la trajectoire de Marjorie Fourcade, tant le parcours de cette dernière s’étend aux quatre coins du monde. Littéralement. Après des études au Canada, à Montréal, la jeune femme s’enhardit et parcourt le globe, désireuse d’assouvir sa soif de découvertes de nouveaux horizons. « J’ai eu la chance d’avoir un peu d’avance, scolairement parlant, j’ai donc mis mes études en pause et j’ai décidé de partir à la conquête de nouveaux territoires ». Diverses pérégrinations qui vont la mener à New York, où elle travaillera au sein d’une boîte de production de cinéma, jusqu’à Pékin, où elle se frottera au monde de la finance au sein de l’entité française Veolia, en passant par l’Inde, pour une cause humanitaire. Un grand écart ? Pas si sûr, tant ses « aventures » ont permis à Marjorie Fourcade de ciseler son identité. « On s’enrichit à tous les niveaux. J’ai beaucoup appris des autres durant cette période », développe celle qui n’est pas encore à la tête des pâtisseries Foucade, mais qui trace néanmoins son sillon. Patiemment. Loin de la routine « mortelle ».

De retour au Canada, Marjorie Fourcade reprend ses études, avec à la clé un programme « entrepreneurship » qui va notamment lui permettre de porter sur les fonts baptismaux l’idée d’une appli qui propose des contenus sur mesure, très féminins. « Une idée qui ressemblait, sur la forme, à MyLittleParis », souligne-t-elle. Mais la neo-entrepreneure – nous sommes alors en 2009 – ne bénéficie pas, à l’époque, de la formidable énergie entrepreneuriale qui déferle actuellement dans l’Hexagone et se heurte à quelques écueils. Insuffisant néanmoins pour la décourager puisqu’elle œuvre finalement à l’émergence de la régie vidéo AdVideum. Une aventure qui durera 3 ans avant que la structure ne tombe dans l’escarcelle du groupe Prisma. Un joli succès. Prenant son temps – « j’ai notamment fait du conseil et accompagné des entrepreneurs ou encore investi dans des start-up » -, Marjorie Fourcade peaufine un nouveau projet qui s’imposera comme une évidence. Une idée détonante aux antipodes de sa première expérience d’entrepreneure : une pâtisserie qui serait la symbiose parfaite du bon, du gourmand et du sain. Des notions considérées (à tort) comme antinomiques.

Mariage de saveurs

« Lors de mon expérience au Canada, j’ai développé plusieurs intolérances alimentaires, notamment au lactose et au blé. C’est à cette époque, d’ailleurs, que j’ai commencé à comprendre l’impact de l’alimentation sur la santé. Et à quel point nous pouvons être tributaires de ce que nous ingérons trois fois par jour », souligne la future maître d’œuvre des pâtisseries Foucade (sans le « r » du patronyme de sa fondatrice). Un « point faible » de prime abord qui va se transformer en atout majeur et qui va constituer l’ADN même de Foucade. Et instiller le « manger bon et sain » au sein d’un art pâtissier dont elle va définir les frontières. De la « haute pâtisserie », à l’instar de la haute couture, où les mot d’ordre sont de briser les poncifs et de montrer qu’il est possible de manger sain et gourmand, afin de donner du sens à cette union jugée trop rapidement contre-nature. La pâtisserie positive vient alors de trouver l’une de ses plus ferventes ambassadrices. Sans pour autant s’afficher comme le porte-étendard de la pâtisserie sans gluten, Marjorie Fourcade préférera une communication plus sobre, avec, toujours en filigrane, cette volonté de faire plaisir à son corps autant  qu’à son esprit en dégustant des pâtisseries « aériennes », particulièrement savoureuses.

Façonnant à son image la meilleure équipe possible (chefs pâtissiers, nutritionnistes ou ingénieurs culinaires), l’entrepreneur, en bon chef d’orchestre, va s’évertuer à les faire travailler de concert pour lire un cahier des  charges particulièrement exigeant. Sont façonnés des produits qui vont rapidement trouver leur public qui se précipitera au sein de la seule boutique physique Foucade en France (dans le quartier de la Madeleine) où clients particuliers et professionnels – Foucade fournissant également des palaces comme le Royal Monceau ou encore le Bristol – viennent s’enquérir des nouveautés de la maison et de la créativité de l’hôtesse des lieux. Forte d’une levée de fonds d’un million d’euros – un tour de table particulièrement prestigieux avec notamment Xavier Niel, via Kima Ventures, Jacques-Antoine Granjon de Vente Privée ou encore Laurent Plantier -, Marjorie Fourcade et ses 9 salariés voient plus grand et ont pour ambition de se déployer non seulement en France, mais à l’international, dans les villes qui « comptent ». Au service du bon et du sain. Toujours. La seule forme de « routine » qui vaille finalement.

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